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Monaco

Publié le 14 avril 2016 par Aelezig

Monaco est à la fois un pays d'Europe et une commune occupant la même superficie que l’État lui-même (ce qui en fait une cité-Etat). Elle est située au bord de la mer Méditerranée, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Nice, et à 8 km de Menton, ville frontalière avec l'Italie. 

Cet État occupe aujourd'hui 2,02 km2, ce qui en fait le deuxième plus petit État indépendant du monde (le premier étant le Vatican). Au 31 décembre 2014, la population est estimée à 37.800  habitants. C’est le pays le plus densément peuplé au monde.

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Pratiquement entièrement urbanisée, la principauté de Monaco dispose de nombreuses installations hôtelières de luxe. Le Grand Prix de Formule 1 de Monaco s’y déroule et des attractions sont présentes tout au long de l’année dont le Casino de Monte-Carlo, le Musée océanographique et le Palais princier.

Les premières traces de vie à Monaco remontent à environ 300.000 ans avant JC. Les premiers habitants sédentaires seraient des Ligures, qui ont émigré depuis la ville de Gênes en ItalieLes Phocéens de Marseille (alors Massalia) fondent la colonie de Monoïkos, lié au dieu Hercule, alors adoré sous le nom d'Hercule monoecus aux VIe siècle avant JC. Après la Guerre des Gaules, Monoecus passe sous contrôle romain au sein de la province de Gaule narbonnaise. Après l’effondrement de l’Empire romain d'Occident en 476, l’endroit est occupé et ravagé par les Sarrasins et diverses tribus barbares. Les Sarrasins sont expulsés en 975 et au XIe siècle, le site est de nouveau peuplé par des Ligures.

En 1191, l'Empereur romain germanique Henri VI condède la souveraineté à quelques ares du quartier de la Condamine ainsi qu'au rocher qui appartenant à la seigneurie de La Turbie à Gênes : c'est là le futur Monaco. Le 10 juin 1215, un détachement de Gibelins (partisans de l'Empereur) mené par Foulques de Castello commence la construction d’une forteresse sur le rocher. Cette date marque le début de l’histoire moderne de la principauté de Monaco. Ils établissent également des habitations à la base afin d’appuyer les garnisons. Pour attirer les habitants de Gênes et des villes environnantes, ils offrent des terres et exonèrent de taxes les nouveaux arrivants.

Monaco est gouverné par la dynastie des Grimaldi depuis le XIIIe siècle. La légende veut que le fondateur François Grimaldi, dit François la Malice, dans la nuit du 8 au 9 janvier 1297, déguisé en moine franciscain (par coïncidence, « monaco » veut dire moine en italien) pénètre avec un de ses compagnons dans la forteresse sans attirer la méfiance, pouvant ainsi ouvrir à ses soldats qui s'en emparèrent facilement (d'où le surnom « le rusé » de François). On trouve sur les armoiries de la principauté les traces de cette origine avec les deux moines tenant une épée.  

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Cathédrale

Le cousin de François, Rainier Ier de Monaco, doit quitter le 10 avril 1301 la forteresse alors reprise par les Génois. Charles II d'Anjou lui donne en compensation les châteaux de Villeneuve, de Vence et de Cagnes, les Grimaldi s'exilant en Provence.

L’autorité des Grimaldi est définitivement reconnue en 1314 et s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui à la seule exception de la période de 1793-1814 pendant laquelle Monaco est intégrée à la France, sous le nom de Fort-Hercule. En 1346 les Grimaldi acquièrent la seigneurie de Menton et en 1355 celle de Roquebrune. Ces seigneuries, avec celle de Monaco, constitueront le territoire de la Principauté de 1633 à 1861.

Dans le contexte des luttes incessantes entre Milanais et Génois, mais aussi en raison de la nécessité de trouver une protection auprès de la Maison de Savoie qui possède le Comté de Nice depuis 1388, les seigneuries de Menton et de Roquebrune sont inféodées au duc de Savoie. Cette garantie ne paraissant pas la plus sûre pour sa seigneurie, Lambert de Monaco tente un rapprochement avec la France du roi Louis XI. Cette politique aboutit à un traité signé le 25 février 1489 par le roi Charles VIII qui garantit la protection du roi de France et reconnaît à Lambert la pleine souveraineté sur ses possessions de Monaco, Menton et Roquebrune. Lambert a su se garantir contre les visées des Génois et des ducs de Milan, en se plaçant à la fois sous la protection du royaume de France mais aussi de ses voisins directs, les Etats de Savoie, vassaux du saint Empire romain germanique en 1489.

Monaco obtient officiellement son indépendance du Saint Empire tout en devenant un protectorat espagnol en 1524. En tant qu'empereur du Saint Empire, Charles Quint reconnaît la souveraineté de Monaco, tout en lui accordant sa protection en tant que roi catholique de l'Espagne. 

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Quartier de Fontvieille

Le 14 septembre 1641, le traité de Péronne est signé entre le roi de France Louis XIII et Honoré II de Monaco. Ce traité met fin au protectorat espagnol et replace la Principauté dans la mouvance française. Le 14 février 1793, la Convention nationale décrète que Monaco est réuni au territoire de la République français et fait partie du département des Alpes-Maritimes.

La ville est ensuite placée sous protectorat du Royaume de Sardaigne par le congrès de Vienne jusqu'en 1860. Enfin, en  1861, un traité franco-monégasque assure la souveraineté de Monaco.

En 1847, la principauté de Monaco s'étend jusqu'à la frontière italienne et comprend trois communes : Monaco, Roquebrune  et Menton. La partie la plus vaste et la plus riche de la principauté est la plaine mentonnaise, avec ses cultures d'agrumes et d'oliviers, le commerce extérieur reposant essentiellement sur les exportations d’huile et de citrons de Menton. À la suite d'une taxe sur les agrumes que le prince Florestan Ier veut imposer puis aux révolutions de 1848, Menton et Roquebrune proclament la déchéance des Grimaldi et se proclament « villes libres » sous la protection du Royaume de Sardaigne. Marqué par ces révoltes contre l'impôt et afin de pallier le manque de ressources financières aggravé par la perte de Menton et Roquebrune, le prince Charles III successeur de Florestan a l'idée, sur les conseils de sa mère, d'autoriser, en 1856, la création de maisons de jeux et de casino sur le territoire monégasque (interdits dans les pays voisins), afin de permettre à la principauté, en s’enrichissant, de se développer rapidement. Mais le premier casino ouvert en 1857 ferme rapidement, faute de clients. En 1860, Menton et Roquebrune votent leur rattachement à la France. La principauté de Monaco voit donc sa surface définitivement réduite de plus de 90 % et se voit privée de ses principaux revenus agricoles.

En 1863, Charles III fait rouvrir le casino, mais interdit aux sujets monégasques d'y jouer, loi toujours en vigueur. En 1866, le quartier des Spélugues (où se trouve le casino) prend le nom de Monte-Carlo en hommage au prince souverain. Enfin, en 1869, la principauté pouvant suffire à ses besoins, Charles III supprime les impôts personnels, fonciers et mobiliers, ce qui entraîne une intense activité de construction. Dès lors, ce paradis fiscal et son climat méditerranéen attirent le gotha international dont la venue est favorisée par le développement du chemin de fer, de l'hôtellerie haut de gamme et la présence de "cocottes" (la Belle Otero, Emilienne d'Alençon, Liane de Pougy) pour ces messieurs... 

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Monte Carlo - le Casino

Le prince de Monaco dispose des pleins pouvoirs (monarchie absolue) jusqu’à la Révolution monégasque qui éclate en 1910 et l’octroi de la constitution de 1911, qui fait du pays une monarchie constitutionnelle. En juillet 1918, un Traité d'amitié protectrice, accordant une protection limitée de la principauté par la France est signé entre les deux pays. Le traité fait partie de celui, plus global, de Versailles et établit que le petit État, devenu une sorte de protectorat, devra s’aligner sur les intérêts politiques, militaires et économiques de la France. Cela évite que si l'unique héritier direct, Louis II de Monaco, meurt, le trône ne tombe dans les mains d'un duc allemand, Guillaume II de Wurtemberg-Urach : le traité prévoit ainsi que pour être prince de Monaco, il faut être français ou monégasque. Louis II de Monaco « adopte » en 1919 sa fille naturelle Charlotte de Monaco pour la rendre dynaste. Ce sont des descendants de Charlotte qui règnent à Monaco depuis 1949. Ce traité d'amitié est complété par la convention du 28 juillet 1930, relative à la coopération administrative entre la République française et la Principauté de Monaco. Cet accord, sous couvert de réciprocité et de collaboration, réserve les hauts postes gouvernementaux et administratifs monégasques à des ressortissants français.

L'arrivée des troupes italiennes autour de Monaco en juin 1940 inquiète le prince Louis II. Il craint une annexion et une destitution. Il se rapproche du gouvernement de la France, le régime de Vichy. Le prince Louis II fait passer de son propre chef, sans contrainte ni de l'Allemagne nazie ni du régime pétainiste, des lois antisémites visant au recensement des juifs. Monaco est occupée par les Italiens en novembre 1942.

Vis-à-vis de l'Allemagne, la principauté de Monaco exerce envers le Troisième Reich ce qui sera nommé plus tard une étrange neutralité. Des liens financiers avec les nazis existaient depuis 1936. La prospérité et l'indépendance de la principauté en profitaient. Par la Suisse et par Monaco, l’Allemagne nazie a réussi à contourner les embargos imposés par les Alliés. Le 25 juin 1943, Louis II offre un banquet au consul d'Allemagne ; il nomme le docteur Bernhard Bodenstein, un membre du parti nazi, consul de Monaco à Berlin. L'occupation allemande commence en septembre 1943, en remplacement des Italiens. Des Allemands prennent des participations dans la Société des bains de mer.

La principauté de Monaco participe à la politique de déportation des juifs menée par l'Allemagne nazie. Quelques rares blockhaus sont construits, mais la présence allemande est relativement discrète. Ce qui permet au Prince, à l'arrivée des Américains, de se proclamer « neutre ». Le général Frederick le rencontre, et admet le principe.   

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Le 28 septembre 1944, le prince héréditaire Rainier s’engage dans l’armée française et prend part aux opérations de la campagne d’Alsace. Il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Bronze Star américaine. En 1947, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire.

Le prince Rainier III accède au trône après la mort de son grand-père le prince Louis II en 1949. Souhaitant une souveraineté totale pour sa principauté, il se rapproche des États-Unis, veut que le traité de 1918 soit réaménagé et que la convention de 1930, qui octroie à la France des prérogatives considérables dans la gestion des affaires monégasques, soit renégociée, ce qui provoque des tensions avec le gouvernement français.

En 1962, une crise politique et financière oppose Monaco à la France durant l'automne. Le contrôle de l'État français sur la radio et la télévision est gêné par l’Ordonnance Images et Sons proclamée le 14 janvier 1962 par le prince Rainier, permettant à Radio Monte Carlo et Télé Monte-Carlo d'échapper à leur contrôle financier indirect par l'État français, effectif depuis 1955. Dans la nuit du 23 au 24 janvier, Rainier congédie brutalement le ministre d'Etat, Emile Pelletier, alors que ce dernier est venu lui demander le retrait de cette mesure unilatérale. Le 25 janvier, Rainier abroge cette ordonnance mais le gouvernement français se saisit de l'incident de ce limogeage pour entamer une épreuve de force avec la principauté, le véritable contentieux n'étant pas cette ordonnance mais son statut fiscal. 

Malgré des concessions de la part de la principauté, la France rompt les négociations, décide d'un « blocus de Monaco » et envoie une escouade de douaniers : l'union frontalière est rompue et les entrées à Monaco sont contrôlées par des douaniers. Finalement, les négociations reprennent et permettent la rédaction et l'adoption le 17 décembre 1962 d'une nouvelle constitution pour la principauté. Des conventions sont signées en bloc le 18 mai 1963 : Monaco récupère l'ensemble de ses privilèges, ainsi qu'un renforcement de sa souveraineté, et ce malgré de très importantes concessions surtout d'ordre fiscal concernant les revenus des sociétés du Rocher.

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En 1982, la principauté est endeuillée par la mort soudaine de la princesse Grace, épouse de Rainier et mère de l’actuel prince de Monaco (Albert II), victime d’un accident de la route.

En 1993, Monaco devient officiellement membre des Nations Unies. En 2004, la principauté de Monaco rejoint le Conseil de l'Europe.

À la mort du prince Rainier III, le 6 avril 2005, son fils Albert II, jusque-là prince héréditaire et marquis des Baux, devient prince souverain. Les cérémonies marquant son avènement se sont déroulées le 12 juillet 2005, celles de son intronisation officielle le 19 novembre 2005.

D'après Wikipédia


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