Magazine Ebusiness

[Portrait d’innovateur] Xavier Damman milite pour le crowdfunding pour tous

Publié le 30 mai 2016 par Pnordey @latelier

Le 25 mai 2016, l’édition belge du prix des « Innovateurs de moins de 35 ans » de la MIT Technology Review dont L’Atelier BNP Paribas est partenaire a choisi pour Innovateur de l’année un jeune homme pour qui les start-up ont le pouvoir de changer le monde.

Un innovateur ?

Avant d’accepter son prix à Bruxelles pour sa start-up Open Collective, Xavier Damman a déjà eu plusieurs vies. En 2013, il revendait Storify, la start-up qu’il avait co-fondée à San Francisco cinq ans plus tôt, et décidait de revenir au pays et de « redonner à la communauté des start-up ». À l’époque, Xavier et ses amis lancent le « Belgian Startup Manifesto », un appel aux pouvoirs publics et à la société civile pour soutenir davantage l’entrepreneuriat. « C’était un mouvement citoyen, un peu comme Nuit Debout, raconte le jeune homme, qui s’enthousiasme pour le mouvement né sur la place de la République. On a voulu imprimer des stickers, et donc on a eu l’idée de collecter de l’argent auprès des gens qui voulaient soutenir le projet. Mais ça s’est avéré super difficile à faire : pour collecter de l’argent [sur une plateforme de financement participatif comme Kickstarter ou KissKissBankBank, ndlr], il faut un compte en banque, et donc une entité légale. Or, quand c’est un projet parallèle, on n’a pas envie de faire ça. »

Une innovation ?

D’abord seul, puis avec Pia Mancini et Aseem Sood qui le rejoignent comme co-fondateurs, Xavier fait donc germer l’idée d’Open Collective : une plate-forme en ligne qui permet de créer un groupe « aussi facilement qu’un groupe sur Facebook » et de commencer immédiatement à récolter de l’argent. Sans compte en banque, sans entité légale. Le concept est simple : des organisations « ombrelles » acceptent d’héberger les fonds pour les groupes ainsi créés, et les leur redistribuent dès qu’une dépense a été approuvée par l’ensemble des membres du collectif. Avec l’absence de compte en banque, c’est l’autre promesse d’Open Collective : une transparence totale sur la manière dont l’argent récolté est dépensé, en temps réel.

And the Innovator of the Year is... @xdamman for @opencollect, congrats for the award! #Innovators35EU pic.twitter.com/HtR80KE5Mh

— Innovators Under 35 (@Innovators35) 25 mai 2016

Quel impact  ?

Avec cette idée, l’entrepreneur belge formé aux États-Unis, désormais établi entre New York et Bruxelles, a des ambitions qui dépassent sa plate-forme. « On veut changer le monde, ça c’est sûr. On veut aider à construire un nouveau monde fondé sur des communautés et des initiatives qui viennent du bas. Pour ça, la première étape, c’est de les aider à se financer, pour qu’elles puissent avoir un impact durable. » Open Collective, qui n’existe pour le moment qu’en version beta privée, est à ce jour ouvert aux groupes de rencontre et aux projets open source — même si, à terme, le service sera accessible à tous. « On veut être partout dans le monde. L’objectif est d’être ouvert à tous mais il faut bien commencer quelque part : ces groupes sont de bons exemples d’organisations qui ont besoin de récolter de l’argent et n’ont pas les structures nécessaires. »

Et la suite ?

Quand on lui demande quels sont ses objectifs chiffrés pour Open Collective, il répond que tout est ouvert. « On a tout fait en open source, on veut créer un mouvement. » Xavier Damman parle d’entrepreneuriat avec des accents politiques assumés. Il y voit un puissant outil de transformation du monde, le moyen de faire émerger un nouveau système plutôt que de s’épuiser à tenter de corriger l’existant, mais aussi une opportunité pour transformer sa propre vie. « Je milite pour les start-ups parce qu’elles représentent une opportunité pour chacun de travailler sur des sujets qui le passionnent et de créer de la valeur pour tous. Ils nous appartient, à nous tous, d’encourager les gens à faire le grand saut. »  Exilé depuis des années de l’autre côté de l’Atlantique, Xavier Damman se réjouit, avec ce prix d’Innovateur de l’année de la MIT Technology Review, de voir ses efforts reconnus dans son pays. Un jalon de plus dans son irrésistible ascension d’entrepreneur en série — un « virus incurable », selon lui.

Les innovateurs sélectionnés par MIT Innovators 35 Belgique :

Les portraits du MIT Innovators 35 France : 

Clémentine Chambon dote l’Inde d’énergie propre pour développer le pays

Marjolaine Grondin veut supprimer les interfaces entre l’homme et le service

Franz Bozsak hacke les artères pour un meilleur traitement

Vincent Bryant réduit la facture énergétique des parcs immobiliers

Jérémy Stoss adapte les codes du e-commerce à l'Afrique

Rédigé par Philotée Gaymard


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pnordey 18702 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte