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Tout pour être heureux

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

Tout pour être heureuxTout pour être heureux. 1 heure 37. France. Drame – Comédie. Sortie en France le 13 avril 2016. Réalisé par Cyril Gelblat avec Manu Payet, Audrey Lamy, Aure Atika, Pascal Demolon, Bruno Clairefond, Joe Bel, Rafaèle Gelblat, Jaïa Caltagirone, Vanessa Guide…

Antoine, bientôt quarantenaire, dilettante, égoïste et insatisfait ne s’est jamais réellement senti investi d’une mission pour s’occuper de ses filles, âgées de 5 et 9 ans.
Infantilisé par sa femme Alice, Antoine n’arrive pas à trouver sa place dans son foyer et décide subitement de la quitter pour une histoire sans lendemain.
Lorsqu’Alice lui confie leurs filles quelques jours par surprise, Antoine va se retrouver sur un continent inconnu. Et alors qu’il était incapable d’assumer son rôle de père à l’intérieur du noyau familial, il va finir par devenir une véritable « mère juive ».
Après avoir quitté sa femme par nostalgie de sa liberté d’antan, le nouvel Antoine va se retrouver confronté à une nouvelle nostalgie, celle de sa vie de famille…

Même si il n’a pas joué que dans des chefs d’œuvre, je dois avouer que je suis plutôt bon client de Manu Payet au cinéma. Il a la gueule sympathique et je prends généralement du plaisir à le retrouver lui et son humour dans un film. Du coup, j’étais assez confiant face à « Tout pour être heureux » surtout que la bande annonce m’avait bien plu et c’est ainsi que je me suis dirigé vers mon cinéma.

Je suis assez surpris par ce scénario écrit par Cyril Gelblat d’après le livre de Xavier De Moulins (que je n’ai pas lu). Je m’attendais à voir une comédie fraîche et pétillante, le genre de comédie sans prise de tête qui allait bien me faire marrer et au lieu de ça, j’ai eu le droit à une tranche de vie assez badante sur un homme en difficulté dans sa vie.

L’humour est quand même présent, assez léger, par petite touche, mais d’une manière générale, ce n’est pas spécialement la joie de vivre que je retiens et je suis même assez content de ne pas l’avoir découvert un jour de déprime. Maintenant, cela ne veut pas dire pour autant que c’est mauvais. Bien au contraire, le résultat est même assez surprenant.

J’ai trouvé le portrait de cet homme paumé plutôt bien construit. J’ai beaucoup aimé son évolution qui ne saute jamais d’étapes et sa façon de se reconstruire en prenant le poids de ses responsabilités. Si ce n’est pas le côté joyeux que je retiendrais, cela reste un aspect d’une tranche de vie que j’ai apprécié de suivre.

Cette façon de nous raccrocher à ce que l’on peut pour être heureux malgré nos erreurs et cette façon de montrer que même si l’on n’obtient pas tout ce que l’on veut, on peut s’en sortir par soi-même si on le souhaite me plait bien. C’est cet état d’esprit que j’ai envie de retenir de cette histoire dont la fin un peu brutale peut malgré tout nous laisser sur notre faim (l’envie de continuer dans cette tranche de vie sans doute…).

Manu Payet (Antoine) incarne très bien ce père en détresse en tout cas. On retrouve l’humour du comédien et en même temps, il nous dévoile une autre facette de son jeu qui est assez plaisante. Jamais dans la surenchère, je trouve que sa performance contribue pour beaucoup à la bonne évolution de son personnage. On ne passe pas de noir à blanc, on prend le temps de découvrir les différentes nuances de gris et dans ce registre, l’acteur m’a globalement convaincu.

Face à lui, j’ai eu une certaine tendresse pour Audrey Lamy (Alice). On comprend ses motivations, on a envie de la pousser à laisser une seconde chance à Antoine mais sans trop en faire (en étant même totalement en retrait parfois), l’actrice prend un chemin cohérent avec le sujet. J’aime chez cette comédienne cette facilité qu’elle a d’être très touchante dans le drame et en même temps très pétillante dans l’humour. Ici, elle trouve encore le bon dosage.

Les seconds rôles sont également très bons comme Aure Atika (Judith) que j’ai trouvée très bonne dans la peau de la sœur. J’aime ce portrait de femme forte sur qui on peut compter et qui n’hésite pas à dire ce qu’elle pense. Sa présence est en tout cas amplement méritée. J’aurais aimé la voir davantage mais je comprends qu’on ne l’exploite pas plus.

J’ai beaucoup ris aussi avec Pascal Demolon (Etienne). Ce comédien me fait énormément rire à chaque fois que ce soit dans sa gestuelle ou sa façon de lancer ses répliques. J’ai pas vraiment été surpris donc par son jeu dans ce film (je l’ai trouvé plus percutant ailleurs) mais ça fonctionne néanmoins à tel point que je ne boudais pas mon plaisir à chacune de ses apparitions.

Bien que je ne sois pas un grand fan des jeunes comédiens d’une manière générale, les enfants font ici leurs boulots et sont bien dans le registre qu’on leur demande. Rafaèle Gelblat (Rafaèle) est mignonne comme tout tandis que j’ai aimé aussi la façon d’exister, sans être trop lourde, de Jaïa Caltagirone (Leonor).

Si Vanessa Guide (Eva), dont je m’attendais à voir davantage dans ce long métrage, est quasiment inexistante, j’ai beaucoup apprécié les différents comédiens qui interprètent les musiciens de cette histoire. Bruno Clairefond (Bebert), est le bon pote bien franc mais toujours honnête que je ne peux qu’apprécier, tandis que Joe Bel (Angélique) m’a envouté avec sa voix plus qu’avec son jeu je dois le reconnaître.

La réalisation de Cyril Gelblat est assez classique sinon. Il n’y a rien qui m’a véritablement marqué mais c’est quand même assez propre et agréable à suivre avec une photographie soignée et une bonne exploitation de la lumière. Par moment, les ellipses de temps sont un peu brutales à mon goût mais le montage réussi fait que je ne me suis jamais senti perdu pour autant.

Dans le registre de l’humour, il nous offre la légèreté nécessaire pour ne pas trop virer dans le grand guignol tandis que dans le drame, j’ai apprécié (malgré une petite sensation anxiogène pour moi), qu’il ne tombe pas trop dans le mélodrame. J’ai eu un petit coup de cœur pour la bande originale aussi qui n’est certes pas transcendante mais qui a su faire son petit effet sur moi.

Pour résumer, « Tout pour être heureux » nous rappelle qu’il faut savoir profiter de ce que l’on a plutôt que de ce que l’on n’a pas. Si cette tranche de vie est sympathique, c’est en tout cas en grande partie grâce à un casting qui fait le job ainsi qu’à une mise en scène qui nous propose le bon dosage entre humour et drame sans jamais tomber dans la surenchère. Il s’agit en tout cas d’un long métrage que je pourrais revoir avec plaisir sans toutefois en abuser et dans un bon état d’esprit.

3.5/5 (Très bien)


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