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Quelqu’un en vue de Inès Benaroya

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Quelqu’un en vue de Inès Benaroya

Quelqu’un en vue de Inès BenaroyaNombre de pages : 320 pages
Editeur : Flammarion
Date de sortie :6 avril 2016
Collection : Fiction française
Langue : Français
ISBN-10: 2081375192
ISBN-13: 978-2081375192
Prix Editeur : 19€
Disponible sur Liseuse : OUI

Son résumé :

L’observation vire à l’obsession. Soir après soir, il mate. Chacune de leurs fenêtres est une vignette dans laquelle serpente, au rythme des apparitions et disparitions, un microcosme muet et fascinant. Son regard en perpétuel mouvement s’introduit et dissèque le va-et-vient. Du haut de sa tour d’où personne ne le voit, il infiltre les secrets. C’est lui le maton à présent. Les prisonniers sont en face, dans leur cellule baignée de lumière. » Un roman en vis-à-vis, sur le piège des apparences et le vertige de la liberté.

Mon avis :

Sous cette couverture qui ne paie pas de mine, j’ai trouvé un petit bijou, où chaque phrase s’ajuste les unes aux autres comme des rouages usinés à la perfection. Mais pour découvrir la beauté de cette mécanique de mots, il faut arriver jusqu’au cœur du livre, afin de sentir palpiter les mystérieuses émotions humaines qu’il recèle.

8 années passées derrière les barreaux cela change un homme, cela mure dans un passé révolu alors que le temps a continué son cours tranquille pour les autres. Le narrateur nous parle d’un homme sans nom à qui on a donné une deuxième chance, une liberté sous conditions ; se tenir tranquille, se la boucler, ne pas faire d’histoire.

Et c’est ce qu’il fait, tapi dans l’ombre de son studio, il épie ses nouveaux voisins dans leur cage dorée. Là où personne ne peut l’atteindre, l’homme observe comme en retrait d’un monde où il n’a pas vraiment de place. Il consigne tout avec méticulosité, il capture, vole des bribes ou lambeaux de vie de derrières ses carreauxIl jalouse obsessionnellement cette vie, à l’instar de celle qu’on lui a dérobée… pourtant qui mieux que lui sait qu’il ne faut pas se fier aux apparences ?

L’homme est un personnage découragé, enragé contre lui-même, sa famille et les autres. Son spleen est très pesant. Et cette drôle d’énergie se condense en quelque chose de plus prégnant encore, d’oppressant. Comme sorties d’un coup de leur sommeil, des pulsions latentes s’éveillent. L’homme fait peur ou attire notre compassion, mais aucun espoir, aucune lumière ne semblent pouvoir percer cet épais brouillard nostalgique. Et pourtant… il suffit d’un déclic, il suffit d’une raison pour continuer à respirer. Peut-être est-ce cette chimère nue qui danse pour lui à la tombée de la nuit, de l’autre côté de la rue ?

Quelle étrange surprise se cache derrière cette couverture pas très vendeuse. Pendant une grande partie de la lecture, on ne sait à quel genre de livre on a affaire, un thriller ? un roman d’amour ? Je ne le sais toujours pas en réalité, peut-être que ce livre est unique en son genre tout simplement.

Inès Benaroya a brillamment construit son récit en trois parties où une narration en vis-à-vis ou vie-à-vie nous permet d’avoir un champ et son contrechamp ; deux visions seulement séparées d’un trottoir où deux voix muselées se questionnent et se répondent en silence. La troisième partie fusionne les plans pour n’en faire qu’un afin de catalyser et libérer les phrases en suspens, égrainées au fils des pages. On traverse plusieurs paliers de maux troubles : le désespoir, la peur, la colère, la fascination, l’obsession, et on ne peut faire autrement que de les accueillir, de les subir et les aimer à la fois.

Dans cette lecture, on n’obtient pas toutes les réponses ou peut-être sont-elles glissées entre les lignes comme d’autres vérités délivrées dans une prose secrète, à demi-mot. Je n’en dirais pas plus car tout l’intérêt de ce livre consiste à le découvrir en naviguant à vue et observant ce tableau humain de notre lucarne, comme les voyeurs que nous sommes malgré nous. De là, on se perd dans ses virages émotionnels, ses sentiments frustrés ou contenus à l’extrême et qui se libèrent par des mots, des phrases qui résonnent.

Excellent

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Quelqu’un en vue de Inès Benaroya

Quelqu’un en vue de Inès BenaroyaNombre de pages : 320 pages
Editeur : Flammarion
Date de sortie :6 avril 2016
Collection : Fiction française
Langue : Français
ISBN-10: 2081375192
ISBN-13: 978-2081375192
Prix Editeur : 19€
Disponible sur Liseuse : OUI

Son résumé :

L’observation vire à l’obsession. Soir après soir, il mate. Chacune de leurs fenêtres est une vignette dans laquelle serpente, au rythme des apparitions et disparitions, un microcosme muet et fascinant. Son regard en perpétuel mouvement s’introduit et dissèque le va-et-vient. Du haut de sa tour d’où personne ne le voit, il infiltre les secrets. C’est lui le maton à présent. Les prisonniers sont en face, dans leur cellule baignée de lumière. » Un roman en vis-à-vis, sur le piège des apparences et le vertige de la liberté.

Mon avis :

Sous cette couverture qui ne paie pas de mine, j’ai trouvé un petit bijou, où chaque phrase s’ajuste les unes aux autres comme des rouages usinés à la perfection. Mais pour découvrir la beauté de cette mécanique de mots, il faut arriver jusqu’au cœur du livre, afin de sentir palpiter les mystérieuses émotions humaines qu’il recèle.

8 années passées derrière les barreaux cela change un homme, cela mure dans un passé révolu alors que le temps a continué son cours tranquille pour les autres. Le narrateur nous parle d’un homme sans nom à qui on a donné une deuxième chance, une liberté sous conditions ; se tenir tranquille, se la boucler, ne pas faire d’histoire.

Et c’est ce qu’il fait, tapi dans l’ombre de son studio, il épie ses nouveaux voisins dans leur cage dorée. Là où personne ne peut l’atteindre, l’homme observe comme en retrait d’un monde où il n’a pas vraiment de place. Il consigne tout avec méticulosité, il capture, vole des bribes ou lambeaux de vie de derrières ses carreauxIl jalouse obsessionnellement cette vie, à l’instar de celle qu’on lui a dérobée… pourtant qui mieux que lui sait qu’il ne faut pas se fier aux apparences ?

L’homme est un personnage découragé, enragé contre lui-même, sa famille et les autres. Son spleen est très pesant. Et cette drôle d’énergie se condense en quelque chose de plus prégnant encore, d’oppressant. Comme sorties d’un coup de leur sommeil, des pulsions latentes s’éveillent. L’homme fait peur ou attire notre compassion, mais aucun espoir, aucune lumière ne semblent pouvoir percer cet épais brouillard nostalgique. Et pourtant… il suffit d’un déclic, il suffit d’une raison pour continuer à respirer. Peut-être est-ce cette chimère nue qui danse pour lui à la tombée de la nuit, de l’autre côté de la rue ?

Quelle étrange surprise se cache derrière cette couverture pas très vendeuse. Pendant une grande partie de la lecture, on ne sait à quel genre de livre on a affaire, un thriller ? un roman d’amour ? Je ne le sais toujours pas en réalité, peut-être que ce livre est unique en son genre tout simplement.

Inès Benaroya a brillamment construit son récit en trois parties où une narration en vis-à-vis ou vie-à-vie nous permet d’avoir un champ et son contrechamp ; deux visions seulement séparées d’un trottoir où deux voix muselées se questionnent et se répondent en silence. La troisième partie fusionne les plans pour n’en faire qu’un afin de catalyser et libérer les phrases en suspens, égrainées au fils des pages. On traverse plusieurs paliers de maux troubles : le désespoir, la peur, la colère, la fascination, l’obsession, et on ne peut faire autrement que de les accueillir, de les subir et les aimer à la fois.

Dans cette lecture, on n’obtient pas toutes les réponses ou peut-être sont-elles glissées entre les lignes comme d’autres vérités délivrées dans une prose secrète, à demi-mot. Je n’en dirais pas plus car tout l’intérêt de ce livre consiste à le découvrir en naviguant à vue et observant ce tableau humain de notre lucarne, comme les voyeurs que nous sommes malgré nous. De là, on se perd dans ses virages émotionnels, ses sentiments frustrés ou contenus à l’extrême et qui se libèrent par des mots, des phrases qui résonnent.


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