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La mort dans les veines

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
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Numéro 10. Luc Mandoline est de retour. Mon thanatopracteur préféré qui caresse les corps comme personne, qu’ils soient chauds ou froids, mon dandy de la chambre froide, mon aseptiseur détective. Il est là. Ah oui mais bon, c’est emmerdant, le Sutra, il ne lui a pas mis de corps à papouiller. Il y a bien un cadavre mais fichtre bougre, il s’est carapaté !
Explications. Franck Morel est un scientifique de renom, et ce soir-là, dans son laboratoire à demi-éclairé, il fait une découverte capitale à propos d’un virus tueur. Mais voilà, pas le temps de trop s’en réjouir le pauvre homme, un intrus le surprend, lui enfonce une aiguille dans le cou et l’occit. Et hop ! dans le canal Saint Martin le chercheur ! C’est ce cadavre que mon chirurgien de l’esthétique post mortem va se faire fort de retrouver après moultes supplications de la fille du disparu et moyennant finances, faut pas déconner non plus. Et puis ça va le bouger un peu le Mandoline, il est là à se traîner derrière un comptoir, les sens enivrés, limite pleureuse tiens !… faut dire qu’il s’est pris la tête avec Elisa. Elisa quoi !

– Sachez que je ne supporte pas qu’on vienne me voir sans s’annoncer, ma petite dame, quand bien même on est une belle gosse. J’suis thanato, je tiens pas le bureau de la rue des Morillons. Mais juste pour le goût, comment pensiez-vous que j’aurais pu vous aider concernant la disparition de votre père ?

Luc Mandoline nous revient plus calme, et malgré ses murges dantesques, je dirais même plus posé. Il est loin le temps où il était légionnaire. J’aime à penser qu’il prend de l’âge lui aussi. Y a pas d’raison ! Dans ce polar assez noir, aux ambiances simenonesque (pas la peine de googleliser, c’est à usage unique), j’ai imaginé mon héros en gabardine, galurin sur le crâne, mais n’ai pas osé lui coller la pipe (évidemment, fallait que tu penses comme un(e) cochon(ne)… ceci n’est pas une pipe). Attention, il garde son verbe fleuri et continue de tâter du fessier, c’est Luc Mandoline ! Ambiance parisienne et intrigue policière vintage. Ça fait du bien ce retour aux sources du polar.
Samuel Sutra offre une belle enquête à l’Embaumeur, il exploite son côté sensible, plus dans la réflexion et moins dans les poings. Il reste toujours très attachant. Et carrément sexy ! Et dans une enquête bien stringuée*, il nous maintient en éveil jusqu’à un final où ça bouscule un peu. Faut pas le chercher mon Luc.
Une lecture plaisir, une lecture divertissement, un polar de qualité, y a pas d’quoi s’en priver.

*synonyme de ficelée

L’Atelier Mosésu (2015)
186 pages

J’ajoute ici que tous les bénéfices liés à la vente de ce livre sont reversés à l’association Trisomie 21 des Deux Sèvres : http://trisomie21-79.org/


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