Magazine Culture

Avishai Cohen Trio

Publié le 15 juin 2008 par Hadrien Meyer

Ce qu'il y a de bien en travaillant dans un magasin de Hi-fi, c'est que certains clients arrivent avec leurs CDs, et nous font découvrir à nous autres vendeurs des choses inconnues. Bon c'est rare, mais ça arrive. Et notamment Avishai Cohen Trio. Je vais donc vous faire écouter le morceau par lequel j'ai découvert ces virtuoses.
D'abord, le titre : The Ever Evolving Etude. C'est beau, hein ? Mais qu'est-ce qu'une étude, me direz-vous. Et bien c'est un morceau qui a été écrit selon une spécificitée, et dont l'objectif est de faire travailler l'élève sur ce point en particulier.
Comme la première fois où j'ai écouté ce morceau est assez fraiche (ce qui n'est pas le cas de 90% des morceaux sur le blog), je vais faire comme si c'était la première fois que j'écoutais cette étude pour trio.
L'intro, mouais... Ca m'a pas convaincu. Si, un passage pas trop mal, qui aurait du m'annoncer la suite : Vers la quatorzième seconde, on entend un plan au piano, que je trouve vraiment stylé. C'est très bretonnisant, je trouve. J'ai pas trouvé tout de suite à quoi ça me faisait penser, mais comme ce plan d'accord revient assez souvent, j'ai pu ensuite me dire, mais ouai, je kiffe, il bretonnise !
Ensuite, roulement de cymbale, et roulement de grosse caisse....... Fin de l'intro, signalé par un petit truc de cuivre, je dirais trompette.
Ensuite, j'ai failli éclater de rire au magasin. Mimant d'un doigt appuyant sur des touches le pianiste, je faisais des grands signes au véritable vendeur pour le déconcentrer... Quand on est con...
Et ensuite, j'ai moins rigolé à la 54e seconde, quand je me suis assis et je me suis dit : ok, il y a du potentiel, je m'assoie. Ces petits trucs de rythme sont pas facile à choper, mais quand c'est fait, c'est mortel. Je vous raconte pas ma gueule arrivé à 1:07. Là, c'était gagné, peu importe ce qu'ils allaient faire après, ça allait être mortel. Et bah Twingo.
La contrebasse a un son mortel, au niveau de l'enregistrement, c'est énorme.
Et sinon, ensuite, ça se recalme. Mais on me la fait pas à moi. L'album entre les mains, je me dis : "6:15, ça va partir et ça va être mortel".
3 secondes après cette pensée, la contrebasse s'arrête. J'attends, palpitant, me demandant combien de temps il va mettre à partiiiiiiiiiiirrrrr youhouc'estfaitc'estmégatopsuper !!!!
Ce que je kiffe, dans cette première partie, c'est le ping-pong entre les aigus et les graves du piano. Les notes rapides sont là pour renforcer cette impression. Et toujours ce petit côté breton finisterois qui revient à chaque fin de grille, c'est à dire à chaque fois qu'il fait un accord.
Et ensuite, vient la seconde partie, avec les accords tenus, la batterie mortelle. Juste énorme.
Ensuite vient la partie un peu répétitive. Mais tellement stylé en même temps. C'est un peu le mec accord à la main droite pendant 30 secondes. Et encore, après il revient ! Heureusement qu'au milieu il y a le retour de la 2e partie, qui est décidément l'un des plus stylé, avec cette batterie.... Hmmmm, mamma mia...
Mais cette partie répétitive n'en a pas fini. Elle revient encore une fois, juste après le solo de piano Tango-isant (3:31) . Mortelles, les influences. Et elle revient en tant que tapis sonore pour le solo de basse (3:41). Même la batterie se calme un peu. Et ce solo de basse....... Pouaaaa. Et pour les gourmands comme moi, il y en a encore après !!
Sinon, quand revient le "riff" principal (4:17), le plan au piano qui structurent un peu la chose, écoutez bien, il finit par deux accords la première fois. La 2nd fois, il finit par 3 accords... L'effet est bœuf...
La 3e fois, normalement, et la dernière fois, ou Môssieur change la tonalité de son morceau pour passer un demi-ton en dessous.
Le moment où la batterie part en couille, c'est le moment où j'ai compris...
Quand on écoute ce morceau attentivement, on peut vraiment dissocier les instruments, et considérer tous les musiciens comme des personnes à part entière, qui "évolue", comme l'indique le titre. Chaque instrumentiste attends que ses camarades évoluent avant de pouvoir le faire. C'est une communion entre les artistes.
De fait, je culpabilise un tantinet de dire "la batterie", ou "le piano". Je m'aperçois que ça donne un côté un peu impersonnel à mes descriptions. Parce que dans ma tête, je sais très bien de qui je parle. Alors s'il vous plait, Mesdames et Messieurs, veuillez applaudir dans votre tête Mark Guiliana à la batterie, Shai Maestro au piano et Avishai Cohen à la basse. Je vais me faire tout petit sur la fin. Je n'ai plus qu'a vous dire que la fin est du free drum jazz. Elle part en binaire tout con, alors que ses potes continuent sur leur lancée. C'est un peu le solo de la batterie, sauf que c'est pas dans les cases. C'est ce qui fait la force du free jazz. Ensuite, tout se calme, progressivement, tout en nuance, accord parfait entre ces dieux, et ensuite, pouf claq, c'est fini.
Sur ce, depuis mon petit lit, je salue ces grands bonshommes d'un salut amical mais respectueux, et les remercie pour cette petite heure passée en leur compagnie. J'espère aussi que la mienne ne vous a pas trop déplu, et vous souhaite une bonne nuit, une bonne semaine, et à la semaine prochaine!
Hadrien.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hadrien Meyer 39 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines