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Hap and Leonard (2016) : 500e critique!!!!!

Publié le 27 mars 2016 par Jfcd @enseriestv

Hap and Leonard est une nouvelle série de six épisodes diffusée depuis le début mars sur les ondes de Sundance aux États-Unis et quelques jours plus tard sur sa station sœur au Canada. Bien que tournée en Louisiane, l’action se déroule plutôt dans la ville fictive de LaBorde au Texas alors que Hap Collins (James Purefoy) et Leonard Pine (Michael Kenneth Williams), deux amis de longue date viennent tout juste de perdre leur emploi. Peu de temps après, voilà que l’ex-femme de Hap, Trudy (Christina Hendricks) le gratifie d’une visite surprise et y va d’une offre alléchante : un autre de ses ex qui depuis est mort en prison a effectué il y a quelques années un vol de banque et le butin se trouverait toujours caché dans le coffre de sa voiture, désormais ensevelie dans une rivière. Les deux hommes acceptent la mission, bien que le trésor devra être partagé en sept, si l’on inclut les partenaires de Trudy. Adaptation des personnages des romans de Joe R. Lansdale, Hap and Leonard a définitivement la « griffe Sundance », ne serait-ce que du côté de la mise en scène, mais sans être aussi poignante que ses créations précédentes, on a droit à plusieurs clins d’œil au cinéma des années 60.

Hap and Leonard (2016) : 500e critique!!!!!

De riches inspirations

Hap et Leonard n’ont pas eu un début de vie adulte très facile. Le premier a fait de la prison pour avoir refusé de participer à la guerre du Vietnam tandis que le second s’est enrôlé et c’est à se demander si ce n’est pas depuis cette expérience qu’il a la mèche particulièrement courte. Lorsque Trudy convainc Hap de se lancer dans l’aventure, pas question qu’il le fasse sans son copain Leonard. Le fait que ce dernier soit ouvertement gai ne change rien à leur relation puisqu’ils font tout ensemble, tant que ça reste platonique bien entendu. Puis, Trudy leur présente ceux qui les assisteront dans la recherche du butin : le complexé et très docile Chub (Jeff Pope), le ténébreux Paco (Neil Sandilands), dont la moitié gauche du visage a été brûlée et le chef de la bande, Howard (Bill Sage) qui est aussi la nouvelle flamme de Trudy. Dès le départ on sent des tensions à l’intérieur du groupe, mais ce n’est rien quand on les compare à Soldier (Jimmi Simpson) et Angel (Pollyanna McIntosh), un couple psychopathe pour qui tuer semble être la routine. Ils sont activement à la recherche de Paco…

Qui dit Sundance dit signature télévisuelle et Hand and Leonard n’échappe pas à cette logique. Petit village perdu au milieu d’une nature envahissante : c’est elle qui cache le butin tant convoité. Les humains sont inévitablement à sa merci et certains de ces rednecks que l’on retrouvait aussi dans Rectify et The Red Road se comportent à la limite comme des bêtes. LaBorde est peu peuplée, loin de la civilisation les habitants entre eux sont méfiants et c’est chacun pour soi, à l’exception du « couple » formé de Hap et Leonard. Sundance Canada a d’ailleurs restreint la série aux 18 ans et +, en partie en raison de la violence très crue, voire animale que l’on y trouve. Pour tous les fans de la chaîne, ce monde nous est familier, mais on ne s’en lasse pas pour autant. Dès lors, bien que les premiers épisodes soient exempts d’une multitude de scènes gore, le peu d’entre elles que l’on retrouve sont assez efficaces pour instaurer un climat d’inquiétude chez le téléspectateur.

L’autre attrait de Hap and Leonard est aussi son omniprésente nostalgie de la fin des années soixante. En effet, il règne une ambiance hippie au sein du groupe auquel se sont joints les deux protagonistes et Trudy. Son nouveau copain Howard, avec ses cheveux longs et sa nonchalance illustrent bien cet état d’esprit, quoiqu’il faille se méfier de sa supposée attitude désinvolte concernant notamment sa relation « ouverte » avec Trudy. La trame sonore reste dans la même époque alors que les personnages préfèrent les bons vieux vinyles aux magnétophones typiques des années 80 sur lesquels on peut entendre des artistes tels Soctt McKenzie, Fly Bi Nites et Margo Guryan et c’est sans oublier le générique d’ouverture avec ses posters identiques à ceux des films de Sergio Leone, ces westerns spaghettis dans lesquels pullulent des antihéros machistes et d’une avidité égale à leur égoïsme. Avec cette nouveauté de Sundance, l’hommage est à la base même du fil conducteur que l’on met en efficacement en place.

Du côté des personnages et de la trame narrative, Hap and Leonard nous rappelle aussi Les Aventuriers (1967) de Robert Enrico dans lequel Alain Delon, Lino Ventura et Joanna Shimkus se partageaient la vedette. Ces trois compères s’étaient lancés à la découverte d’un trésor enfoui sous l’eau et dans lequel on avait droit à un ambigu ménage à trois. On retrouve sensiblement la même chose ici avec Leonard, qui même s’il ne veut pas l’admettre, ressent quelque chose pour Hap, ce dernier tenant évidemment à leur amitié, mais également à Trudy. Quant à cette dernière, elle est évidemment jalouse de cette amitié et il est quasiment certain que tous ces sentiments finiront éventuellement par emboîter le pas sur leur mission, probablement pour le pire.

Hap and Leonard (2016) : 500e critique!!!!!

Quelques bémols

Si Hap and Leonard ne manque pas d’inspirations quand vient le temps de puiser dans les références au passé et forger sa propre signature, la fiction n’est toutefois pas aussi engageante que ses précédentes. Il manque en effet une charge émotionnelle pour que l’on s’attache réellement à la série. On apprécie par exemple l’originalité de la relation entre les deux protagonistes, mais à la mi-saison, ils restent toujours un mystère pour nous à plusieurs égards. Par exemple, Trudy, en parlant de Leonard dit « « He sees the world through dirty glasses », mais ça ne nous est pas nécessairement bien transmis, outre son sarcasme habituel. Aussi, on se lasse à la longue des constantes vannes que lui et Hap se lancent avec le sourire en coin toujours plus vulgaires les unes que les autres (Yeah, I like spice. Can’t taste it unless my ass on fire. / I’ll come back and rip you so hard, your daddy ass’ll bleed. / A hard dick knows no conscience. A wise man once told me that, etc.). Enfin, il serait grand temps d’intégrer Soldier et Angel dans la série parce que pour le moment, leurs apparitions trop peu nombreuses frisent la caricature. Mais bon, il ne reste que trois épisodes et ça vaut définitivement le coup de laisser la chance au coureur.
Le premier épisode de Hap and Leonard a attiré 429 000 téléspectateurs en direct, le second 271 000 et le troisième 197 000. Bien que la chute soit importante, il faut prendre en note que chaque semaine, un épisode supplémentaire est mis en ligne pour ses abonnés. Et quand on pense que la saison 2 de Rectify a fait en moyenne moins de 200 000 en auditoire et qu’elle va se clore finalement à la quatrième saison, difficile de juger le futur de la série sur de simples chiffres.


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