Un jour - 5/10

Un film de Lone Scherfig (2011 - USA) avec Anne Hathaway, Jim Sturgess, Rafe Spall, Romola Garai

Situation amoureuse : c'est compliqué.

L'histoire : Emma et Dexter se rencontrent à l'université. Elle est timide, réservée et se planque derrière ses grandes lunettes. Dexter est ambitieux, fêtard. Une nuit de fête, ils se retrouvent dans le même lit mais Emma n'a pas envie de concrétiser... elle préfère qu'ils restent amis. Pour le moment. Pendant des années, ils vont rester amis, envers et contre tout... bien que chacun nourrisse envers l'autre un sentiment plus profond.

Mon avis : On croyait que c'était une comédie romantique, et ben non. Ca démarre pareil : je t'aime, moi non plus. On passe son temps à attendre que ces deux-là s'avouent enfin leurs sentiments. Sauf qu'en fait ils gâchent leur vie à ne jamais s'avouer leur amour réciproque. J'ai rarement vu plus débile comme réaction. Ca existe, en vrai ? Et contrairement à la comédie romantique, où en général on s'amuse beaucoup, ici on voit bien au fur et à mesure du film que ça n'a rien de drôle, ni sur le papier, ni dans les effets. Je dirais même : c'est un peu plombant comme atmosphère !

Dans le genre, nous avions le génial Quand Harry rencontre Sally ! C'était un peu la même histoire, ils sont super potes, mais n'arrivent pas à piger qu'ils sont faits l'un pour l'autre, ils sortent avec d'autres (mais on SAIT bien que ça n'ira pas loin), et ce n'est qu'à la fin qu'ils comprennent enfin. Mais tout le film fourmille de gags et de scènes drôles, et vu le ton général, on SAIT que ça va bien se passer ! C'est long... mais c'est bon ! Une comédie romantique, quoi. On SAIT.

Ici ce n'est ni romantique ni drôle et on se prend des baffes. Message sur l'incommunicabilité, la non-communication, la fierté mal placée. Quand vous êtes amoureux de quelqu'un, dites-le, bon sang de bois ! Si vous prenez un rateau, au moins vous serez fixé. Et si vous n'en prenez pas... waouh, c'est le bonheur ! On n'a qu'une vie, on ne peut pas se permettre de louper sa chance ou de perdre du temps !

Et puis LA scène choc... est trop choc. Je n'ai pas aimé. Brutal, dévastateur, très inattendu. J'aime pas. L'événement oui, mais la façon de le filmer non. Et puis la fin est étrange, comme inutile, avec tous ses flash-backs...

Le précédent film de Lone Scherfig était autrement mieux écrit (Une éducation). Mais on constate que la dame aime décidément les amours malheureuses...

Et puis il y a ce CLICHE, terrible, le cliché des clichés, qui fait tant de mal aux personnes concernées et qui m'exaspère (car je suis une personne concernée) : au cinéma, quand vous voulez rendre une actrice moche, vous lui collez des lunettes ; ensuite, transformation, révélation, le papillon sort de chrysalide et là : plus de lunettes ! Oh ben oui, me direz-vous, mais c'est normal ; elle a enfin pigé qu'elle était plus jolie avec des lentilles ! N'en jetez plus, la cour est pleine : tout le monde ne peut pas mettre de lentilles ; il y a des prescriptions négatives, figurez-vous. Pourtant, on voit ça sans arrêt dans les films, mais aussi dans les magazines féminins, articles beauté genre Avant/Après : toutes les gonzesses qui arrivaient avec des lunettes, on leur a retirées ! Ca m'exaspère ! On a déjà tellement de mal à se faire à ce "handicap" (ça commence à l'école... serpent à lunettes, fille à lunettes/fille à quéquette... ça se poursuit à l'adolescence : mais pourquoi tu mets pas de lentilles... puis à l'âge adulte : mais pourquoi tu te fais pas opérer... comme si t'étais vraiment cruche pour continuer à te trimballer avec des binocles si laides alors qu'il y a tant de solutions pour être plus belle... pfff).

Voilà, c'était le coup de gueule du jour. 

A voir cependant si vous êtes fans des deux acteurs, car ils ont vraiment un charme fou.

La presse n'est pas très enthousiaste dans l'ensemble, à part deux ou trois indécrottables midinet(tes) qui y ont vu une histoire ultra romantique (ah bon...) ; "Anne Hathaway est tout simplement sublime. C'est peu dire que le film ne la mérite pas." (Critikat). Les spectateurs sont partagés. 240.000 entrées.

Plus qu'une journée, et je serai en vacances. A mon retour (s'il n'y a pas de terroristes, de tsunami, de tremblement de terre, d'incendie, de grève, de virus, de zombies... surprise ! Mon blog se prend un coup de frais.