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Cassius, Muhammad, Clay, Ali, plus que de la boxe… (5)

Publié le 04 juin 2016 par Sportmood
Cassius, Muhammad, Clay, Ali, plus que de la boxe… (5)

" ... Ali est l'Américain le plus détesté d'Amérique, celui que tout le monde veut voir se faire remettre à sa place. Bill Gleason, un journaliste du Sun Times de Chicago, écrira : " L'opinion réclamait à grands cris le sang d'Ali. "

Ali se joue de Liston lors du match revanche en mai 1965. D'un unique coup de poing parti après une minute et quarante deux secondes dans le menton de Liston devenu soudain très fragile. Le coup fera beaucoup gloser et on s'interrogera longtemps sur l'efficacité magique du direct d'Ali ou de la sage obéissance de Liston. La deuxième version est elle-même sujette aux questions : Liston aurait-il obéi à ses propres commanditaires pour une histoire de paris ou aux menaces de mort des Blacks Muslims ?

Ce qui est certain, c'est que le combat avait eu lieu à Lewiston, une petite bourgade du Maine. Raison de ce choix, les grandes agglomérations américaines ne se disputent pas pour accueillir une seconde guerre des gangs. Les grands networks n'ont de leur côté peur de rien. Télés et radios versent 1 624 190 dollars pour retransmettre l'événement, record pulvérisé. L'ouragan Ali est en passe de balayer tous les standards du sport mondial.

L'ambassadeur noir du Coran voyage, surtout pour remplir ses manques éducationnels, rencontre les grands chefs d'état africains qui le convient à leurs tables, comme l'Egyptien Nasser. La haine qu'il suscite chez lui est décuplée par ses déclarations contre la guerre engagée par son pays au Vietnam.

En novembre 1965, Patterson est battu devant les caméras de la Mondovision qui profitent de l'aubaine pour étrenner la nouvelle technique due au satellite Telstar qui diffuse les images à travers le monde. La cohabitation entre les chaperons d'Ali, le Louisville sponsoring group et les Black Muslims, se passe de plus en plus mal. Les hommes d'affaire du Kentucky, et le manager désigné Bill Faversham en tête, se lassent de l'emprise malsaine des frères noirs. Et s'irritent de ce qu'ils prélèvent sur les chiffres d'affaire, via les deux fils d'Elijah Muhammad.

L'aîné, Herbert, s'est vite arrogé les pouvoirs de manager-bis et se verse généreusement des parts - dit-on - qui avoisinent la moitié des gains du boxeur. Le cadet a lui créé une société affiliée au NOI qui gère les droits télévisuels d'Ali " Sports Vision ". Une précaution bien utile pour le match Ali-Liston qui a été un fiasco financier pour le Louisville Sponsoring Group. Un cyclone s'est abattu sur la Floride quelques jours auparavant et seulement huit mille spectateurs se sont déplacés. Ce qui écorne de beaucoup la recette prévue. Même si les revenus du closed-circuit (retransmission payante en direct dans les salles de cinéma à travers le pays), qui attire quand même plus de huit cent mille amateurs, compensent amplement le déficit de spectateurs dans la salle...


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