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Dauphiné libéré : un excellent bilan

Publié le 16 juin 2008 par Cyclisman

Dauphiné libéré : un excellent bilan

On l'a dit et répété depuis l'intersaison, on en a enfin eu la confirmation sur ce Dauphiné Libéré : Alejandro Valverde sera un des acteurs majeurs du Tour de France 2008 dans la lutte pour le maillot jaune. L'espagnol a prouvé, en remportant -et ayant dominé- ce Dauphiné, que son abandon de l'an dernier et que sa 6e place au Tour ne refléte pas son véritable potentiel. Alejandro a progressé, a mûrit, et cela s'est remarqué lors de la semaine passée.Un bilan sur ce Dauphiné s'imposait donc ; les points (positifs majoritairement) à retenir sont en gras et sont développés en-dessous :

Vainqueur sur tous les terrains

Valverde a levé les bras dès lundi, lors d'une étape promise aux sprinteurs mais qui se terminait par une légère montée qui a largement suffit au murcian pour faire la différence - il s'impose en effet de plusieurs longueurs d'avance. Une surprise pour beaucoup ; on n'attendait en effet pas Alejandro avant le chrono !

Le contre-la-montre, justement, parlons-en. C'était plus que de la surprise : Valverde a vraiment épaté tout le monde en le remportant, devançant des spécialistes comme Evans ou Leipheimer. On pensait que les chronos étaient pourtant la faiblesse de l'espagnol, mais en fait, il prouve ici qu'il peut lever les bras sur tous les terrains : sprints, arrivés en côtes, au sommet, et donc dans les CLM. Alors certes, le parcours vallonné lui était favorable, mais de là à gagner, il n'y avait pas qu'un pas !

Paris/Camembert, le déclic ?

Ce(s) pas, Valverde l'a franchi cette saison. Après une saison 2007 plutôt décevante, sans grande victoire, Alejandro eu besoin de Paris/Camembert pour relever les bras. Une épreuve de Coupe de France qui aurait pu paraitre anecdotique mais qui s'est peut-être révélée être décisive, puisque depuis cette victoire (le déclic ?), c'est un tout autre Valverde que l'on a vu sur les routes. Sa victoire quelques jours après à Liège/Bastogne/Liège, où il a fait preuve d'une très bonne tactique, en est le symbole, et ce Dauphiné une continuité.

Les dirigeants de la Caisse d'Epargne y sont également peut-être pour quelque chose. En réduisant sa période de courses avant le Tour de France, ils ont réussi à augmenter la motivation d'Alejandro qui, après un mois sans courir (entre la Classica de Alcobendas mi-mai et le Dauphiné, mi-juin), n'avait plus qu'une envie : retrouver les pelotons et la joie de lever les bras. Cela explique donc en partie pourquoi il n'a pas attendu longtemps pour gagner une étape sur ce Dauphiné.

Fort sans trop se dépenser, serein dans les moments plus difficiles

Mais revenons à l'épreuve française. Après sa victoire dans le chrono de mercredi, Valverde s'empara du maillot de leader pour ne plus jamais le quitter. Alejandro domine alors le Dauphiné, et la question suivante se pose alors ? Par rapport à Evans qui ne s'est pas beaucoup dépensé sur la première partie de ce Dauphiné, Valverde n'en fait pas t-il trop ? J'étais optimiste, car lorsque l'on se penche sur les performances d'Alejandro, on remarque que l'espagnol ne s'est lui non plus pas donné beaucoup plus que l'australien.
Après deux jours de montagne où Valverde (et surtout ses coéquipiers) a très bien gérer, arriva l'étape reine, avec une arrivée finale à La Toussuire. La veille, vendredi, il avait passé le col de Joux-Plane avec aisance, prouvant que les grands cols ne lui font pas peur. Samedi, à la veille de l'arrivée, ses deux principaux concurrents sur l'épreuve, Evans et Leipheimer, passèrent à l'attaque dans la dernière ascension ; Valverde, qui resta calme et serein, ne paniqua pas et continua à rouler à son train, presque comme si de rien n'était. Dans les derniers hectomètres, il augmenta l'allure reprit finalement Evans et prouva que même lorsqu'il est en difficulté, il sait gérer ses efforts.
Une qualité indispensable pour quiconque veut remporter un jour la Grande Boucle.

L'étape de samedi prouve également que Valverde n'était pas à 100% sur ce Dauphiné contrairement à ce qu'on pouvait craindre. Alejandro arrivera donc parfaitement en forme pour le Tour de France et tiendra on l'espère durant toute l'épreuve une forme optimale, contrairement à l'année passée où après avoir trop donné dans les Alpes, il s'était presque effondré dans les Pyrénnées.

Excellent travail de la GCE, qui peut néanmoins encore s'améliorer

Autre satisfaction : le fait d'avoir porté de mercredi à dimanche le maillot jaune fait en quelque sorte office de test pour la Caisse d'Epargne qui a dû défendre ce maillot comme ils le feront peut-être au Tour.
Puisque l'on parle de la Caisse d'Epargne, un mot sur les équipiers de Valverde : ils ont été très efficaces lors de la semaine, que ce soit Portal ou Uran ; néanmoins Alejandro manquait néanmoins d'équipiers dans le dernier col de chaque étape où il se retrouvait donc très souvent tout seul. Avoir un équipier qui pourrait encore l'aider quelques kilomètres avant l'arrivée serait très utile au Tour ; Evans peut par exemple dans ce cas compter sur Popovych, même s'il est vrai qu'à part Popovych, les autres coéquipiers de l'australien ne sont peut-être pas assez forts pour maintenir un rythme soutenu en montagne.

Plus prudent qu'avant


Enfin, on a pu remarquer la prudence d'Alejandro, que ce soit en descente, où même sur tous les terrains où il figure toujours parmis les premières positions du peloton. Un point important, car on se souvient qu'il avait chuté lors du Tour 2006 car il figurait, imprudemment, parmis la deuxième moitié du peloton, plus dangereuse et là où le risque de chutes est le plus important.
Avouez que cela serait bête que Valverde (re)chute sur ce Tour, vous ne pensez pas ?!

Conclusion :


Au final, grand contraste avec l'année passée où Alejandro avait abandonné le lendemain d'une terrible étape au Mont Ventoux -probablement la plus difficile de sa carrière, avec du recul. Alors que j'étais pessimiste l'année passée sur les chances de victoire au Tour de Valverde juste après le Dauphiné, c'est maintenant tout le contraire : ce Dauphiné a renforcé ma conviction qu'Alejandro peut et a de grandes chances de remporter le Tour 2008.
Mais si le bilan est positif pour Valverde, il l'est également pour Evans, qui a prouvé cette semaine qu'il savait attaquer quand il le veut....Ca promet une belle bataille en Juillet, probablement entre ces deux coureurs !

Et sinon, voyez-vous d'autres points importants, positifs ou négatifs, à retenir du Dauphiné Libéré d'Alejandro Valverde ?

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