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[Critique] Baden Baden

Par Régis Marton @LeBlurayphile
[Critique] Baden Baden

Un film de : Rachel Lang

Avec : Salomé Richard, Swann Arlaud, Claude Gensac, Zabou Breitman, Olivier Chantreau

Ana est de retour à Strasbourg, sa ville natale. Le temps d'un été caniculaire, elle se met en tête de remplacer la baignoire de sa grand-mère par une douche de plain-pied, mange des petits pois carotte au ketchup, roule en Porsche, cueille des mirabelles, perd son permis, couche avec son meilleur ami et retombe dans le bras de son ex. Bref, cet été là, Ana tente de se débrouiller avec la vie.

Baden Baden c'est, pour certains, une ville Allemande connue pour ses bassins thermaux. Maintenant, c'est aussi un film.


Un film-fort(ce)

Un premier film réalisé par Rachel Lang qui nous raconte la vie. Oui, la vie. Cela peut paraitre grossier comme ambition, cependant, c'est là toute sa force. Baden Baden est un film qui fait for(ce), cela par ses personnages, par son ambition, par sa réalisation, par sa fraicheur, par sa vision... Et cette force que l'on ressent devant ce film, c'est autant celle des personnages, que celle des spectateurs en sortant de la salle.

L'affiche du film en est, très justement, le symbole, et même si vous n'aimez pas la couleur rose,
on vous assure que c'est bien comme film. Ana y serre les poings, et bande ses muscles car il

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faut faire face à la vie. Ana, c'est quelqu'un d'un peu perdu dans le monde, mais de déterminé, parfois marrante et souvent touchante. Salomé Richard est constamment juste, on ressent une sincérité profonde dans son jeu. Mais encore, notre force de spectateur, c'est par exemple le sourire qu'on a aux lèvres chaque fois qu'apparait Odette, sa grand-mère, interprétée par Claude Gensac. Peut-être parce qu'elle reste coincée une nuit entière dans sa baignoire, en attendant qu'arrive l'infirmière le lendemain. Swann Arlaud, que l'on avait aperçu dans l'excellent Ni le Ciel Ni la Terre en Novembre, interprète ici le meilleur ami d'Ana, Simon. On aperçoit aussi brièvement Zabou Breitman, qui vient prêter ses traits à la mère d'Ana. Chaque personnage de ce film est juste, tant dans sa personnalité que dans son interprétation.

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L'autre force de ce film, c'est sa réalisation. Rachel Lang met en scène ses personnages avec fraicheur et subtilité. La difficulté d'un tel projet, c'est-à-dire un premier film doublé d'un film sur un sujet pareil, est de ne pas en faire trop. Baden Baden s'en tire avec une élégance foudroyante. Le montage est habile et ne nous ennuie jamais, même si, dans la vie, on s'ennuie. Faire un film sur la vie, c'est aussi se poser la question de savoir quand commencer et quand finir. Le film de Rachel Lang en est conscient et nous offre un début et une fin parfaitement choisie. Ni trop tôt, ni trop tard. On notera aussi une importance accordée à l'architecture, qui prend une dimension particulière avec le cadre. L'architecture est un point important car elle est un symbole de structure et de force, ce qui vient contraster (ou pas) avec Ana qui recherche une structure pour sa vie. Mais avec force.

Baden Baden est une perle, un premier film magnifique porté par des acteurs et un scénario toujours justes. Rares sont les films réussis sur la vie. On pense au Voleur de Bicyclette de De Sica, mais ici c'est l'histoire d'une Voleuse de Voiturette, et franchement, ça n'est pas plus mal.

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