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Containment (2016) : une évolution à surveiller

Publié le 17 mai 2016 par Jfcd @enseriestv

Containment est une nouvelle série de 13 épisodes diffusée depuis la mi-avril sur les ondes de The CW aux États-Unis et au Canada sur Global et KTLA. L’action se déroule à Atlanta alors qu’un virus non identifié commence à faire des ravages. Par mesure de sécurité, Sabine Lommers (Claudia Black), médecin spécialisée dans ce genre de crise réunit en hâte toutes les instances locales et après avoir obtenu l’aval du gouvernement fédéral, réussit à faire installer un cordon autour de l’hôpital affecté et des environs le temps que la crise passe : 48 heures, tout au plus… Adaptation de la série belge Cordon, Containment réussit à capter notre attention, mais davantage pour le potentiel qu’elle représente que pour son pilote, un peu trop blême. Tout dépend de la direction qu’elle empruntera et du ton qu’elle voudra privilégier. En tous les cas, étonnamment, sa meilleure garantie est qu’il s’agit d’une série « événement ».

Containment (2016) : une évolution à surveiller

Faudra voir où on veut nous amener

C’est à la suite d’une visite à l’hôpital d’un patient fraîchement débarqué de Syrie que les choses dégénèrent. La docteure qui s’en est occupée est tombée malade et en quelques jours seulement les deux ont succombé à ce mal étrange. L’installation du cordon sème l’inquiétude autant pour les gens en dedans qu’en dehors alors que certaines familles se retrouvent séparées. Parmi les principaux protagonistes de ce drame, à l’extérieur du cordon, notons : le Major Alex Carnahan (David Gyasi) en charge de la sécurité publique qui est littéralement harcelé par le journaliste Leo Greene (Trevor St. John), lequel en s’acharnant à dévoiler la vérité, fait plus de peur que de mal. À l’hôpital mis en quarantaine, nous avons le Dr Victor Cannerts (George Young), un chercheur du CDC (Centers for Disease Control),  le policier Jake Riley (Chris Wood), un ami de Carnahan qui doit veiller (contre son gré) à empêcher les débordements. Il passe notamment beaucoup de temps avec Katie Frank (Kristen Gutoskie), une institutrice du primaire qui elle aussi est prise dans l’établissement avec plusieurs enfants qu’elle avait amenés dans le cadre d’une excursion scolaire. Puis hors de l’hôpital, mais toujours à l’intérieur du périmètre de sécurité nous avons Jana Mayfield, la petite amie de Carnahan qui devait aménager avec lui le jour même et Teresa Keaton (Hanna Mangan Lawrence), une adolescente enceinte et sur le point d’accoucher tandis que son copain se trouve de l’autre côté du périmètre.

Les intrigues de Containment sont à l’image du casting nombreux et il est difficile de déterminer dans quelle direction l’histoire va s’orienter. Dans un premier temps, le pilote manque d’originalité. En effet, il n’y a qu’à lire le synopsis de base et c’est exactement ce qui se produit : détection d’un virus et installation d’un cordon. De plus, dans les trois premiers épisodes, on tente d’insuffler un suspens en se basant sur la propagation de la maladie, ce qui n’est pas un choix très approprié. Il n’y a qu’à prendre pour exemple cette scène où Jake et ses collègues policiers débarquent dans la famille des Syriens afin d’isoler celui responsable de la propagation. Celui-ci tousse et on voit au ralenti son mucus se poser sur le casque de Jake… plutôt risible. Même chose lorsque quelqu’un se met à tousser et que l’on sent clairement la gravité s’installer.

Containment (2016) : une évolution à surveiller

À l’opposé, nous avons droit à plusieurs pistes bien plus prometteuses, mais encore timides en début de saison, notamment lorsqu’il est question de bioterrorisme. C’est qu’ici, certains croient que le Syrien a été délibérément envoyé aux États-Unis par son pays d’origine afin d’empoisonner la population. Bien qu’à plusieurs moments on évoque cette éventualité, la politique est délibérément absente de la série et comme toute la famille de la victime est internée et agonisante, on doute que la production décide de s’en aller dans cette direction.

Reste la stratégie employée par les intervenants en place voulant confiner la maladie à un périmètre choisi qui est de loin la trame la plus prometteuse jusqu’ici. C’est que la Dre Lommers qui bien que compétente, tente de de rassurer la population avec des arguments rationnels alors que la situation ne l’est pas du tout. Pour le moment, on n’a pas de remède contre ce virus, on ignore combien de gens sont infectés et surtout s’ils se trouvent tous à l’intérieur du périmètre délimité par les autorités. On rassure la population en lui disant que ce confinement ne durera que 48 heures alors que passé ce délai, on décide finalement de dresser un mur encore plus haut pour empêcher la population de part et d’autre de traverser. On comprend que la panique puisse s’emparer des habitants de l’intérieur qui se sentent en parfaite santé puisqu’en les confinant, c’est comme si on les condamnait d’avance à la mort. Reste le problème de l’approvisionnement : la panique s’instaurant, on risque le pillage. Comment gérer l’ingérable? C’est là tout le dilemme et pour le moment, la situation s’accentue de manière dramatique. La population n’a pas assez d’information? Des journalistes comme Leo soutiennent une thèse conspirationniste de la part du gouvernement et ajoute (volontairement?) de l’huile sur le feu. Lommers qui a affirmé, non sans lucidité que : « Our biggest ennemy is fear », est prise à son propre jeu et disons que sa décision à la fin du troisième épisode de couper la connexion internet n’est pas sa meilleure…

Containment (2016) : une évolution à surveiller

Pas davantage s’il vous plaît

Au final, la force ou plutôt le potentiel de cette série « événement » est qu’elle se limitera à justement une seule saison. Contrairement à son inspiration belge qui a décidé de ne pas s’arrêter en si bon chemin, Containment entend bien se limiter à 13 épisodes : d’ailleurs, sa structure même le dicte puisque l’action s’installe sur 13 jours et qu’après avoir eu droit en début de pilote à quelques plans nous montrant la ville quasiment à feu et à sang, on a décidé d’y aller chronologiquement en nous ramenant au « day 1 » où tout a commencé. Dès lors, toutes les théories sont sur la table : qu’il s’agisse d’un miracle avec un vaccin ou d’une tragédie à petite ou grande échelle en cas d’impuissance de la part de la médecine. Par esprit de contradiction, plus une série est populaire et plus son sort peut se retrouver compromis : pensons notamment à Under The Dome de CBS qui avec ses cotes d’écoute a surpris tout le monde. En raison d’un si grand succès, la série a eu droit à deux autres saisons… de trop. Même chose pour Wayward Pines de Fox qui finalement ira au-delà des 10 épisodes prévus alors que depuis le début, la chaîne nous martelait le contraire. La dernière en liste qui pourrait bien connaître une suite est 11.22.63 (Hulu). En effet, Stephen King dont l’œuvre littéraire a été portée à l’écran a tellement aimé le résultat (et le public aussi) qu’il aimerait bien relancer son personnage principal dans de nouvelles aventures. Quelquefois, il vaut mieux laisser les morts reposer en paix et de toute façon, on a annoncé officiellement à la mi-mai que Containment ne serait pas renouvelé et se terminerait au bout du 13ième épisode.

Les cotes y sont bien sûr pour quelque chose: 1,17 million de téléspectateurs ont regardé en direct le premier épisode de la série avec un taux de 0,5 chez les 18-49 ans. Les épisodes étant présentés après The Flash, on se serait attendu à de meilleurs scores, mais en même temps, les deux séries ne sont pas du tout destinées à la même clientèle. Par contre, Containment a réussi à garder tout un noyau dur puisqu’en quatrième semaine, ils étaient toujours 1,35 million devant leur écran avec le même taux chez la tranche payante.


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