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Juillet/août , la jolie chronique estivale et adolescente de Diastème

Par Filou49 @blog_bazart
11 juillet 2016

JUILLET AOUT Photo 1 ©Mathieu Morelle

Un an à peine après  l'excellent "Un français", oeuvre salutaire et respectable couvrant trente ans de la vie d'un skinhead délaissant la haine, revoilà déjà sur nos écrans un nouveau film de Diastème.

Diastème est un artiste que j'aime beaucoup et que je suis depuis ses débuts de journaliste dans la revue Première, et dont j'ai suivi aussi autant que je le pouvais de Lyon,  le parcours d'auteur de théâtre.

Force est de constater que son nouveau projet est quand même à des années lumières de son film choc sur les générations skinhead (sans doute le besoin de se ressourcer pour le cinéaste après les polémiques un peu bas du plafond occasionné par son précédent long).

En effet, son nouveau long, JUILLET AOÛT , qui sort en salles mercredi prochain  en plein début de l'été (pour une fois que les distributeurs trouvent pile poil la bonne date pour lancer un film), je l'ai vu il y a plusieurs mois lors du Ciné Brunch du Comoedia, et je suis sorti - Michel un peu moins, son adolescence est sans doute un peu trop loin :o)- sous le charme de ce chronique adolescente qui suit  à la trace deux jeunes filles, dont l'une rentre tout juste dans la période adolescente, et l'autre proche de s'en sortir.

Récit d’apprentissage de deux jeunes filles qui vit un moment charnière de leur existence, à l'âge où la moindre épreuve prend une importance considérable et tout semble être une question de vie ou de mort, Juillet Aout  fait penser aux fleurons du genre, du DIABOLO MENTHE de Diane Kuris en passant par  LA BOUM ou LOL, mais comparé à ces deux derniers films, semble être fait avec moins de calcul et plus de finesse  dans l'écriture.

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Se déroulant sur deux mois, entre deux parties bien distinctes en fonction des découpages géographiques,  le Sud de la France et la Bretagne, la réussite du film de Diastème repose à cette scission entre ces deux climats différents pour des ambiances différentes qui aborde les troubles de l'adolescence, les émois amoureux  et également une partie plus roman d'aventures avec un vol de collier- pas forcément la partie la plus réussie du film-.

Diastème nous peint une difficile cohabitation entre ados et adultes  entre  non-dits, agacements, mensonges mais aussi parfois une vraie complicité et de la tendresse.

Chacun  des personnages du film, enfant ou adulte, ment ou dissimule un petit secret à ses proches, mais au final ces mensonges permettent de crever l'abcès et d'avancer la discussion entre les générations.

Chez Diastème, le récit d'apprentissage se conjugue à tous les âges, même les êtres a priori les plus matures ( génial Patrick Chesnais dans le rôle d'un beau père qui est engoncé dans ses mensonges, et qui ne sait pas forcément s'y prendre avec ses belles filles) vont découvrir des choses sur eux et sur les autres qu'ils ignoraient et vont tenter, presque autant que les enfant à apprendre à grandir, communiquer, aimer, les étapes obligées de tout bon récit d'apprentissage.. 

JUILLET AOUT Photo 5 ©Mathieu Morelle

Parfaitement joué - les deux jeunes filles sont des vraires révélations-, le nouveau long métrage de Diastème bénéficie également d'une bande originale parfaite, composée par  Frédéric Lo et dont les paroles des 5 morceaux illustrant le film sont écrites par notre meilleur auteur de chanson actuel, à savoir Alex Beaupain qui fait ici une jolie infidélité à Christophe Honoré...

Filmée presque entièrement à l’épaule (une manière pour Diastème de s'approcher  au plus près de ses personnages pour mieux nous les faire aimer)  le charme du film vient pour grande partie de cette fluidité et de ce sentiment de liberté émanant de la mise en scène, ainsi que de cette belle  complicité entre les personnages évidente qui suscite l'empathie tant il est facile de se retrouver dans les aléas de cette famille recomposée .

Bref, "Juillet Aout" n'est sans doute pas un immense film (son précédent long était forcément plus ambitieux et audacieux), mais dans une programmation actuelle un peu tristounette,  il serait dommage de bouder cette jolie chronique adolescente estivale.


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