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Critique Ciné : Le Chasseur et la Reine des Glaces (2016)

Publié le 21 avril 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Chasseur et la Reine des Glaces // De Cedric Nicolas-Troyen. Avec Chris Hemsworth, Jessica Chastain et Charlize Theron.


On reprend (les mêmes) et on recommence. Après Blanche Neige et le Chasseur, il devait y avoir une suite. Avec les mêmes et raconter une nouvelle histoire. Sauf qu’entre temps, Rupert Sanders, le réalisateur du film et Kristen Stewart se sont retrouvés au coeur d’un scandale. En effet, c’est dans la presse à scandale que l’on découvre que les deux ont couché ensemble dans le dos de la femme de Rupert Sanders. Créant dans un premier temps le départ de Rupert Sanders du projet, puis de Kristen Stewart qui a jeté l’éponge (alors que des réalisateurs comme Frank Darabont, Gavin O’Connor et Andrès Muschietti étaient en lice). Afin de pouvoir faire une suite, ils ont ainsi décidé de raconter une autre histoire se déroulant avant et après le premier volet. Laissé à Cedric Nicolas-Troyen (un français), ce dernier réalise ici son premier long métrage et cela se voit plus ou moins. Pour une grosse production comme celle-ci, difficile de ne pas voir le film un peu piloté par la production (même si le réalisateur a travaillé dans la Seconde équipe sur Blanche Neige et le Chasseur). Derrière ce qui aurait pu être une excellente histoire se cache malheureusement un film un peu pauvre par moment, caché derrière de l’excès de zèle et un brin d’humour grâce à des nains. Les nains sont très importants, voire même essentiels dans un film qui malheureusement repose un peu trop sur les épaules de Chris Hemsworth. Ce dernier a beau avoir une belle bouille, cela ne fait pas pour autant de lui un bon acteur.

Il y a fort longtemps, bien avant qu’elle ne tombe sous l’épée de Blanche Neige, la reine Ravenna avait dû assister, sans mot dire, à la trahison amoureuse qui avait contraint sa sœur Freya à quitter leur royaume, le cœur brisé. Celle que l’on appelait la jeune reine des glaces, à cause de son habilité à geler n’importe quel adversaire, s’employa alors à lever une armée de guerriers impitoyables, au fond d’un palais glacé.
Mais au sein même de ses rangs Eric et Sara allaient subir son impitoyable courroux pour avoir enfreint l’interdit : tomber amoureux.

Le scénario manque donc par moment de surprises, tentant de nous plonger dans tout un tas de choses à la fois tout en s’égarant presque de ce qui faisait l’intérêt du premier volet. Certes, il y a Jessica Chastain qui s’en sort royalement bien mais cette dernière n’est pas présente dans tout le film. Sans parler de Charlize Theron dont la présence électrique vole la vedette à tout le monde. C’est simple, dès qu’elle entre en scène au début du film on a tout de suite envie de voir Le Chasseur et la Reine des Glaces se concentrer uniquement sur elle à défaut d’avoir Blanche Neige dans les parages. Dommage, c’est Chris Hemsworth qui hérite donc du rôle principal, quitte à tenter d’oublier le premier volet (notamment en introduisant ce personnage de Sara, femme d’Eric sensé être morte dans le premier volet). Emily Blunt de son côté apporte elle aussi un petit truc dans le rôle de Freya. Celle que j’ai tendance à trouver brillante dans tous ses rôles, continue ici de me bluffer avec une interprétation ambiguë à mi chemin entre la folle et la femme perdue par ses sentiments et son chagrin. La nuance n’était pas forcément simple à incarner mais elle le fait avec brio. Le Chasseur et la Reine des Glaces a la chance de faire des choses intelligentes mais aussi de nous ennuyer par moment. Je ne suis pas fan de toute l’introduction non plus. Il y a des moments certes importants pour expliquer le contexte qui alourdissent un peu le propos et à certains moments le film a du mal à se renouveler et se répète.

L’avantage cependant est de rester fidèle au ton du conte Grimm et donc ce côté un peu gore, loin du côté très Disney de la chose. Cela change car l’adaptation gagne donc en profondeur et les personnages, plus sombres, gagnent forcément en intérêt à mon goût. Côté effets spéciaux, les choses sont très soignées. On sent que la production a voulu faire un joli film, peut-être même plus grandiose que le précédent. J’ai notamment adoré la séquence dans cette forêt où des serpents ont de la mousse sur le dos et où de petites créatures déambules dans la verdure. Je retiens aussi ces magnifiques séquences dans le grand palais de la reine des Glaces, sans compter sur tout un tas d’autres choses. On regrettera donc de la part de Le Chasseur et la Reine des Glaces de ne pas nous avoir délivré une vilaine aussi importante et charismatique que celle du premier volet que ce second est même obligé de rappeler à la rescousse à la fin. Emily Blunt est très bonne mais son personnage jongle peut-être un peu trop avec les bons sentiments pour justifier le pourquoi du comment, quitte même à devenir presque trop gentil (il y a notamment la scène du mur au milieu du film qui est l’un de ces moments où finalement tout se brise en milles morceaux). Et puis l’on regrettera également que les images des scènes les plus intéressantes soient dans la bande annonce (bien que raccourcies).

Note : 5.5/10. En bref, un divertissement honorable et assez généreux sur certains points qui pèche dès qu’il tente de creuser et se répète malheureusement parfois.


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