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Black Magick : explication des références ésotériques

Par Cosmos @midnight_peanut

Black Magick est la dernière série de Greg Rucka et Nicola Scott, dont le premier tome est paru aux éditions Image Comics fin avril 2016. Dans cette histoire, une policière pratiquant la sorcellerie réalise qu’elle est prise pour cible par une organisation inconnue. Ce qui semblait être une simple prise d’otages se révèle être le début d’une réaction en chaîne qui pourrait bien faire éclater tous ses secrets…

Le titre baigne dans les références à la sorcellerie et à la Wicca et, si leur connaissance n’est pas nécessaire pour comprendre et apprécier le récit, elle rend tout de même la lecture plus agréable. Je vous propose donc un article qui explique les symboles, croyances et traditions qui émaillent l’histoire. Attention, spoilers sur le premier tome !

La différence entre magic et magick

Le terme magic est employé pour parler d’illusionnisme, autrement dit du simple divertissement.

Le mot magick se réfère quant à lui à la pratique de la sorcellerie, qui consiste à utiliser des énergies naturelles pour lancer des sorts (tout le monde ne l’emploie pas cependant, et certains pratiquants utilisent le mot magic indépendamment). En français, le mot sorcellerie peut avoir une connotation négative, mais la magick n’est ni bonne ni mauvaise intrinsèquement. En plus d’être un jeu de mots sur le nom de famille de l’héroïne, black magick désigne les sorts employés à des fins néfastes, en opposition à la magie dite blanche ou naturelle.

Paganisme, Wicca et sorcellerie

Le paganisme est un terme générique qui englobe toutes les religions non-monothéistes, dont la Wicca.

Cette dernière fut popularisée par Gerald Gardner dans les années 1950 et vénère une double entité divine : le dieu et la déesse. Dépourvue d’autorité centrale ou de dogme rigide, elle prône le respect de l’autre et l’harmonie avec la nature. Son credo, le rede, se résume principalement à « An’ it harm none, do what ye will », c’est-à-dire « fais ce que tu veux tant que tu ne nuis à personne ».

Quant à la sorcellerie (witchcraft), il s’agit d’une pratique encore en vigueur de nos jours qui, comme indiqué plus haut, consiste à canaliser des énergies pour lancer des sorts grâce à sa volonté. Par « sort » il faut comprendre une sorte de prière : n’espérez pas que la sorcellerie vous apprenne à lancer des boules de feu par exemple (j’ai cherché).

Le terme witch désigne n’importe quel•le pratiquant•e de la sorcellerie, qu’il s’agisse d’une femme ou non. Un groupe de sorcier•e•s est appelé un coven.

Les wiccans pratiquent généralement la sorcellerie, et des publications un peu anciennes utilisent les termes Wicca et witchcraft de façon interchangeable. Cependant, étant donné que la sorcellerie est une pratique et non une religion, de nombreux sorciers et sorcières ne se réclament pas de la Wicca et ne suivent pas nécessairement ses règles.

Alex Grey

Dans l’histoire, Rowan, Alex sont des sorcier•e•s qui, avec leur coven, ont l’air de se conformer aux règles wiccanes. Plusieurs indices laissent cependant penser qu’elles sont bien plus que ce qu’elles paraissent. Ce qui expliquerait le « he believes I’m wiccan » d’Alex.

L’étoile à cinq branches

Le pentacle de Rowan
Cette étoile est un des grands symboles de la sorcellerie et de la Wicca, et est appelée pentagramme. Lorsqu’elle est est entourée d’un cercle, on parle de pentacle.

On lui prête plusieurs significations, dont la suivante : la branche du haut représente l’esprit, tandis que les quatre branches du bas symbolisent les quatre éléments (de gauche à droite : air, terre, feu et eau). Ainsi, l’esprit domine les éléments.

Il s’agit d’un symbole positif, de protection. C’est le pentagramme inversé qui a principalement une connotation négative et qui est utilisé dans le satanisme par exemple.

Dans la Portsmouth fictive où se déroule l’histoire, Rowan peut porter un pentacle sur elle en permanence car il évoque l’étoile d’un shérif : il n’est donc pas surprenant que les forces de l’ordre de la ville aient adopté ce symbole.

La loi du triple retour

Black Magick : Alex Grey
Cette loi se rapproche du « on récolte ce qu’on sème » et dit que tout ce que l’on fait, en bien ou mal, nous reviendra trois fois. Raison de plus pour ne pas faire de mal donc, comme le veut le credo wiccan (« fais ce que tu veux tant que tu ne nuis à personne »).

Tout le monde ne s’accorde pas sur le principe de cette loi (est-ce que ça revient exactement trois fois ? est-ce que ça revient plutôt au triple ?) et certains pratiquants refusent tout simplement d’en tenir compte. Comme dans Black Magick, Alex et Rowan semblent s’y conformer, il est très probable que leur magie fonctionne de cette façon.

Pour des raisons qui se comprennent, Rowan tue un homme dans le premier chapitre et subtilise temporairement une pièce à conviction par la suite, ce qui est « mal ». La question est alors : de quelle façon ces « mauvaises » actions vont-elles revenir vers elle ?

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