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311 – DANS L'AME DU DEMIURGE (suite 3)

Publié le 07 avril 2016 par Jeanjacques

(Pour mieux  situer cet article dans la logique de notre démonstration, il est conseillé de lire auparavant les art. 309 et 310)

Dans (cf. 310) nous avons montré qu’il fallait une « matière première » incréée pour engendrer la matière et que celle-ci était le contenu même de l’espace. Notre matière a donc pour origine, non pas le néant, mais cette substance qui compose l’espace dont elle est une transmutation. Le démiurge aurait nommé à notre place cette substance primordiale la « prématière » puisqu’elle entretient avec la matière un lien d’engendrement. Aussi doit-on déduire que la matière doit être entièrement composée de cette prématière.

Mais qu’est-ce donc qui doit distinguer matière et prématière si  l’une est composée de l’autre ? A priori, il ne peut s’agit que d’un changement d’état, une différence sur la base d’une ressemblance ainsi que nous le constatons entre l’eau et la glace. Le démiurge doit donc effectuer une action pour « transformer  » cette prématière en matière et c’est là sa seule œuvre créative. Comment va-t-il faire ? Son fiat luxe sera l’énergie laquelle implique le mouvement. En effet, s’il veut que son univers marche, évolue, se transforme, il faut qu’il mette en mouvement la prématière, ce qui suppose que celle-ci soit initialement inerte. En effet, étant incréée, elle ne tient en réserve aucune énergie interne issue d’un quelconque acte créateur lui ayant transmis son mouvement. Elle n’entretient aucun rapport différentiel avec un état antérieur justifiant un échange d’énergie potentiellement conservée et restituée. Cette inertie de la prématière est absolue d’autant que l’espace est d’une totale uniformité, non constitué d’éléments. Dès lors, si le démiurge veut mettre en mouvement la prématière, il devra agir sur cette substance uniforme qui ne se comporte pas comme  un objet physique isolé, individualisé. Sa « poussée » (1) devra s’exercer sur cette substance compacte qui réagira, comme pour tout milieu homogène, sous forme d’ondes.

Mais, nous allons constater un phénomène paradoxal : étant donné que cette prématière est absolument compacte, l’onde va se déplacer à très grande vitesse puisqu’il n’y aura pas de temps de transmission d’un élément à l’autre comme pour la matière. Et, puisqu’il ne s’agit pas de déplacer un corps physique ayant une masse, une très faible énergie suffira pour créer une onde. La prématière aurait cette double propriété contradictoire d’être d’une extrême fluidité et d’une rigidité absolue. Si elle n’était pas fluide, il serait par la suite impossible à un corps de matière de se déplacer en son sein : l’espace doit tout à la fois permettre le déplacement mais, existant aussi comme objet physique, il oppose de par la nature de sa substance une certaine résistance. Cela parait normal car autrement une énergie infime suffirait pour atteindre une vitesse infinie.

Ayant pris conscience des propriétés fondamentales de cette prématière, la question qui se pose désormais pour le démiurge, c’est de savoir COMMENT va s’exerce son œuvre de création de la matière ?

 ( à suivre)

(1) Nous traiterons plus loin l’origine de cette poussée primordiale, de l’énergie première du fiat lux.


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