Magazine Cinéma

[Critique] JOYEUSE FÊTE DES MÈRES

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] JOYEUSE FÊTE DES MÈRES

[Critique] JOYEUSE FÊTE DES MÈRES

Partager la publication "[Critique] JOYEUSE FÊTE DES MÈRES"

Titre original : Mother’s Day

Note:

★
★
½
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Garry Marshall
Distribution : Jennifer Aniston, Kate Hudson, Julia Roberts, Jason Sudeikis, Britt Robertson, Timothy Olyphant, Shay Mitchell, Sarah Chalke, Jon Lovitz…
Genre : Comédie/Drame/Romance
Date de sortie : 25 mai 2016

Le Pitch :
À quelques jours de la Fête des Mères, plusieurs mamans se débattent avec les petits tracas de la vie. Que ce soit cette jeune femme qui recherche sa mère biologique, cette décoratrice à succès qui accepte mal le remariage de son ex-mari, ou ces sœurs qui décident d’essayer de se réconcilier avec leurs parents, toutes s’apprêtent à passer une Fête des Mères pas comme les autres…

La Critique :
Plus rien n’arrête Garry Marshall ! Après avoir célébré la St-Valentin (Valentine’s Day) et le Nouvel An (Happy New Year), le voilà de retour avec un film centré sur la Fête des Mères, dans la grande tradition d’un cinéma américain désireux d’exploiter au maximum les fêtes qui jalonnent le calendrier afin de fédérer au maximum, dans une démarche chorale. Principalement connu pour avoir emballé Pretty Woman et une poignée de comédies romantiques du même genre (du réussi Frankie & Johnny à l’anecdotique Fashion Maman), le cinéaste a ainsi largement contribué à modeler les contours d’un genre qu’il alimente régulièrement, à grands renforts de bons sentiments illustrés sans la moindre audace. À plus de 80 ans, Marshall ne s’embarrasse plus de complications et met son nom au service de producteurs désireux de se réfugier derrière des valeurs sûres qui quoi qu’il en soit, rapporteront un minimum de dollars pour à la fois pérenniser la démarche, mais aussi remplir les tiroirs caisses. Valentine’s Day, Happy New Year et Joyeuse Fête des Mères qui, si on regarde la chose de plus près, découlent d’ailleurs directement du succès de Love Actually, qui pour sa part, articulait sa dynamique autour d’un thème beaucoup plus général, à savoir l’amour avec un grand A. Même tonalité et même capacité à réunir de grands acteurs autour d’une somme de petites histoires amenées à un moment donné à se rejoindre. Le problème, et c’est devenu très clair dès Valentine’s Day, c’est que Garry Marshall n’est jamais parvenu à ne serait-ce qu’arriver à la cheville de Richard Curtis et de son Love Actually. Love Actually qui bénéficiait d’une véritable écriture (de Curtis là encore) et d’une espèce de saveur typiquement british, assortie à cette gentille insolence dont les anglais se sont fait les garants depuis belle lurette. Rien à voir en somme avec ces mastodontes de guimauve, sans aucun relief, régis par les mêmes règles ancestrales et poussiéreuses, que Garry Marshall emballe avec la conviction d’un type qui se contente de faire ce qu’on lui demande sans poser de questions.

Joyeuse-fête-des-mères-Julia-Roberts

Cela dit, si Valentine’s Day et surtout le catastrophique Happy New Year brillaient avant tout par leur nullité, Joyeuse Fête des Mères s’en sort un petit peu mieux. Peut-être le sujet est-il davantage porteur, même si au fond, dans ce genre de produit, peu importe de quoi on nous cause car sur l’écran, tout finit par se ressembler, mais à l’arrivée, le film se regarde avec plus de plaisir. Grâce aux acteurs notamment, qui manient avec brio ce genre de truc, sans se départir d’une bonne humeur qui confine parfois un peu au pilotage automatique mais qui reste agréable à voir. Julia Roberts, en grande pro, retrouve le réalisateur qui a fait d’elle une star, s’amuse mais pas trop, et trimbale son sourire à 1 million de dollars sans se départir d’un charisme qui, à lui seul, devrait suffire à ses fans pour apprécier l’intégralité du show. Même chose pour Jennifer Aniston, qui est devenue une experte en la matière, même si elle, par contre, semble vraiment prendre son pied. On la préférera toujours quand elle ose le contre-emploi, mais force est de reconnaître que la nouvelle patronne du genre, c’est elle. Son énergie habite le long-métrage et dans son sillage, tous les autres, de Kate Hudson à Jason Sudeikis, en passant par Britt Robertson et Timothy Olyphant, se mettent au pli, avec un dévouement qui force le respect vu la somme de clichés qu’ils se mangent en pleine poire tout du long.

Car Joyeuse Fête des Mères ne tient que sur des lieux communs. Bien propre sur lui, aussi lisse qu’un pare-brise, il fait bien attention à n’exclure personne et à sonner aussi politiquement correct que possible, causant d’amour maternel bien sûr mais en profitant au passage pour nous faire la morale sur d’autres sujets aussi attendus que traités par-dessus la jambe. Mais au fond, ce n’est pas une surprise. Personne ne pourra dire qu’il s’est fait avoir. Quand on passe la porte de son cinéma pour aller voir un film qui s’appelle Joyeuse Fête des Mères, qui plus est porté par Jennifer Aniston et Julia Roberts, on se doute bien que personne ne va dire trop de gros mots et que tous les bons sentiments du monde vont se retrouver au sein d’un récit censé illustrer les valeurs de ce jour précis de l’année. C’est la mission de Garry Marshall. Et si on tient compte du cahier des charges, bien sûr, il la rempli. Et comme seuls les vrais de vrais payeront leur place pour assister à ce festival rose bonbon, on peut avancer sans avoir peur de se tromper, qu’ils devraient y trouver leur bonheur. C’est un peu émouvant, un peu drôle et plutôt agréable à regarder si tant est qu’on apprécie les comédiens. Juste un peu.
Car contrairement à Love Actually (oui encore lui), Joyeuse Fête des Mères n’a pas la prétention d’aller chercher ceux qui, habituellement, ne gouttent pas à ce genre de trucs. Non, là, on se contente de remplir les cases, sans flamboyance, sans révolutionner quoi que ce soit, bien sagement, en attendant d’enchaîner avec une autre production cette fois-ci consacrée à la Fête des Pères. Ainsi, on peut envisager que dans quelques années, Julia Roberts et Jennifer Aniston se feront face dans Bonne Fête du travail, avant de se retrouver dans une bluette à message intitulée Joyeuse Épiphanie : le mystère de la galette des rois…

@ Gilles Rolland

Joyeuse-fête-des-mères-Jennifer-Aniston-Kate-hUDSON
  Crédits photos : UGC Distribution


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onrembobine 57561 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines