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Mais que voulait donc Fadela Amara ?

Publié le 16 juin 2008 par Jean-Paul Chapon

civ-16-06-2008.1213608208.JPG« Je suis une chieuse, j’ai eu ce que je voulais » déclare Fadela Amara dans le Journal du Dimanche du 15 juin. Histoire d’occuper le terrain. Et autant y aller avec une formule choc, médiatiquement forte, pour éviter d’avoir des titres du style Fadela Amara encore repoussée, ou le plan espoir banlieue de Fadela Amara patine, l’action en banlieue repoussée aux calendes, etc. Aujourd’hui 16 juin, le Conseil Interministériel des Villes (CIV) qui devait se tenir à Meaux est repoussé. Ce matin, on n’a même pas eu le temps de mettre à jour le site du Secrétariat d’Etat chargé de la politique de la ville, qui annonce encore que « Présenté par le président de la République, le 8 février dernier, comme « lieu de décision et de suivi des résultats », le Comité interministériel des villes (CIV) qui siègera le 16 juin à Meaux, en Seine-et-Marne, devrait désormais se réunir deux fois par an » Reste à tenir la première de ces réunions. « C’est un problème de calendrier. L’actualité se bouscule et il n’est pas facile de réunir tous les ministres le même jour, mais le CIV aura lieu avant la fin du mois de Juin » déclare d’emblée Fadela Amara dans le JDD. Et il est vrai que l’actualité se bouscule. Triste coïncidence, Vitry-le-François est venu montrer ce week-end que les braises sont toujours chaudes, prêtes à repartir à la moindre occasion, justifiée (si on ose le dire car la violence n’est pas justifiable) et surtout injustifiée comme c’est ici le cas. Une hystérie violente irraisonnée qui risque de stigmatiser encore plus ces quartiers dits sensibles, pourquoi payer pour eux ?

Fadela Amara, elle, est « sereine » et déclare « j’ai obtenu ce que je voulais ; ça n’a pas toujours été facile parce que les ministres ont chacun leur priorité et des budgets pas extensibles, mais je suis une chieuse, je les ai tannés. » Mais que voulait Fadela Amara ? Pour les transports elle se raccroche désespérée à son petit pécule pour désenclaver les quartiers : « Au total, dans le cadre du Grenelle, on a sanctuarisé 500 millions d’euros pour désenclaver les quartiers grâce aux transports en commun. C’est acté. » Mais 500 millions pour désenclaver les quartiers, c’est quoi ? Rien ou presque rien, 2 km de métro souterrain, ou 10 à 20 km de tram peut-être, ou quelques lignes de bus supplémentaires… « J’ai refusé d’agir dans la précipitation car les gens qui habitent ces quartiers ont droit à un plan soigneusement pensé », pensé oui, repoussé aux calendes, non. Visiblement, sorti des grands gestes architecturaux, l’ordre des priorités du gouvernement a du mal à passer par la banlieue…

Jean-Paul Chapon

Une bonne analyse de Tonino Serafini dans Libération du 14 juin, Le plan banlieue peut attendre


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