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Neutralité bienveillante?

Publié le 15 mai 2016 par Lana

J’ai lu cet article et voilà ce qu’il dit sur la neutralité bienveillante: « La règle de “neutralité bienveillante” frise parfois la caricature. Être neutre, pour le thérapeute, ce n’est pas être froid ou indifférent. C’est simplement ne pas interférer dans votre cheminement mental. Ne pas parler de soi, par exemple, ou de sa vie. Et surtout, ne pas donner de conseils moraux, politiques, idéologiques, ou encore orienter votre façon de vivre. Sa neutralité est dite bienveillante, parce qu’elle est empreinte d’humanité. S’il vous sent particulièrement fragile après une séance, il peut très bien vous aider à remettre votre manteau. Loin d’être une expérience masochiste, l’analyse s’inscrit dans la vie. »

La neutralité bienveillante des psychanalystes, je ne l’ai pas connue. J’ai connu la neutralité, oui. L’indifférence. L’impression de parler à un mur.

Je suis entrée  en allant bien et sortie avec l’envie de me jeter dans le fleuve en face de l’hôpital, détruite par un psy qui se taisait en regardant ses pieds.

J’ai beaucoup pleuré. Pas de parler de choses douloureuses, je ne sais pas parler quand on ne me répond pas. J’ai pleuré de ne pas avoir de réponse, justement. J’ai pleuré parce que j’avais besoin d’attention et de réconfort. J’ai pleuré parce que je ne recevais rien, souvent même pas un regard.  Une fois, je me suis effondrée contre le mur, par terre, en sortant, en larmes.

J’a demandé, supplié même, des dizaines de fois « Dites quelque chose ». Je n’avais même pas de réponse à des questions aussi pratiques que « Est-ce que vous connaissez une association d’usagers? »

J’avais des reproches, parce que je ne parlais pas assez. « Vous êtres très résistante », « Vous devriez venir deux fois par semaine, vous auriez plus de choses à dire ». Parce que rarement je ne savais pas venir à un rendez-vous (vacances, examens). « Vous ne prenez pas ce travail au sérieux ».

Je me suis laissée faire, j’avais de mauvaises expériences avec les psys, j’avais peur de tomber sur pire, je n’étais pas en état de me révolter. Je croyais que j’étais incapable de mener une thérapie, d’en tirer des bénéfices.

J’essaye de ne plus m’en vouloir d’avoir laissé ça continuer pendant deux ans.

Je lui en veux encore à ce psychologue et à sa neutralité malveillante.

Je précise qu’il ne s’agissait pas  d’une psychanalyse classique mais d’un suivi psychologique à l’hôpital.


Classé dans:Réflexions personnelles

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