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Bollywood se lance dans le cinéma d'animation

Publié le 14 juin 2008 par Fix

Roadside Romeo, Saif Ali Khan, Kareena Kapoor, Javed Jaffrey,


Invitée d'honneur du Festival d'Annecy, l'Inde investit le cinéma d'animation. Avec l'ambition de faire de l'ombre aux géants du secteur.

C'est l'histoire de Romeo, un clébard des beaux quartiers précipité dans les bas-fonds. Un toutou malin qui pousse la chansonnette et tortille du popotin sur grand écran. C'est un dessin animé coproduit par Disney, sauf que l'action se déroule non pas à New York, à Londres ou à Paris, mais à... Bombay.
Premier long-métrage d'animation made in India, Roadside Romeo est le fruit des amours d'une souris et d'un lapin : la maison de Mickey s'est alliée à la plus grande société de production de Bollywood, Yash Raj, pour fournir des films conçus par et pour les Indiens. La dot est belle, puisque Disney a prévu d'investir 100 millions de dollars (64 millions d'euros) en Inde (et en Chine) d'ici à 2010.

Le Festival international du film d'animation d'Annecy (Fifa) ne s'y est pas trompé : cette année, l'Inde est son invité d'honneur. « Il y a là-bas le terreau idéal pour la naissance d'un nouvel univers de l'animation, prédit Serge Bromberg, directeur artistique du Fifa. C'est aussi un marché énorme, qui attire de nombreux producteurs étrangers. »
Non seulement Disney, mais aussi DreamWorks, associé, depuis décembre 2007, au géant indien Paprikaas Interactive et à Thomson pour créer des séries télévisées et des films, ou le studio américain Rhythm & Hues, dont la division indienne a participé aux effets spéciaux du Monde de Narnia.

Les Français ne sont pas en reste : Alphanim, Method Films ou Onyx Films travaillent déjà avec des studios indiens. Lesquels ont commencé comme prestataires de services pour les trois grands pays d'animation que sont les Etats-Unis, le Japon et la France.
« On y a sous-traité à bas coût la fabrication de nos films, confirme Mickaël Marin, responsable commercial du Marché international du film d'animation d'Annecy. Des studios comme Crest comptent de 600 à 700 personnes, quand un grand studio français emploie 50 salariés. »

Raconter des histoires à la façon occidentale

Sauf que les Indiens n'entendent pas se cantonner à jouer les soutiers. Et, si Ratatouille a fait un flop au pays de Ganesh, les studios d'animation flambant neufs de Paprikaas ou de DQ Entertainment espèrent convertir le public de Bollywood au dessin animé version tandoori.
Dans un pays où 95 % du marché du film est occupé par les productions locales, pas question de se faire imposer Shrekou Horton. « Les univers occidentaux n'évoquent rien au public local, qui a également une pratique du cinéma très différente de la nôtre, diagnostique Serge Bromberg. Les spectateurs sont adultes, les films sont projetés en continu, on rigole, on mange et on téléphone dans la salle. Et personne ne voit l'intérêt de raconter l'histoire d'un rat parisien ! »
Beaucoup estiment pourtant que l'aventure indienne ne s'arrêtera pas là : « Ils veulent apprendre à raconter des histoires à notre façon pour s'imposer sur nos marchés », affirme Bromberg. Quitte à s'entourer de la crème des animateurs... français.
« DreamWorks a recruté huit de nos étudiants pour encadrer son nouveau studio à Bangalore », témoigne Marie-Anne Fontenier, directrice de Supinfocom, l'une de nos meilleures écoles d'animation, implantée à Valenciennes (Nord). Et, bientôt, dans la ville universitaire de Pune, près de Bombay, où elle ouvre un campus en septembre 2008.

source : Le Vif/L'Express


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