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Gaycation, voyage aux pays de l'homosexualité (Saison 1)

Publié le 09 avril 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Gaycation // Saison 1. 4 épisodes.
BILAN


Je n’ai pas pour habitude de parler de séries documentaires ici, pourtant la nouvelle série documentaire de Viceland, Gaycation, s’avère mériter de se pencher dessus. Peut-être car je suis un grand fan d’Ellen Page, du message qu’elle tente d’envoyer depuis son coming out, mais je suis fasciné par la façon dont elle tente de montrer comment vit-on le fait d’être gay dans plusieurs pays du monde. Gaycation c’est en 4 épisodes, 4 voyages dans 4 pays où l’homosexualité est vu différemment. Elle aurait très bien pu partir en France (ce qui ferait peut-être l’objet d’une saison 2 si jamais Vice décide d’en commander une) mais pour ces 4 premiers épisodes elle décide dans un premier temps de passer par le Japon, puis le Brésil, la Jamaïque et enfin… les Etats-Unis. Elena Page s’est associée à son ami Ian Daniel afin raconter l’histoire de l’homosexualité dans le monde. Le regard est vraiment intéressant dans le sens où il permet de se pencher sur les défauts et sur les qualités de certains pays vis-à-vis de la culture homosexualité, de l’égalité dont l’on peut faire preuve à l’égard des homosexuels, etc. Ce n’est pas facile d’être gay, lesbienne, trans, etc. dans ce monde mine de rien, mais le regard que porte Gaycation sur la communauté LGBT de ces 4 pays est assez inattendu.

Le voyage au Japon par exemple est une occasion de montrer que certains ne font pas leur coming out à cause de la pression sociale et dans un sens, c’est quelque chose d’assez universel et valable pour tous les pays du monde. La pression de la famille fait que l’on ne va pas forcément faire son coming out. J’ai retrouvé dans Gaycation pas mal de messages qui m’ont plu, mais aussi des choses qui m’ont surpris. Notamment dans l’épisode sur le Brésil quand Ellen et Ian vont partir à la rencontre de quelqu’un qui a tué des homosexuels simplement car ils sont homosexuels. Ce n’est pas facile d’entendre ce qu’il a à dire et tout au long de Gaycation, la série sait être un voyage particulièrement fort et riche émotionnellement parlant. Je crois que la première fois que j’ai craqué devant Gaycation c’est le moment où ce jeune homme fait son coming out au Japon devant sa mère. Il y a dans ce pays des gens qui sont payés afin de permettre une sorte de médiation entre les parents et leur enfant lors du coming out. La scène est difficile et le téléspectateur a même l’impression d’être intrusif, voyeur, mais montrer cette scène était vraiment une bonne idée, ne serait-ce que pour le message qu’elle renvoie à la fin quand la mère va tenter de comprendre son fils plutôt que de le renier.

Avec l’épisode sur les Etats-Unis, Ian et Ellen peuvent parler de leur propre pays et de la façon dont ce dernier accueil l’homosexualité. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus facile et les émotions sont assez palpables mine de rien. Ellen Page amène avec elle toute son émotion et son naturel. Il y a donc de la matière pour écouter des discours, poser des questions et créer aussi par moment des débats alors que Ellen pose les questions et tente de délivrer là aussi son message à elle et son point de vue. Ce n’est pas toujours facile mais le résultat est incroyablement intéressant. Si le fait que Gaycation soit contée du point de vue d’Ellen est à la fois une qualité mais aussi l’un des défauts de Gaycation (on n’a donc pas forcément le temps d’entendre le point de vue des autres qui est toujours renié, et les documentaires ne cherchant pas forcément à comprendre le pourquoi du comment cet avis). Pour autant, la conclusion reste intéressante malgré tout et Gaycation tente de parler de quelque chose de complexe. La culture que Ellen et Ian tente de mettre en scène n’est pas toujours facile non plus, d’autant plus qu’ils ne peuvent pas se mettre dans la peau de quelqu’un qui vit ce qui est vécu dans le dit pays dépeint mais Gaycation est là aussi pour rencontrer des gens.

C’est ces derniers qui vont donner leur point de vue. L’une des plus grandes qualités de Gaycation est sa capacité à être emphatique avec les choses qu’elle met en scène. La complexité des choses et des visites fait le succès de Gaycation. Les observations d’Ellen ne sont jamais présentées comme des vérités absolues, ce qui permet réellement de poser des questions et de proposer des réponses qui sont en adéquation. D’ailleurs, elle et Ian ne vont jamais donner de label à des pays qui seraient plus homophobes que les autres. Ils veulent juste les points de vue de gens pour et contre l’égalité de tous face à l’homosexualité afin de les confronter. Le tout est souvent accompagné de quelques séquences de l’histoire LGBT afin de donner un pouvoir supplémentaire à ce qui est raconté. Le fait que le dernier épisode de cette première saison soit les Etats-Unis est logique, comme une façon de voyager et de revenir à la maison afin de montrer ce qui se passe aussi dans son propre pays. Le montage du documentaire, le tournage, etc. tout est fait pour nous impliquer au mieux dans les rencontres que vont faire chacun des personnages. Sincèrement, j’ai envie d’en voir un peu plus. J’aimerais bien qu’Ellen et Ian puissent venir en France (par rapport au mariage pour tous et la réaction que l’on a eu), dans un pays comme la Turquie ou Israël.

Il y a encore tellement de choses à raconter sur la communauté LGBT au travers des pays. C’est sans compter que Gaycation au travers de ces rencontres est aussi une occasion de voir d’autres choses que ce que l’on a pour habitude de voir dans notre propre pays. On nous montre que finalement il y a de l’espoir de partout, que les choses avancent… difficilement parfois mais qu’elles avancent tout de même.

Note : 8/10. En bref, une belle série documentaire.


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