Les métiers No.9 Les poulettes de la Calvette

Depuis que l’on a commencé à se faufiler chez les gens pour découvrir leurs activités, nous voulions aller au delà du créateur/designer afin de vous faire découvrir des univers de tout horizon. Lors d’un petit passage dans le sud de la France, on nous a proposé d’aller à la rencontre de Florie et de ses poulettes. Sans hésiter un instant, nous avons pris la route en direction de Rochefort du Gard pour découvrir Les poulettes de la Calvette. En arrivant, nous trouvons Florie en train de s’occuper du potager. Elle nous prévient qu’en ce moment c’est un peu le bazar à cause de la construction de l’enclos des poules. Si l’enclos n’est pas encore mise en place, c’est que l’aventure de Florie a débuté il y a deux mois. Cette jeune femme travaillant dans le social a décidé de revenir s’installer dans l’exploitation agricole familiale afin de concrétiser une envie toute simple, avoir des poules pour vendre des oeufs.

Sous le soleil du sud, les poules se baladent en liberté entre les vignes et le terme « oeufs de poules élevées en plein air » prend alors tout son sens. De l’air elles n’en manquent pas et c’est bien de l’herbe et de la terre qu’elles ont sous leur pattes. Les poules sont nourries avec le grain des champs, différentes herbes, un peu de compléments alimentaires naturels et bien sur des insectes, « Quand elles trouvent une fourmilière c’est la fête ». Florie veut respecter l’environnement naturel des poules en leur offrant des perchoirs pour dormir, habituellement supprimés à cause de l’entretien supplémentaire qu’ils nécessitent. Si elle leur donne des compléments alimentaires, appelés « tout-aliment » c’est en respectant leurs besoins. Le mélange est composé de graines broyées, de vitamines et de coquilles d’huître pour le calcium. Là où une exploitation obtiendra 80% de ponte en nourrissant exclusivement les poules au tout-aliment, Florie en obtient 60% en ne leur donnant qu’un seau par semaine. Même si elle produit moins d’oeufs que ses concurrents, Florie sait que ses poules sont bien nourries et sans doute plus heureuses que la moyenne. Lorsqu’une poule tombe malade ou se blesse, là encore c’est par le naturel que Florie intervient. Pour ne pas avoir a leur donner d’antibiotique, elle a suivi une formation pour pouvoir les soigner à l’aide de plante et d’homéopathie. Une autre façon d’être certaine du bien être des poules et du consommateur.

Harco, Vorwek, Marans, Léghorn et Araucanas cohabitent et s’épanouissent au soleil donnant à Florie des oeufs de toutes les couleurs. Car la couleur des oeufs dépend de l’espèce des poules et il était important pour Florie d’en avoir des différentes dans l’exploitation. Des oeuf blancs, beiges, nacrés et même bleus sont pondus quotidiennement. Nous apprenons qu’une centaine de poule est nécessaire pour obtenir 80 oeufs par jour. En plus, les jeunes poulettes pondent de petits oeufs et il faut attendre plusieurs mois avant d’obtenir des oeufs de 53g pouvant être vendus comme calibre gros. Un travail de titan pour un rendement plutôt petit et aléatoire mais tout ça ne lui fait pas peur. Les poules et les oeufs c’est bien mais son objectif final est de créer une ferme pédagogique car cette animatrice dans l’âme aime transmettre. Les poules sont pour elle le moyen de mêler expérience de vie et travail auprès d’enfants. Là aussi la route est longue pour pouvoir avoir les accréditations nécessaires à la mise en place d’un tel projet. En attendant, elle teste ses différentes animations lors des ventes de la Ruche Qui Dit Oui et les enfants adorent. Les parents aussi d’ailleurs, ravis de pouvoir laisser leurs bambins à « la dame aux oeufs » pendant leurs courses. Pour cette future ferme pédagogique, elle souhaite acquérir des poules géantes et des naines, des lapins et aussi un âne nain qui sera nommé Ananas et deviendra la mascotte. Florie veut faire découvrir aux enfants l’univers de la ferme et des animaux. Une sensibilisation qu’elle considère comme nécessaire afin de savoir comment se nourrir et vivre de façon harmonieuse avec notre environnement. Cette envie de développement d’une activité fait écho avec nos propres désirs et nous comprenons son envie de pouvoir un jour créer des emplois. Devenir un moteur de la société serait une belle victoire.

En attendant l’ouverture de cette ferme pédagogique rêvée, Florie teste à tout va. Les poules en liberté dans la vigne, pour le moment c’est parfait mais elle ne sait pas encore si ces dernières ne dévoreront pas le raisin sur les grappes. La cohabitation des espèces, c’est beau mais elle pourrait être amenée à les séparer pour éviter les croisements indésirés qui mettraient à mal sa production. Au commencement d’une aventure, tout se fait à tâtons pour ne pas brûler les étapes. Mais Florie ne manque ni de caractère ni de volonté et elle est prête à mettre toute son énergie dans son grand projet. Une force de la nature qui nous motive nous aussi à ne jamais baisser les bras. Toutes les informations des Poulettes de la Calvette à retrouver sur la page facebook de Florie