Magazine Journal intime

Nouveau médecin de famille

Par Anniedanielle

Avec le déménagement à Montréal venait le besoin de changer de médecin de famille. Ça m’inquiétait beaucoup.
Bien sûr, perdre mon précédent généraliste ne m’attristait pas trop… nous avions un lien de confiance et elle me donnait ce dont j’avais besoin… mais même après de nombreuses années, elle ne comprenait toujours pas le syndrome d’Ehlers-Danlos, ne s’était jamais vraiment informée, et bien que ce soit agréable de se sentir en contrôle, ce n’est pas si rassurant que de sentir qu’on fait le travail du médecin et qu’elle ne fait que remplir les papiers. Elle était là pour s’occuper de moi en cas d’infection, si j’avais besoin d’antibiotiques, en cas de problème non-relié au SED… sauf que c’est plutôt rare, et même les trucs qui ne sont pas directement liés au SED peuvent l’être indirectement… ce à quoi elle ne pensait jamais et qu’elle ne comprenait pas.

Cependant, mieux vaut avoir un médecin mal informé mais qui a une relation de respect et de confiance avec toi, qui te donne les références et prescriptions dont tu as besoin, plutôt qu’un médecin méprisant et paternaliste qui ne croit pas que ce soit possible qu’une épaule puisse se disloquer sans un traumatisme majeur (comme un accident de voiture), qui soit convaincu que le syndrome d’Ehlers-Danlos ça ne cause que de l’hypermobilité sans conséquence, ou autre variante.

C’était donc angoissant.
Il y a de plus pénurie de médecins de famille au Québec, alors il y avait ce risque très réel de ne pas trouver de nouveau généraliste.

Mon “super-médecin de famille” ainsi que je l’appelle, mon endocrinologue, qui me prend en charge depuis bientôt 2 ans, me voit dans une clinique où il y a des médecins omnipraticiens et une clinique sans rendez-vous. J’avais remarqué cela et trouvé la clinique intéressante et moderne. L’idée que mon médecin de famille fasse partie de la même clinique que mon spécialiste du SED et puisse le questionner en cas de besoin m’a fait rêver! Surtout en repensant à la fois où j’ai pris une prescription à la pharmacie du même building, et que la pharmacienne était montée à l’étage pour questionner mon endocrinologue. S’ils fonctionnent ainsi à cet endroit, en collaborant et tout, ça me donnait très envie d’y avoir mon dossier! Je me sentirais entre bonnes mains.

J’en ai donc parlé à l’endocrinologue, qui m’a dit la procédure à suivre… qu’il ne pouvait rien me garantir, mais qu’un des médecins de la clinique devrait pouvoir me prendre comme patiente vu que je suis une patiente à lui.
J’ai suivi la procédure… et au départ on m’a appelé pour me dire que c’était impossible. Que je devais plutôt trouver un médecin dans mon quartier. J’ai répété ce que l’endocrinologue m’avait dit… la secrétaire l’a appelé… et j’ai la chance qu’ils aient une entente, entre lui et la clinique! Ce n’est probablement pas pour tous les patients dans n’importe quelle circonstance, mais j’ai eu beaucoup de chance!
On m’a donné rendez-vous quelques semaines plus tard. Déjà, c’était une merveilleuse surprise!
Mon ancienne généraliste, pour un tel rendez-vous (qui prend beaucoup de temps, comme un annuel), ça pouvait prendre plusieurs mois avant de l’obtenir!
Au moment du rendez-vous, on rencontre une infirmière pour commencer, un peu comme à l’hôpital. Elle prend le pouls et la tension, pose quelques questions et te renvoie dans la salle d’attente.
J’ai attendu au total de 15-30 minutes.

Puis j’ai enfin vu mon nouveau médecin de famille! Un peu plus vieux que moi, je dirais, mais de peu. Ce qui est bien, car si tout va bien, je ne le “perdrai” pas rapidement! (c’est une chose qui m’attriste de mon endocrinologue… sa retraite approche).

Je me suis tout de suite sentie à l’aise avec lui. Il a rapidement établi qu’il connaissait un peu le SED, mais moins que moi! Il n’a rien mis en doute de ce que je disais et discutait avec moi de façon respectueuse et ouverte, pas du tout comme certains médecins qui se croient tellement supérieurs.

Il n’agissait pas pour autant comme mon précédent médecin de famille, me laissant toute la place. Il a par exemple carrément demandé ce qui se passerait si, par exemple, le séquençage de l’exome me découvrait une autre maladie génétique qui expliquerait tout mais ne serait PAS le syndrome d’Ehlers-Danlos! (Ce qui n’est pas impossible, bien que très peu probable). C’est ce que je lui ai répondu… et qu’au final, il serait surprenant que le résultat soit curable, donc ça ne changerait pas grand chose pour moi… Je crois qu’il voulait voir si je tenais absolument à avoir le SED… ce qui est un drôle de raisonnement, un réflexe de médecin qui se demande si son patient a un trait hypochondriaque… sauf que devant l’ensemble de mes problèmes de santé, “vouloir avoir tel diagnostic” ne fait pas tant de sens… mais je m’égare.

J’ai vraiment eu l’impression que j’étais entre bonnes mains, en confiance. Et je savais qu’en cas de problème, il n’avait qu’un escalier à monter pour aller cogner à la porte de mon spécialiste.

Nous avons fait le tour de tous les systèmes (cardiovasculaire, articulations, neuro, gastro, etc). Il s’est assuré que j’avais un suivi avec tous les spécialistes, que j’avais les prescriptions dont j’avais besoin. Il a évidemment précisé qu’il allait surtout s’occuper de l’aspect “non-spécialisé”, un peu comme l’omnipraticienne avant lui : en cas d’infection, besoin d’antibiotiques, tout ça. Ce qui n’était pas automatiquement lié au SED ou ne nécessitait pas de voir un spécialiste. Et c’est logique. La grosse différence est qu’il voit l’ensemble du tableau et comprend que même une bronchite est liée, à sa façon, au SED, et puisqu’il comprend la maladie, j’ai moins peur qu’il passe à côté de complications.

J’ai franchement ri quand il m’a dit en s’excusant qu’en cas d’urgence, c’était possible qu’il ne puisse pas me voir avant une semaine! …les urgences pouvaient prendre plusieurs semaines avec l’autre… et un r.v. normal était impossible avant de nombreux mois! Alors que j’avais obtenu mon premier rendez-vous en moins de deux semaines avec lui!

Je me suis sentie assez à l’aise et en confiance que je lui ai demandé s’il accepterait de voir mes parents, expliquant qu’eux aussi se retrouvaient sans médecin vu le déménagement. À notre grande joie, il a accepté! (Deux mois plus tard, ils avaient déjà eu leur première rencontre, et l’ont tout autant apprécié que moi!)

Nous avons convenu que je le reverrais dans un an, pour mon r.v. annuel, à moins d’un problème entre-temps.

Écrit en écoutant du Ariane Zita. Du dernier album j’aime bien “Soyons sauvages”.

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