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Critique Ciné : Adopte un Veuf (2016)

Publié le 03 mai 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Adopte un Veuf // De François Desagnat. Avec André Dussollier, Bérangère Krief et Arnaud Ducret.


Affublée du Label des Spectateurs UGC (qui veut souvent rien dire sur la qualité d’un film), Adopte un Veuf m’a tout de même rendu curieux pour son casting. Associer un ponte comme André Dussollier à une jeune pleine d’énergie comme Bérangère Krief dont je suis fan est une excellente idée. François Desagnat, que l’on connait surtout pour avoir été le réalisateur d’un certain La Beuze change complètement de registre et semble prendre conscience de la difficulté de vieillir au travers d’une comédie qui s’amuse des rapports entre Hubert et Manuela (ou Manu est là). Les deux sont incarnés par des acteurs qui semblent s’amuser comme si l’on était devant une pièce de théâtre. Le grand fan de théâtre que je suis aime beaucoup ce style de vaudeville que le cinéma français semble avoir perdu de vue depuis quelques années. Il est rare de voir de bonnes comédies utiliser ce style là et Adopte un Veuf a réussi à trouver un bon équilibre afin de pouvoir mettre en scène des tas de trucs comme des quiproquos (le coup de la scène du sèche cheveux était l’un des moments les plus drôles du film et je pense m’en souvenir encore un bout de temps).

Lorsqu’on est veuf depuis peu, il est difficile de s'habituer à sa nouvelle vie... C’est le cas d’Hubert Jacquin, qui passe le plus clair de son temps dans son immense appartement à déprimer devant sa télé. Un beau jour, suite à un quiproquo, sa vie va être bouleversée.
Manuela, une jeune et pétillante baroudeuse à la recherche d’un logement s’invite chez lui ! D’abord réticent, Hubert va vite s’habituer à la présence de cette tempête d’énergie, qui parvient même à le convaincre de loger deux autres personnes. Entre les errements de Paul-Gérard que sa femme a quitté et les gardes à l'hôpital de Marion la jeune infirmière un peu coincée, la vie en colocation va réserver à Hubert de nombreuses surprises…

Dans le fond, Adopte un Veuf n’est pas la comédie la plus originale du monde. Elle reprend en effet tout un tas de trucs que l’on a déjà vu ailleurs mais malgré tout, cela fonctionne assez bien. Du coup, bien que Adopte un Veuf soit un peu balancé avec les gros sabots, le film s’en sort bien grâce à un concept suffisamment efficace et moderne pour ne pas nous donner l’impression d’avoir perdu notre temps. C’est un regard moderne sur la société dans laquelle nous vivons avec un joli message de tolérance derrière puisque le film nous raconte aussi des trucs plus dramatiques comme la solitude quand on est veuf et la difficulté d’aller de l’avant. En l’occurence ici, Hubert va rencontrer Manuela une jeune femme pleine d’énergie. Elle est là pour l’aider dans un premier temps mais par la suite c’est pour créer un petit groupe de personnage qui ont l’air de vivre ensemble dans la vie de tous les jours tant chacun est à l’aise avec l’autre. Ce n’était pas gagné d’avance, notamment car le film allonge des tas de situations que l’on a l’impression d’avoir déjà vu mais c’est rythmé et je pense que c’est ce qui fait l’intérêt de Adopte un Veuf.

Bien entendu, on ne retiendra pas Adopte un Veuf comme un film de haute voltige notamment car cela reste pas mal de déjà vu mais les comédiens sont là pour donner un vrai ton et une vraie efficacité. François Desagnat de son côté n’est pas le meilleur metteur en scène du monde. Ce qu’il propose dans des espaces clos n’est pas toujours bien vu. On aurait peut-être apprécié un réalisateur plus accoutumé des situations théâtrales que lui. Il s’enferme donc là où il aurait besoin de s’aérer l’esprit un peu plus. Dans le genre de la jeune femme qui se retrouve chez un homme âgé, j’ai largement préféré L’étudiante et Monsieur Henri l’an dernier qui était une très bonne surprise venue de nulle part. Ce dernier était beaucoup plus pertinent dans sa façon d’aborder le sujet. Mais malgré cela, le côté solaire Bérangère Krief ne peut que nous emporter et André Dussollier fait de son mieux pour être égal à lui-même (car c’est aussi pour ça qu’on l’aime finalement).

Note : 5.5/10. En bref, une comédie agréable.


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