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On a pris l’apéro avec Benjamin Biolay

Publié le 26 avril 2016 par Swann
On a pris l’apéro avec Benjamin Biolay

Lundi, 20 heures. J'ai rendez-vous avec Benjamin Biolay dans une pizzeria argentine. Volver. Comme le film d'Almodovar, comme le tango de Carlos Gardel. L'endroit est cosy, des tableaux rappellent l'Argentine. Le décor est planté. Une table dans le fond, du Malbec, des empanadas à la viande et au poulet, de la charcuterie typiquement argentine. On nous dit que Volver, c'est Buenos Aires à Paris. J'aime bien.
Nous sommes quelques bloggueuses à avoir le privilège de passer un moment avec l'auteur de Palermo Hollywood. On est toutes un peu impressionnées, un peu timides. Mais la glace se brise au fil de la soirée. Le vin a dû aider.

J'avoue, j'étais un peu stressée par l'homme. Un géant, aussi bien physiquement qu'artistiquement. Habillé dans son costume noir à rayure blanche, le cheveux poivre-sel coiffé en arrière, il semble sorti du Parrain. Il en impose. Et, on a tous entendu mille et une chose sur lui, on sait qu'il n'a pas de filtre quand il cause. Qu'il peut s'emporter facilement. Et si on le froissait ? Merde à tout ça. Oublions les bêtises qu'on raconte. Je suis bien placée pour savoir que dans les médias, on peut monter en épingles n'importe quoi. Pour rien. La vérité, c'est Benjamin Biolay est un mec cool. Vraiment cool, curieux, passionné, érudit (avec une connaissance parfaite de l'Argentine). On parle de tout et de rien : de bouffes épicées, de politique, de TPMP, de foot et de basketball, du petit restau Pause-Café pas loin de l'endroit où l'on est installés, de Paris la nuit dépeuplé depuis un certain 13 novembre, du festival de Jazz de Montréal, de ces Argentins -tellement attachant - qui lâchent des insultes à tout bout de champs, de pierres tombales et caveaux, et de musique. Evidemment. De son album aussi, un peu, logique. Il ne voulait pas faire un " La Superbe bis ", il explique après cet album encensé par la critique, il avait envie de faire autre chose, de changer, de travailler avec d'autres personnes. Il dit que pour lui, un autre " La Superbe " n'aurait pas été intéressant. Qu'il ne faut pas essayer de comprendre les paroles de ses chansons. " Parfois ça ne veut rien dire ", explique-t-il avec un haussement d'épaules et un sourire au coin, charmeur.

Il parle de son amour (qu'on sent profond) pour l'Argentine, de cinéma. De tout et de rien On découvre un type attachant, un peu paternaliste quand il voit que l'on ne finit pas nos assiettes. Des pizzas énormes qu'on ne parvient pas à terminer. On reste près de quatre heures avec le garçon qu'on découvre attachant et vraiment sympas. Le type de mec avec qui t'as envie de passer la soirée pour refaire le monde en buvant du Malbec et en descendant des shots de Legui.

Et Palermo Hollywood dans tout ça ? Une tentative de chronique...

Si je devais résumer Palermo Hollywood en un GIF, j'aurais choisi celui-là :

On a pris l’apéro avec Benjamin Biolay

Et puis, je me serais arrêtée là. Je vous aurais sommé d'aller écouter tout de suite ce bijou signé Benjamin Biolay. Mais ce ne serait pas correct. Biolay attise les passions. Depuis toujours, il y a deux clans qui s'affrontent : ceux qui ne l'encadrent pas et ceux qui l'admirent. Je fais partie de la deuxième catégorie. Une passion qui remonte à Trash Yéyé, mon album préféré de la dense discographie du garçon. Bien sûr, j'ai aimé La Superbe. Mais on n'oublie jamais son premier amour. Trash Yéyé était ma porte d'entrée dans le monde mélancolique et noir de Biolay. Il est le premier amour. La Superbe, c'est l'amant ténébreux. Et Palermo Hollywood ? Sans doute, l'inconnu à l'accent chantant qui débarque un jour dans ta vie, sans prévenir, et qui remet en cause tout ce qui a connu auparavant. Il y a de l'obscurité, de la mélancolie, mais il y a aussi cette lumière au bout du tunnel. Palermo Hollywood c'est un chemin, parfois escarpé, vers mieux. Le jour d'après. Biolay a retrouvé la lumière même si on sent que ça n'a pas été facile. Dans Palermo Hollwood, on retrouve cette plume nonchalante mais assurée, ces textes qui mélangent le brut et le chiadé, cette voix attaquée par le tabac qui se fait plus caverneuse et sensuelle que jamais, et des thèmes pas forcément heureux. Il est question de dépression (La Débandade "), de femmes (" Miss Miss ", " Palermo Queens "), de coups bas de la vie (" Ressources Humaines ", " Tendresse Année Zéro "). Cette putain. De ballades dans les rues de Buenos Aires et de rencontre entre deux villes et deux cultures. L'Argentine est partout. Dans les mélodies qui chaloupent et qui font chanter les mots d'une manière plus exquise que jamais, dans les clins d'œil au tango, dans les percussions typiquement latines, dans les chansons où se croisent français, espagnol mais aussi italien. En prime, il n'hésite pas à invoquer aussi la musique d'Ennio Morricone par moment. Par éclat. Je me rappelle que mon ex amoureux disait qu'un Argentin, c'est un Français qui parle espagnol et qui se comporte comme un Italien. Palermo Hollywood, c'est tout à fait ça. Typiquement argentin.

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