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La mine déconfite de Princesse Shoufflette

Publié le 28 avril 2016 par Desfraises
La mine déconfite de Princesse Shoufflette

Ceci n'est pas un waquete et n'a aucun rapport avec la choucroute.

Ladite choucroute, c'est le billet qui suit.

Q uand j'étais homme-à-tout-faire dans un petit hôtel 4 étoiles à deux pas des Champs-Élysées.


La mine déconfite de Princesse Shoufflette lorsqu'elle m'entend lui dire : " I'm just the bellboy " (je ne suis que le chasseur-bagagiste-carpette). Je n'étais pas en mesure de répondre à ses récriminations, il fallait qu'elle voie cela avec la réceptionniste. Car j'avais d'autres chats à fouetter. Et notamment une voiture à aller chercher au garage. Je me débarrassais ainsi à bon compte d'un boulet. Et quel boulet !

Oh mais quel dommage que je ne puisse pas vous montrer sa carte de visite. LoLissime. Côté recto un cadre doré entourant un rectangle blanc sur lequel brillent de mille feux la mention "Princesse Shoufflette". En relief bien entendu. Côté verso le même cadre doré, une photo représentant une jeune femme roulant des yeux de biche, la main ornée de diamants, un boa de plumes blanches sur ses frêles épaules. Et ses coordonnées.

Shoufflette International Ltd.

Ses coordonnées à Londres.

Puis en Inde, où Sa Grâce signale à toutes fins utiles qu'elle possède 30 lignes téléphoniques. Et pourquoi pas un fax ?

Non mais quel dommage que je ne puisse pas non plus vous donner le site Internet dédié à sa gloire ! En vrai, elle portait au compteur 24 printemps de plus que ceux affichés sur la carte de visite.

Bref. Dans cet univers chic et toc du 8e arrondissement de Paris où j'échangeais du temps contre de l'argent, je m'efforçais de ne pas pouffer de rire lorsque je croisais les barbapapas et mérous du quartier.

Je me moque je me moque, mais j'accorde volontiers aux gens de se moquer de moi. Exemple.

Un matin, je marche d'un pas pressé vers notre charmant parking parisien (exigu et difficile d'accès), j'atteins le quatrième sous-sol, je grimpe dans la berline de luxe, je remonte un à un les sous-sols, prenant garde de ne pas commettre d'éraflure, j'ouvre le portail, descends un bout des Champs-Elysées, tourne à droite puis encore à droite. Sur le perron de l'hôtel, on attend impatiemment la livraison de la voiture. D'un tournemain, je coupe le contact, descends, et tends aux clients le trousseau de clés. Perplexes, ils déclarent : " Ça n'est pas notre voiture ! "


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