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Faire de l’équitation est plus dangereux que prendre de la MDMA…

Publié le 23 mars 2016 par Edelit @TransacEDHEC

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La « MD », « la D-D », ou plus simplement « la D », appelez-la comme vous voulez, est véritablement devenue la drogue à la mode de ces 10 dernières années. Selon l’OFDT, (L’observatoire français des drogues et des toxicomanes) le nombre de consommateurs de MDMA n’a pas moins de triplé entre 2011 et 2015. Et sa légalisation se défend de plus en plus. Légaliser la drogue de l’amour serait-il si irrationnel ?  

On l’a déjà fait pour le THC.

La légalisation du cannabis est déjà en vogue dans certaines parties des Etats-Unis. En Europe, elle existe depuis des décennies notamment en Hollande. Et d’autres pays comme l’Allemagne considèrent sérieusement la rentabilité économique d’une telle mesure.

L’ONU estime que le commerce mondial des drogues génère un chiffre d’affaire de 340 milliards d’euros par an. En France, la lutte contre le cannabis couterait 450 millions d’euros à l’Etat !

Certes, la MD est une drogue dure. Si vous n’avez pas l’habitude de finir dans le cosmos, voici tout de même quelques arguments qui vous feront réfléchir sur une éventuelle légalisation de ce dérivé de l’ecstasy.

Vous avez plus de chances de mourir en faisant du cheval qu’en prenant « un taz ».

Improbable mais véridique. Le scientifique et psychiatre anglais David Nutt, spécialiste des drogues, a publié en 2010 une étude dans la prestigieuse revue « The Lancet ». La MDMA apparaît en 17ème position sur 20 au classement des drogues les plus dangereuses, très loin derrière l’alcool et la cigarette.

Un brin provocateur, cet adepte des comparaisons statistiques improbables a démontré que l’équitation était plus dangereuse que l’ecstasy, causant 10 morts en Grande-Bretagne et plus de 100 accidents de la route.

« Pourquoi la société tolère – voire encourage- certaines formes de comportements potentiellement dangereux et pas d’autres comme la consommation de drogues ? Il y a beaucoup d’activités comme le base jump, l’escalade, le saut à l’élastique qui comportent des risques égal ou supérieurs à plusieurs drogues illicites ? ». Bien vu l’ami.

 Macroéconomie et dérives des drogues du bonheur.

Dans un marché où il existe des centaines de substances disponibles, la prohibition de la MDMA a pour effet de favoriser l’émergence de drogues plus difficile à synthétiser, plus dangereuses, et surtout plus coûteuses pour l’Etat.

Un exemple : La méphédrone. Elle a des effets proches de ceux de la MDMA : Empathie (Vous faites des discours de l’amitié à tout le monde), Euphorie (Vous avez envie de baiser tout ce qui vous entoure), sensation de paix intérieure etc.. Le problème c’est que les laboratoires ne connaissaient rien de cette drogue au départ. Faire de la recherche sur les drogues de synthèse, et bien ça coûte très cher !

On estime entre 500 millions d’euros et 1 milliard d’euros le coût nécessaire à la recherche sur les drogues dérivées de la MDMA ! A cela s’ajoute les dépenses liées à la prévention et à la condamnation de ces substances. N’oubliez pas, quand vous décidez de vous mettre dans le futur, et bien vous coûtez très cher à l’Etat.

Encore mieux : Prendre en compte le trafic de D-D et autres dérivés au Royaume-Uni, ce serait augmenter le PIB nominal de plusieurs milliards d’euros selon Le Monde !

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La MDMA a déjà gagné une partie de la bataille culturelle

Depuis les années 90, la MDMA s’est gentrifiée, délaissant en partie les champs des rave parties pour les clubs branchés des centre-villes. Et là aussi, c’est tout un business. Car les clubbers ont leurs modèles.

Sur le web, des vidéos de David Guetta ou Ricardo Villalobos supposément dans l’espace ont en fait rire plus d’un. Aux Etats-Unis, les références à la « Molly » (Le méthylène-dioxy-methamphétamine local, pour la référence à nos amis en médecine) se multiplient dans les textes des rappeurs. MTV a même lancé une télé-réalité dédiée à cette drogue, « I’m hooked on Molly »…

Si l’on peut penser que ces stars peuvent influencer de près ou de loin une éventuelle légalisation, la France continue de lutter contre la banalisation de cette drogue.

Parce que oui, il y a des billets à se faire. Oui, la D peut rendre votre soirée orgasmique et n’est pas si dangereuse qu’on nous le fait croire. Mais, malgré tout, elle est encore trop récente pour pouvoir envisager toutes les conséquences (sociales, économiques…) de sa légalisation. J’aurais quand même essayé.


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