2 finales mais dans quel but ?

Ces lignes apparaissent alors que nous sommes dans des eaux troubles depuis plusieurs semaines. Les négociations exclusives viennent de commencer entre les chinois et Finivest et il est inutile de vous dire que moins nous en savons, mieux cela se passe. Restons donc du côté sportif où nous sommes sur le point d’attaquer la 38e et dernière journée de Serie A et ou nous sommes à maintenant une semaine et demi d’une finale en coupe d’Italie. Quels sont les enjeux pour Milan concernant la saison prochaine ?

Samedi soir, l’AS Roma se rend à San Siro pour défier le fantôme milanais. Si le terme fantôme aurait de quoi faire peur, ce n’est malheureusement pas les adversaires qui nous craignent comme pourrait nous faire penser la devise milanaise mais plutôt les tifosi rossoneri… Un fond de jeu inexistant, un entraineur-marionnette, des joueurs peu concernés, une direction navigant à vue. Voilà comment un grand d’Europe se perd et personne n’est aujourd’hui dupe de la situation. Berlusconi lui-même commence à ouvrir les yeux sur la situation catastrophique… Suffisant pour un clap de fin ? Attention, c’est l’Italie et Berlusconi aime les retournements de situation.

Outre cela, Milan arrive avec peu d’options devant lui car pas entièrement maître de son destin. Pour accrocher la dernière place en Europa League – oui, nous en sommes réduits à cette ambition – il existe deux possibilités : la 6e place ou gagner la Copa Italia. Pour la première solution, Milan n’a malheureusement pas son destin entre ses mains en ayant, il y a deux journées, perdu cette 6e place qui nous semblait pourtant acquise avec un beau matelas en milieu de saison. Un point nous sépare de Sassuolo mais en cas d’égalité de points, le goal-average particulier ne nous serait pas favorable et nous resterons derrière. Une obligation : gagner ! Inutile de vous précisez que cela devrait de toute façon être l’obligation de l’AC Milan a chaque minute de la saison mais certaines valeurs et traditions se perdent. De son côté, la Roma joue encore quelque chose même si ses chances sont faibles : la 2e place est encore accessible en cas de faux pas (improbable) du Napoli. Dans un match de « prestige », nul doute que la Louve viendra avec des intentions pour mettre à mal ce Milan malade. De son côté, Sassuolo recevra l’Inter qui n’a plus rien à jouer… Triste sort que de penser que le cousin nerazzurri tient une part de notre destin européen entre ses mains.

Voilà la situation en championnat où nous sommes finalement plutôt mal embarqué. Nous disions 2 finales… Ah oui, la Copa Italia ou nous avons eu le droit à un boulevard pour atteindre la finale qui se jouera dans une dizaine de jours contre… la Juventus de Turin. Equipe largement prenable puisqu’elle vient de perdre contre le Hellas Verone, bon dernier du championnat (comme notre Milan d’ailleurs) … J’oubliais juste qu’elle est quintuple championne d’Italie et ex-finaliste de la Ligue des Champions, sans évoquer sa série d’invisibilité qui vient tout juste de s’achever. Face à un Milan sans idées, difficile d’être optimiste mais c’est pourtant sur cette échéance que les joueurs se concentrent autant que possible. Entre l’Euro et les tractations dans les plus hautes instances du club, difficile de permettre aux joueurs d’évoluer dans les conditions les plus favorables. Pourtant, la saison milanaise va se jouer en seulement une dizaine de jours bien que certains, comme moi, considère la saison gâchée tant les rêves vendus en septembre sont moins de se réaliser.

Mais tout cela c’est aussi partir du principe que Milan veut jouer la petite coupe d’Europe. Souvent boudée à le club et nous-même, cette Europa League dispose d’un intérêt supplémentaire depuis l’édition précédente : gagner cette coupe c’est s’assurer de jouer la Ligue des Champions l’année suivante. Mais l’édition 2015-2016 de cette Europa League a été d’un niveau très élevé et oserions-nous dire, d’un niveau supérieur à ce que Milan peut proposer. Outre cela, Milan peut-il se passer d’une exposition (même faible) européenne pendant plusieurs années consécutives ? L’Europe est en train d’oublier lentement mais sûrement ce club pourtant au sommet durant la première décennie de ce siècle. Mais être en Europe c’est aussi devoir respecter les règles du Fair-Play Financier (FPF) et rien de plus embêtant que d’être entraver par ces chaînes en cas de reprises par un groupe chinois ayant la capacité d’investir de manière massive pour redresser le club ? Beaucoup de questions qui finalement dépendent entièrement des coulisses de Casa Milan. Les enjeux sportifs passent finalement au second plan et difficile de savoir si un Milan sportivement victorieux serait une si bonne chose que cela.