Magazine Culture

Critique Ciné : Sinister 2 (2016)

Publié le 03 avril 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Sinister 2 // De Ciaran Foy. Avec James Rançonne et Shannyn Sossamon.


Après un premier volet plutôt correct, la suite l’est presque autant. En effet, moins abouti que Sinister premier du nom, le film continue de jouer avec tous les codes de la maison hantée dans la lignée d’Insidious. Ce qui est intéressant dans Sinister 2 c’est la façon dont les personnages sont utilisés. On les voit évolué dans un scénario qui sait les mettre en avant et en faire quelque chose. L’histoire n’est donc pas uniquement basée sur l’horreur qu’elle peut installer du début à la fin. Ciaran Foy est suffisamment intelligent pour ne pas tomber dans le film d’horreur basique et formaté. Il nous fait une vraie proposition visuellement intéressante. Certes, il y a quelques effets un peu simplistes, qui reproduisent des trucs que l’on a déjà vu précédemment, mais il parvient à prolonger ce qui s’est passé dans le premier volet de façon soignée. Il prend le temps d’installer le climat d’horreur et de nous faire peur. C’est ce cinéma d’horreur qui sait être plus psychologique et masturbe ainsi le cerveau du spectateur que j’apprécie. Ce second volet parvient également à prolonger la fascination des images violentes tout en restant malin dans sa façon d’utiliser l’horreur. C’est assez simple et pourtant, cela fonctionne très bien.

Alors qu’il reprend son enquête inachevée sur les homicides non résolus, l’ex-shérif adjoint fait la connaissance d’une jeune mère de famille et de ses jumeaux. Ces derniers viennent de s’installer dans une maison où des événements macabres se sont produits. Tout porte à croire qu’il s’agit une nouvelle fois de la même entité surnaturelle et que la famille est en danger ...

Sinister 2 s’éloigne aussi du sentiment que le cinéma d’horreur a du mal à se renouveler. On part d’une base classique (le film de maison hantée) et puis le film parvient à en faire quelque chose de neuf. On s’éloigne ainsi du film d’horreur traditionnel (celui avec les personnages creux et un peu débiles qui se font décimer les uns après les autres). Dans Sinister 2 il y a une vraie recherche, un travail qui est fait avec les personnages et la mise en scène pour nous plonger toujours un peu plus au coeur de cette maison et de l’horreur qu’elle peut installer. J’ai sursauté à plusieurs reprises. Je suis pourtant vacciné du genre horrifique et rare sont les films d’horreur qui sont capables de me faire peur (je crois que le dernier en date est Insidious premier du nom, voire peut-être Conjuring) mais je suis forcé de reconnaître que celui-ci est de très bonne facture. Ciaran Foy me rappelle aussi un peu le cinéma d’horreur espagnol, un peu ce qui avait été aussi fait avec Mama par exemple. Ce côté un peu suranné à l’image qui donne une vision plus épurée d’un genre qui a souvent pour habitude de ne pas trop se prendre la tête.

J’ai toujours apprécié les films d’horreur les plus cons, mais aussi les plus intelligents surtout quand c’est bien fait. Le scénario est ici suffisamment bien élaboré pour nous réserver quelques bonnes surprises que l’on ne voit pas forcément venir. Côté casting, on retrouve quelques têtes connues comme Shannyn Sossamon (dans le rôle de la mère Collins) ou encore James Ransone. Ils sont là pour nous apporter quelque chose de neuf. Finalement, Sinister 2 délivre quelque chose de vraiment sympathique dans son ensemble qui change un peu de ce que l’on a pour habitude de voir dans le genre horrifique. Cela ne veut pas dire que tout cela est neuf et novateur, loin de là, mais uniquement que c’est moins crétin et que le film cherche à nous prendre pour des gens intelligents qui savent voir venir certains trucs avant même qu’ils ne se passent à l’écran. Ce qui est donc malin ici, c’est la façon dont Sinister 2 parvient à trouver des façons de justement casser certains de ces codes pour nous prendre de court. Ecrit par les scénaristes du premier volet, Scott Derrickson n’était pas disponible pour mettre en scène le film. Dommage même s’il y a tout de même participé à l’écriture.

Note : 6/10. En bref, on sort un peu de certains carcans avec un peu d’esbroufe et de bons personnages.

Date de sortie : 19 août 2015


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog