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Où sont les femmes… les vraies ?

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Article de Bees Bee

« On ne naît pas femme, on le devient » – Simone de Beauvoir.

you can do it
Mais parfois, on devient moins que ça.

Grande amatrice de romances, je suis forcée d’admettre, à mon grand regret, que l’image de la femme est encore grandement péjorative. Dans la romance contemporaine, la femme sera toujours celle qui crée des ennuis, celle qui change d’avis tout le temps et qui fait tourner tous les mecs en bourrique. C’est celle qu’on voudra séduire, et, étonnamment, elle a déjà au moins trois admirateurs secrets. Les héroïnes de romances ont toutes des corps différents, mais reste toutes exceptionnellement belles.

Pourquoi faut-il que la femme soit toujours stéréotypée, caricaturée ? La furie de service, ou l’inaccessible, la femme froide au cœur brisée ou la bonne copine au grand cœur. Il n’existe pas de femme normale, qui ne soit excessive nulle part, juste, une femme normale. Cependant, le rôle qu’on leur incombe dans l’histoire n’est pas le pire. Que votre héroïne soit une godiche ou une fille indépendante, il y a toujours UN point où elle sera inexorablement tournée en ridicule : le sexe.

Petit diagnostic rapide :

  • Elles se disent fortes et indépendantes, mais tout change lorsqu’elles rencontrent un bel homme. Ou un homme ténébreux. Ou un mec au grand cœur. Ou un rebelle. Ou…
  • Si cet homme leur montre de l’intérêt, elles deviennent un sac d’hormones en puissance. D’ailleurs, même s’il a l’air indifférent, ça ne changera pas grand-chose. Parce qu’il est trop viril.
  • Dès qu’il la touche, l’héroïne est incapable de dire non. Même quand elle le voudrait. Même quand elle le fait, elle se laisse (presque) toujours convaincre de continuer. (Mais que fait la police ?)
  • Elle pardonne tout. Même quand elle ne devrait pas. Elle cède, facilement, surtout quand il glisse sa main ou sa bouche quelque part.
  • Si jamais, ô grand jamais, ils devaient se séparer, notre héroïne perdrait toute raison de vivre. Elle survit (en buvant du Coca Light, diront certaines). Pourquoi ? Parce que sa vie n’a aucun sens sans l’homme qu’elle aime.

Verdict : Notre héroïne est devenue une femme facile, complètement dépendante, avec une sexualité d’actrice porno, au point d’en devenir un peu nympho.

Et ça, c’est, sans vous mentir, 90% des héroïnes de romance contemporaine. Je suis incroyablement déçue qu’on nous présente des femmes toujours prêtes à être prises (comprendra qui pourra), toujours prêtes à dire oui à tout, à condition que monsieur fasse un gros baiser langoureux au préalable. Où sont passées les femmes de caractère ? Sont-elles condamnées à être toujours tournées en ridicule, tout ça pour devenir Bobonne, la femme au foyer ? Toutes les femmes avec un tant soit peu d’autorité et de contrôle sur leur vie que j’ai pu croiser au fil de mes lectures finissaient toujours par se laisser dominer et soumettre par un homme. La femme a-t-elle donc passé des centaines d’années à (essayer de) s’émanciper, tout ça pour que les auteures de romance les réduisent en objets sexuels ? Que diraient les grandes activistes qui ont fait avancer la cause des femmes ? Et toutes ces auteures, qui décrivent leurs héroïnes comme de grandes sentimentales bourrées d’hormones en furie, ont-elles regardé en arrière, dans l’Histoire, pour se rendre compte à quel point les femmes se sont battues –et se battent encore- pour être traitées dignement ? Avec un tant soit peu d’égalité ? Combien elles ont pu souffrir, et souffrent encore, d’être tout simplement nées femmes ?

Nous vivons au vingt-et-unième siècle, et les inégalités demeurent. Ne nous laissons pas berner par ces auteures qui traitent leurs congénères de fiction comme des objets sexuels à qui elles font vivre leurs fantasmes secrets. Ne croyez pas qu’il suffit de croiser le regard d’un beau mec dans la rue pour que votre vie soit chamboulée, ou qu’il faut attendre de le croiser un jour. Devenez maîtresses de vos vies, et ne croyez pas tout ce que vous lisez. La fiction, c’est de la fiction. Vous, vous êtes dans la vraie vie.

Article de Bees 

Bee

« On ne naît pas femme, on le devient » – Simone de Beauvoir.

you can do it
Mais parfois, on devient moins que ça.

Grande amatrice de romances, je suis forcée d’admettre, à mon grand regret, que l’image de la femme est encore grandement péjorative. Dans la romance contemporaine, la femme sera toujours celle qui crée des ennuis, celle qui change d’avis tout le temps et qui fait tourner tous les mecs en bourrique. C’est celle qu’on voudra séduire, et, étonnamment, elle a déjà au moins trois admirateurs secrets. Les héroïnes de romances ont toutes des corps différents, mais reste toutes exceptionnellement belles.

Pourquoi faut-il que la femme soit toujours stéréotypée, caricaturée ? La furie de service, ou l’inaccessible, la femme froide au cœur brisée ou la bonne copine au grand cœur. Il n’existe pas de femme normale, qui ne soit excessive nulle part, juste, une femme normale. Cependant, le rôle qu’on leur incombe dans l’histoire n’est pas le pire. Que votre héroïne soit une godiche ou une fille indépendante, il y a toujours UN point où elle sera inexorablement tournée en ridicule : le sexe.

Petit diagnostic rapide :

  • Elles se disent fortes et indépendantes, mais tout change lorsqu’elles rencontrent un bel homme. Ou un homme ténébreux. Ou un mec au grand cœur. Ou un rebelle. Ou…
  • Si cet homme leur montre de l’intérêt, elles deviennent un sac d’hormones en puissance. D’ailleurs, même s’il a l’air indifférent, ça ne changera pas grand-chose. Parce qu’il est trop viril.
  • Dès qu’il la touche, l’héroïne est incapable de dire non. Même quand elle le voudrait. Même quand elle le fait, elle se laisse (presque) toujours convaincre de continuer. (Mais que fait la police ?)
  • Elle pardonne tout. Même quand elle ne devrait pas. Elle cède, facilement, surtout quand il glisse sa main ou sa bouche quelque part.
  • Si jamais, ô grand jamais, ils devaient se séparer, notre héroïne perdrait toute raison de vivre. Elle survit (en buvant du Coca Light, diront certaines). Pourquoi ? Parce que sa vie n’a aucun sens sans l’homme qu’elle aime.

Verdict : Notre héroïne est devenue une femme facile, complètement dépendante, avec une sexualité d’actrice porno, au point d’en devenir un peu nympho.


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