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Malawi : La sécheresse aggrave les conditions d’accueil des réfugiés

Publié le 27 avril 2016 par Cmasson

Les affrontements entre les forces du gouvernement du Mozambique et l'opposition ont déjà provoqué le départ de plus de 11 500 demandeurs d'asile au Malawi. Si cette tendance ne s'inverse pas, ce chiffre pourrait atteindre les 50 000 personnes d'ici la fin de l'année. " L'affluence est constante, avec de nouvelles arrivées tous les jours au campement de Kapise et dans différentes villes du sud du pays : la présence militaire le long de la frontière mozambicaine pousse les populations à chercher des passages plus accessibles et sûrs. La surpopulation à Kapise et le manque de services partout ailleurs ont amené à la réouverture du camp de réfugiés de Luwani. Fermé depuis 2007, ce camp parvenait à accueillir un nombre important de réfugiés mozambicains pendant la guerre civile. Nous apporterons une aide d'urgence à Luwani en priorité : réhabilitation de points d'eau, installations sanitaires, promotion de l'hygiène, soutien nutritionnel, accès à la nourriture, matériel pour construire des refuges... Nous devrons ensuite apporter des solutions de plus long terme ", explique Chiara Saccardi, responsable de l'équipe d'urgence d'Action contre la Faim en Espagne.

Le Malawi accueille déjà 25 000 réfugiés venant de République démocratique du Congo, du Burundi et du Rwanda.

Trois années de sécheresses et d'inondations

Ces réfugiés au arrivent au Malawi alors que le pays fait face à une insécurité nutritionnelle grave. Le Malawi a subi une série d'événements climatiques extrêmes ces dernières années qui ont fortement affecté le rendement des cultures et réduit leur production, entraînant 2,8 millions de personnes dans une situation d'insécurité alimentaire. Le pays s'est retrouvé contraint de se déclarer en situation de désastre national.

" La population d'accueil souffre déjà des ravages de la sécheresse au Malawi, et sa capacité de soutien des populations réfugiées a beaucoup baissé ", indique Chiara Saccardi. " L'arrivée des réfugiés mozambicains peut générer des tensions à cause du manque de ressources disponibles. Cela pourrait déboucher sur des hostilités et sur l'augmentation de la vulnérabilité des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées au sein de la population d'accueil. La situation est d'autant plus délicate que la moitié des demandeurs d'asile mozambicains sont des enfants de moins de 11 ans. Il est crucial d'apporter en priorité une réponse aux besoins de base de la population affectée, mais aussi d'apporter un soutien au pays avec des solutions plus durables. "


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