Victoria, les jeunes annees d'une reine - 6/10

Un film de Jean-Marc Vallée (2009 - UK, USA) avec Emily Blunt, Rupert Friend, Paul Bettany, Miranda Richardson, Mark Strong

Réducteur.

L'histoire : La jeune princesse Victoria est élevée par une mère qui la couve et l'empêche de sortir, et l'amant de celle-ci qui rêve d'être bientôt régent. En effet, la demoiselle est la seule héritière du roi Guillaume, son oncle, sans enfant. Lorsque celui-ci meurt, Victoria devient reine à 18 ans et tout le monde convoite la régence, au moins jusqu'à ses 25 ans. Mais la jeune femme n'en a cure et veut gouverner immédiatement. Elle est aidée et soutenue par Lord Melbourne, son premier ministre. Son oncle maternel, roi des Belges, aimerait bien la voir épouser son fils Albert, afin d'avoir davantage les faveurs de la couronne britannique. Il est mignon, Albert... mais Victoria n'est pas pressée de se marier.

Mon avis : La vie d'une grande reine transformée en comédie romantique, exactement comme le film du même nom ou presque avec Romy Schneider... Dommage. Là encore on ne s'intéresse qu'au début de la romance entre Victoria et son époux, Albert. Certes, vu le titre, je pouvais m'y attendre. Mais je pensais quand même qu'ils seraient un peu moins cucul qu'Ernest Marischka et nous emmènerait par exemple jusqu'à la mort d'Albert. Certes ils avaient alors 42 ans tous les deux, ce qui est "vieux", mais mais le deuil marqua un tournant dans la vie de Victoria, la fin de sa jeunesse, comme l'évoque le titre, et la suite de son règne en fut profondément marquée. Et comme, elle a vécu encore quarante de plus... ils pouvaient nous faire un deuxième film (comme pour les Elizabeth de Shekhar Kapur). Mieux : pourquoi diable ne nous fait-on pas un somptueux biopic de trois heures sur cette reine incroyable ? 

Parce que là, encore une fois, on ne voit qu'une petite midinette, étouffée par sa mère, qui vit son couronnement comme une libération - enfin - puis qui tombe amoureuse de ce charmant Albert. Une ou deux ou trois petites évocations sur la politique... c'est tout. Ca s'arrête avec la naissance de leur premier enfant. Elle avait 21 ans. TOUT gravite uniquement sur le début de l'histoire d'amour. Pfff... Ils sont mignons, Emily et Rupert, mais bon, je m'attendais à un film HISTORIQUE ! 

Question Histoire donc, j'aurais pu mettre zéro car, en plus, ce n'est pas toujours tip top au niveau de la véracité des faits... Mais c'est délicieux cette petite princesse qui tape du pied et est bien plus maline qu'on ne le croit. Costumes et décors superbes. On ne peut pas dire... c'est joli. Mais c'est tout.

Pour l'anecdote : la princesse Beatrice (fille de Fergie, la duchesse rousse, et du prince Andrew) fait une petite apparition lors d'une cérémonie ! Il paraît d'ailleurs que le projet a été monté sur une idée de Sarah Ferguson, qui voulait que l'on fasse un portrait de Victoria loin de son image d'éternelle veuve vieillissante, prétextant que ça n'avait encore jamais été fait. Euh... y a eu personne pour lui parler d'Ernst Marischka ?

La presse n'a guère apprécié. Un commentaire du Monde résume assez bien : "Lisse et propret, hermétique à toute considération d'ordre historique ou politique, ce portrait hagiographique ne s'aventure jamais hors de la bulle dorée de la monarchie (...)". Et le Journal du Dimanche conclut : "Mieux vaut revoir un bon Sissi." ! Même déception chez la plupart des spectateurs.