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La rivière rouge

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

La rivière rougeLa rivière rouge (Red River). 2 heures 13. États-Unis. Western. Sortie en France le 6 juillet 1949. Réalisé par Howard Hawks avec John Wayne, Montgomery Clift, Walter Brennan, Joanne Dru, John Ireland, Mickey Kuhn, Coleen Gray, Harry Carey Sr., Harry Carey Jr., Noah Beery Jr., Paul Fix…

Un jeune homme s’oppose a son père adoptif devenu trop dur avec les hommes lors du convoi d’un troupeau de dix mille bêtes qu’ils doivent vendre dans le Missouri.

« Foutaises les prières. Tu abats ton gars, tu creuses et tu causes. Quand on tue un gars, pourquoi mettre le bon Dieu dans le coup ? »

Encore novice en matière de western, c’est avec beaucoup de curiosité que j’ai voulu voir « La rivière rouge ». Je n’avais rien vu à son sujet mais le long métrage possède pas mal de bons échos auprès des fans de western et le fait de pouvoir avoir une belle édition Blu-ray de ce film me permettait de le découvrir dans de très bonnes conditions, c’est donc pour cela que je me suis lancé dans cette aventure.

Je ne le regrette absolument pas. J’ai beaucoup aimé ce scénario écrit par Charles Schnee et Borden Chase d’après l’œuvre de ce dernier. Je n’ai pas lu le livre d’origine donc je ne ferais pas de comparaison. La seule chose que je peux dire, c’est que d’après ce que j’ai lu, je préfère le final du livre et je peux comprendre que l’auteur est ensuite désavoué le film.

Quoiqu’il en soit, j’ai trouvé cette histoire très prenante. Pour une aventure qui nous parle principalement d’une traversée de bétail d’un point A à un point B, je trouve que le traitement qui a été choisi est très intéressant. Le fait de rester centré sur ce groupe et les tensions qu’il peut y avoir est une très bonne idée.

Du coup, les dangers extérieurs comme la menace indienne ou encore les intempéries deviennent vite qu’un simple élément de décors et ce n’est pas plus mal. Cela nous permet de nous concentrer davantage sur ce métier de l’époque qui était loin d’être simple. En parallèle, le thème de la filiation adoptive est vraiment très bien exploité sans jamais être trop lourd comme pour la romance qui sait ce faire discrète.

Dans ma tête de novice dans le monde du western, John Wayne (Thomas « Tom » Dunson) c’est un peu l’archétype du grand héros américain par excellence. J’ai beaucoup aimé sa prestation. Je trouve que son jeu montre de très belles choses et j’ai bien apprécié l’évolution de son personnage à laquelle je ne m’attendais pas à force de me l’imaginer toujours comme le grand héros à la bonne morale. Si l’issue finale peut faire sourire et si je suis loin de cautionner tous ses actes (son personnage est souvent détestable même si on éprouve une certaine sympathie pour lui), l’acteur réussi avec son charisme à très bien faire exister son rôle à l’écran. On veut le suivre dans cette traversée.

A ses côtés, j’ai bien aimé également Montgomery Clift (Matthew « Matt » Garth). Avec sa belle gueule de l’époque, l’acteur est très efficace dans le rôle de ce fils adoptif. On a tout de suite envie d’être pote avec lui et j’ai aussi eu (même si on le voit peu), de la tendresse pour Mickey Kuhn qui incarne le personnage plus jeune. Peut-être trop sage ou trop sensible pour reprendre les termes du scénario, le comédien s’en sort très bien.

Derrière ce duo, le reste du casting est tout aussi efficace notamment Walter Brennan (« Groot » Nadine) que j’ai trouvé excellent. Il apporte un brin d’humour qui donne une certaine fraicheur à ce récit ce qui fait qu’on en oublie presque ses quelques longueurs. J’ai bien aimé aussi John Ireland (Cherry Valance) même si je pense qu’on aurait pu exploiter davantage son personnage. Il n’en demeure pas moins très bon. Quant au personnage féminin, Joanne Dru (Tess Millay) apparait tardivement mais est très bonne. Elle est juste en retrait comme il le faut et j’ai apprécié que sa présence ne soit pas trop lourde ou plombant par rapport à ce que l’on nous raconte.

Pour son premier western, Howard Hawks signe une réalisation magnifique. Bien qu’en noir et blanc, j’ai été tellement imprégné par sa façon de nous raconter cette histoire que j’ai eu à plusieurs moments l’impression de voir ce film en couleurs. Il faut dire aussi que la photographie et la lumière sont magnifique (bon boulot au passage le travail fait sur la restauration de l’image sur le Blu-ray).

J’ai été pris par ses décors, ses grandes étendues et ses paysages qui nous font sentir bon la poussière et le dur labeur du travail de nos personnages. On se sent vraiment intégré à ce groupe, on éprouve la même tension qu’eux et l’ambiance générale de ce film qui s’attarde sur les rapports humains sont parfait. Un vrai modèle dans son genre. Quant à la bande originale composée par Dimitri Tiomkin, je l’ai trouvé tout aussi puissante tout en sachant rester discrète. Elle apporte un côté épique supplémentaire à cette œuvre sans jamais trop se faire remarquer ce qui est une bonne chose.

Pour résumer, j’ai vraiment beaucoup aimé « La rivière rouge » que je reverrais volontiers. Howard Hawks nous offre un long métrage magnifique et cette volonté de s’intéresser davantage aux rapports humains plutôt qu’à l’action est excellente. En plus de trouver le film très beau et d’être pris dans ce récit, l’interprétation de ce casting m’a aussi énormément plu. Dommage que par moment, il y ait quand même quelques longueurs (même si je ne me suis jamais ennuyé) mais en l’état, je comprends aisément pourquoi ce film a acquis son statut de film culte. Un classique qui mérite le coup d’œil.

4.5/5 (Grand Film)


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