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« Marie et les naufragés », ou les bonheurs de l'alliance du doux et de l'amer

Publié le 15 avril 2016 par Toulouseweb
 

« Marie et les naufragés », ou les bonheurs de l’alliance du doux et de l’amer


Parmi l’avalanche de films qui sortent chaque semaine sur les écrans de Toulouse et d’ailleurs, nous allons extraire une de ces petites comédies dont le cinéma français a le secret, un film que l’on pourrait comparer à l’un de ces ciels de traîne que l’on peut contempler, après un orage, au bord de la mer. Et de mer, il est beaucoup question dans ce film tourné en Bretagne, notamment sur l’île de Groix, dans des paysages rarement aussi bien célébrés au cinéma.
L’auteur ? Sébastien Betbeder... ce n’est pas un novice, car, en comptant ses courts et moyens métrages, il en est déjà au chiffre respectable de seize films, dont le plus connu est « Deux automnes, trois hivers », long métrage avec Vincent Macaigne, sorti il y a deux ans et demi, et qui avait été remarqué au Festival de Cannes 2013. Ici, il fait appel à des comédiens sensibles, au jeu un peu décalé, comme Pierre Rochefort (excellent dans « Un beau dimanche » et « Un balcon sur la mer », de Nicole Garcia), ou Vimala Pons (très remarquée dans « Comme un avion » de Bruno Podalydès). Et ce n’est pas un hasard si on trouve dans « Marie et les naufragés » quelque chose du film de Podalydès, ce sentiment de douce dinguerie, avec des personnages prêt à larguer toutes les amarres, à partir d’un point de départ somme toute assez classique : un portefeuille trouvé dans la rue, la recherche de son propriétaire, et c’est parti... Ce sentiment d’absurde, d’étrangeté, on le trouve aussi grâce au choix de comédiens un peu à contre-emploi : on a déjà vu Eric Cantona au cinéma, mais dans un rôle de romancier « à la ramasse », il est drôle et attachant à souhait.
S’il y avait à rechercher une filiation dans le cinéma de Betbeder, on pourrait aller vers l’univers de Jacques Rozier, par exemple. Oui, Jacques Rozier, l’auteur d’ « Adieu Philippine », un des plus jolis films de la Nouvelle Vague française, il y a ... quelques décennies. Et Rozier, qui adore les bords de mer, avait réalisé il y a trente ans environ un petit joyau de comédie décalée, « Maine Océan », film tourné dans un train corail (ah, Bernard Menez en contrôleur SNCF...), puis sur l’île d’Yeu, sur laquelle les rêves des uns et des autres viennent s’échouer, au son de la samba brésilienne....
« Marie et les naufragés » est programmé rue Saint Bernard, sous l’ombre protectrice du clocher de Saint Sernin, à l’ABC... Allez, vous aussi, y larguer les amarres, le temps d’une projection, pour goûter l’air du large, pour croire que la vie peut être parfois si légère...
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