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[RADIO] À la rencontre de Salsa africaine avec Black Voices.

Publié le 17 mars 2016 par Marie-Noelle Imbart @MarieNoImbart
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Salsa Africaine avec Black VoicesPour cette 5eme escale dans AFROZAP, escale dans cette belle salsa africanisée et influencée par CUBA, emmenée en AFRIQUE, dans les relations diplomatiques « marxistes » du contexte de la guerre froide ou par les marins sud américains de passage dans les ports africain de l’océan Atlantique.

Une salsa panafricaine

Quand les pistes de danses de Dakar, Bamako, Cotonou, Luanda, Abidjan ou Kinshasa étaient portées par une fièvre latine ! Petit tour d’horizons de ces influences latines en Afrique, ou le son, le cha cha cha, le merengue, le boogaloo, ont tour à tour ou simultanément influencé les musiques d’Afrique dés la fin des années 50 et 60. Lors de nos quelques voyages en Cote d’Ivoire, depuis plus de 10ans, nous avons toujours été surpris par les nombreux disques vinyles de salsa années 70 présents dans nos recherches de «diggers », ceux de Johnny Pacheco, de Célia Cruz, de Chéo Feliciano… beaux témoignages de cet amour pour la salsa sur le continent africain depuis les années 50. De Merengue Président de Dr Nico à l’historique Indépendance cha cha de GRAND KALLE au Congo, au Boogaloo capitale de l’orchestre les ECHOS DE LA BIA en Côte d’Ivoire, à la musica en vérité de GNONAS PEDRO au Benin, à guajira ven de NUMBER ONE au Sénégal : la musique latine est en vogue sur le continent africain.

Les Congo (s) terre d’une rumba latine

Dans les années qui précèdent puis qui suivent l’indépendance en 1960, la salsa est dans l’ère du temps au CONGO, tant musique de festivités que de luttes. A Kinshasa et Brazzaville, dans les années 50-60 ce sont les orchestres Bantous de la capitale African Jazz, African Fiesta, Rock-à- Mambo, Dynamic-Jazz, Beguen-Band, O.K Jazz, Conga Succès, Vox Africa, Vedette Jazz, Negro-Succès qui ont implanté la musique afro-cubaine dans les mentalités et les habitudes artistiques. L’African Team, le dernier orchestre de GRAND KALLE, a ressuscité la tradition musicale cubano- congolaise années 50-60 avec de magnifiques albums années 70.

Le Mali « rendez vous » chez Fatimata.

Comme dans beaucoup de pays d’Afrique de l’ouest, la révolution musicale cubaine s’est largement propagée au Mali dans les années 60. Dans les bals, soirées, la musique latine est très appréciée par la jeunesse malienne ; Le gouvernement « marxisant » de Modibo Keita envoie des étudiants musiciens dans le pays frère Cuba. C’est justement à la Havane et sous l’égide du flûtiste BONCANA MAIGA, que se forme en 1965, un groupe baptisé LAS MARIVALLAS DE MALI, un des groupes fondateurs de l’afro salsa, dont leur unique album sortira sur le label cubain historique Areito. D’autres artistes à la fin des années 60 début 70, d’autres groupes se lancent dans la fièvre latine tel le guitariste guinéen futur compagnon de route de SALIF KEITA dans les AmbassadeursKANTE MANFILA et le trompettiste flutiste SORRY BAMBA futur leader des Kanaga de MOPTI.

Le Sénégal, terre de musiques latines

Les années 50- 60 -70 sont marquées à Dakar par la prépondérance des sonorités latines, celles dansantes de Cuba métissées aux rythmes traditionnels du sabar. Sur les pistes de danses des clubs huppés de Dakar, des groupes attitrés y jouent les standards latins tout en innovant une fusion afro Sénégal salsa, parmi eux le STAR BAND, NUMBER ONE, le chanteur LABA SOSSEH mais surtout ORCHESTRA BAOBAB. LABAH SOSSEH décédé il y a quelques années, gambien d’origine, est dans son pays, le Sénégal, le maitre incontesté de la salsa. Influencé par la musique cubaine des années 50, Laba Sosseh créa le Star Band du Dakar à la fin des années 60. Premier disque d’or africain, Laba Sosseh fait partie des pionniers ayant vulgarisé et fait aimer la salsa en Afrique. Il a enregistré un certain nombre d’albums à New York avec de nombreux musiciens cubains, sur le label Sacodis à Abidjan.

Abidjan : carrefour panafricain et latin

D’ ailleurs,  ce grand label ivoirien sera un pont transatlantique entre salsa new yorkaise et africaines produisant les albums souvent très latin du bukinabé Amadou Balaké, de l’ivoirien Doh Albert mais aussi d’artistes cubains ou porto ricains installés à New York : Monguito El Unico, Alfredo de la Fe, Linda Leida… ABIDJAN était également un autre haut lieu de la salsa africaine années 60, 70 avec les labels DJIMA et Safie Deen avec des titres latins de Amédée Pierre, d’Indépendance Jazz, de Mamadou Doumbia…

Le Benin : le berceau des musiques latines

La musique cubaine, et pour cause, a été à l’honneur au point que tous les orchestres béninois rivalisaient dans l’interprétation des morceaux salsa en vogue. À cette époque, l’orchestre Aragon de Cuba, Johnny Pacheco ont séjourné à Cotonou ou ont entrepris des tournées à travers tout le pays. Cotonou comme tous les ports d’Afrique de l’Ouest a été bercé des effluves salsa et latines apportés par les marins sud américains et cubains. dans les années 60 et 70. Dans les bals, soirées, la musique latine est très appréciée par la jeunesse béninoise dans le sillage de GNONNAS PEDRO, des VOLCANS, du TP POLY RYTHMO DE COTONOU.

Amara Touré : artiste panafricain épris de rythmes latins

Un artiste symbolise cette salsa panafricaine, voyageant de pays en pays : c’est Amara Touré. Artiste guinéen, épris de musique latine, il fera ses débuts de carrière à Dakar avec le Star Band, puis voyagera au Cameroun puis enregistrera au Gabon, un album mythique en 1980 avec un répertoire afro-cubain. Le label allemand Analog Africa a sorti en 2015 une compilation sur Amara Touré regroupant la plupart de ses singles enregistrés entre 1973 et 1976 et un LP paru en 1980, Amara Toure et l’Orchestre Massako.

Le renouveau actuel de la salsa africaine

Actuellement, la salsa a toujours la côte dans les grandes villes africaines. Beaucoup de groupes actuels ont et réinventent une salsa africaine métissée comme AFRICANDO au Sénégal, KEKELE au Congo, AFIA MALA au Togo, MICHEL PINHEIRO au Bénin…

Retrouvez les dernières émissions de BLACK VOICES tous les lundi 21h sur RADIO HDR ROUEN sur www.radiohdr.com

Encore un grand merci à toute l’équipe de BLACK VOICES pour cette merveilleuse sélection spéciale  » Salsa africaine ». Vivement la prochaine !


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