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La saison des femmes : comme un grand vent de liberté...

Publié le 27 avril 2016 par Toulouseweb
 

La saison des femmes : comme un grand vent de liberté...


Cela fait déjà quelques mois qu’un certain nombre de films, la plupart venu d’outre-Europe, secouent joyeusement le cinéma mondial avec, comme point commun, la célébration d’une conquête toujours recommencée dans de très nombreux pays : celle de la liberté la liberté pour les femmes, trop souvent mises en cage par des règles étouffantes édictées par des sociétés sclérosées.
Nous avons donc pu voir successivement « Much loved », « Mustang » (couvert de récompenses aux derniers Césars), et maintenant « La saison des femmes », qui nous emmène dans un état rural de l’Inde, aujourd’hui. Un état dans lequel la vie semble s’écouler selon des règles immuables : à l’oisiveté des hommes répond l’activité des femmes, à qui on ne laisse que trois alternatives possibles : être épouse puis mère (mariages « arrangés », bien entendu),... ou prostituée, pour combler la misère sexuelle des jeunes hommes du village, ou des petits cheffaillons locaux, de caste supérieure. La troisième alternative étant évidemment la fuite vers la ville, supposée être le lieu de l’émancipation des femmes, celui où l’on peut s’affranchir de ces règles patriarcales détestées. Mais on sait bien que ce n’est pas si simple....
Cela dit, le film est tout, sauf misérabiliste : à leur manière, et avec une verdeur de langage qui donne lieu à des scènes très drôles, Biji, Rani, Lajjo et Lehar se heurtent à cet ordre social en essayant, chacune à leur manière, de le détourner, de le dynamiter. Et puis ce film évite aussi le piège du simplisme, de la schématisation : ces hommes qui ne savent, pour tout dialogue, que distribuer des gifles sont aussi opprimés, dans le fond, que les femmes qu’ils ont en face d’eux. Mais, en prime, comme nous sommes au cinéma et non pas dans « Cash investigation », « La saison des femmes » nous offre des moments de pure beauté, avec le montage dans ce village de l’Inde d’une sorte de cirque itinérant, à l’occasion d’une fête traditionnelle. Et là, le film prend des allures felliniennes, qui culminent avec la splendide scène durant laquelle les quatre femmes citées plus haut partent en virée avec une sorte de «quad», lui aussi garni de guirlandes lumineuses...
Leena Yadav, la réalisatrice du film, a commencé par travailler dans l’industrie cinématographique indienne, c’est-à-dire à Bombay, dans ce que l’on nomme « Bollywood ». Mais pour faire « La saison des femmes », elle a dû trouver des capitaux en Europe et aux USA, et son film n’est pas encore diffusé en Inde exactement le cas de « Mustang » (Turquie) ou de « Mutch loved » ( Maroc).... Remarquons enfin les similitudes visuelles avec un très beau film français dont nous avons parlé récemment : « Les ogres », de la toulousaine Léa Fehner. Son théatre itinérant et son ambiance libertaire répondent à celle du film de Leena Yadav... « Réalisatrices de tous les pays, unissez vous ! ». Mais je crois que vous l’êtes déjà...
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