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Critique Ciné : Les Visiteurs : la Révolution (2016)

Publié le 07 avril 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Les Visiteurs 3 : la Révolution // De Jean-Marie Poiré. Avec Jean Reno, Christian Clavier et Franck Dubosc.


Les Visiteurs, la comédie des années 90 avec Christian Clavier et Jean Reno est devenue culte par la force des choses. Moquant le français d’un autre temps, le film avait su faire rire et s’aligner sur un comique populaire. Cependant, la sortie de ce nouveau volet des aventures des Visiteurs ne s’est pas fait sans peine alors que Gaumont, le producteur, se retrouve au coeur de plusieurs polémiques. La première au sujet de l’affiche alors que l’acteur Pascal N’Zonzi, seul acteur présent sur l’affiche dont le nom n’est pas inscrit. La seconde vient du Figaro qui a accusé Gaumont de faire régner la terreur. D’après le journal, Gaumont aurait « entrepris des actions légales afin de prohiber la vision » du film par la presse et les projections auraient alors été supprimées. Il faut dire que ce n’est pas facile de revenir des années après avec une comédie culte, qui pourrait être descendue par la critique. Mais Gaumont n’en est pas à sa première polémique alors que très récemment Les Nouvelles Aventures d’Aladin avait bénéficié d’un traitement de faveur sur Allociné, laissant imaginer qu’un gros chèque a été versé sous la table. Même si tout cela a plus ou moins noirci le tableau (sans mauvais jeu de mots), je suis tout de même allé voir Les Visiteurs 3 : la Révolution non sans hâte.

Bloqués dans les couloirs du temps, Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille sont projetés dans une époque de profonds bouleversements politiques et sociaux : la Révolution Française... Plus précisément, la Terreur, période de grands dangers pendant laquelle les descendants de Jacquouille La Fripouille, révolutionnaires convaincus, confisquent le château et tous les biens des descendants de Godefroy de Montmirail, aristocrates arrogants en fuite dont la vie ne tient qu'à un fil.

Car même si je sais très bien que le premier film ne pourra jamais être égalé, que le second avait été une immonde catastrophe en grande partie dû au talent zéro de Muriel Robin, et que le troisième était un remake comme il ne faut jamais en faire, Les Visiteurs 3 : la Révolution ne partait finalement pas de très haut et avant largement de quoi réussir. Jean-Marie Poiré s’est associé à Christian Clavier afin d’écrire ce nouveau scénario qui ne se situe pas à notre époque mais à celle de la Révolution française. Cela change et cette idée était sacrément bonne. En effet, cela permet de ne pas reproduire une nouvelle fois un schéma que l’on a l’impression d’avoir déjà vu auparavant et de nous offrir de nouveaux personnages et ainsi éviter le désarroi du second volet après le départ de Valérie Lemercier qui avait fait énormément de mal à la franchise. Par chance, Les Visiteurs 3 : la Révolution n’est pas la catastrophe que je m’attendais à voir. Après tout, depuis quelques années les retours au cinéma de comédies cultes n’ont jamais été de franches réussites : Les Bronzés, La vérité si je mens, etc. Du coup, j’avais un peu peur que cela manque de piquant et de folie.

Les dialogues ressemblent grandement à l’esprit des Visiteurs, ce qui est une très bonne chose. Même si tout le monde n’est pas forcément bon (Ari Abittan, Franck Dubosc, Lorant Deutsch), il y a aussi de bonnes surprises (Karin Viard, Alex Lutz, Sylvie Testud) qui apporte un peu de nouveauté au milieu d’une franchise qui avait sérieusement besoin d’un coup de balai. L’idée de situer tout cela au temps de la Révolution est une occasion en or de mettre en scène Christian Clavier dans un double rôle une fois de plus. Ici, point de Jacques-Henri Jacquart mais de Jacquouillet. Ce dernier n’apporte pas forcément grand chose mais même si Les Visiteurs 3 : la Révolution n’a rien de révolutionnaire, dans un sens il ne vaut pas d’être jeté aux ordures. Je ne comprends donc pas comment Gaumont n’a pas pu avoir plus confiance en ce film puisqu’il reste honorable. Pas brillant mais honorable. Et le pire, c’est que j’ai beaucoup ri. Il faut dire que les références aux précédents films sont là, que l’on se remémore de bons souvenirs et que l’on a envie d’en voir toujours un peu plus, surtout quand l’écran annonce le générique de fin. On ne serait pas contre voir un Les Visiteurs avec ce nouveau décor.

Jean Reno et Christian Clavier forment un duo qui, au fil des années, s’est vraiment complait dans chacun de ses personnages. Les dialogues fusent, les répliques aussi. Clavier s’est d’ailleurs donné les meilleures mais on ne peut pas lui en vouloir dans le sens où Jacquouille la Fripouille a toujours été le personnage préféré de tout le monde dans cette franchise, quitte à complètement laisser tomber Jean Reno (ce qui est d’ailleurs l’un des échecs de ce film, faire de Hubert un personnage transparent). Je me suis demandé à la fin du film si finalement Les Visiteurs 3 : la Révolution était un film en trop et je dirais que c’est au contraire une idée qui permet d’effacer deux films ratés sur 4.

Note : 6/10. En bref, cela aurait pu être raté et finalement, sans être révolutionnaire, le film réussi à faire rire et à rappeler, dans un nouvel environnement, pourquoi le premier volet est aussi culte.


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