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« Skype, c’est ce qui sauve ma famille »

Publié le 11 juillet 2016 par Abbaye Aux Dames, La Cité Musicale De Saintes @Abbayeauxdames
« Skype, c’est ce qui sauve ma famille »

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Comment construire une vie de famille alors que l'on passe la majeure partie de son temps sur les routes, dans les aéroports, harpe, violon, guitare ou autres instruments sur le dos ? Robert Buckland, Rodrigo Calveyra, Clara Izamberg et Charbel Charbel nous ont ouvert leur porte.

Robert Buckland résidant aux Pays-Bas prête sa voix au groupe Vox Luminis établi en Belgique et à d'autres ensembles musicaux. Il a le statut de musicien professionnel, mais en Belgique, le système est différent du système français, il n'y a pas de système d'intermittence et au Pays-Bas, " le musicien marche comme s'il était une entreprise à lui-même ". Clara Izamberg, harpiste française est une musicienne professionnelle et professeure de harpe à Amiens. Rodrigo Calveyra, intermittent musicien est brésilien d'origine, il vit actuellement à Genève et dirige un groupe à Vilnius en Lituanie. Il fait aussi partie de l'ensemble Cappella Mediterranea. Enfin, Charbel Charbel est un étudiant français de 22 ans.

" Ma famille a très bien réagi "

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Robert Buckland dans un français parfois approximatif : " Dans ma famille c'était déjà donné puisque mon père travaillait dans un opéra et ma mère donnait des cours de piano. C'est pour ça que la musique classique était déjà dans ma famille et moi je suis allé dans une école avec des petits chanteurs et tous les dimanches j'allais chanter dans une cathédrale pendant la messe donc depuis que je suis petit je connais très bien ce répertoire. Ma famille a donc très bien accepté mes choix musicaux ! " Sa femme, musicienne et hautboïste a aussi très bien accepté ses choix étant dans le même répertoire que son mari. Enfin, leur bébé de 18 mois est encore un peu jeune pour critiquer ce que chante son père.

" Ma famille a très bien réagi " affirme

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. " Mes parents ont accepté mes choix. J'ai été marié pendant cinq ans avec une musicienne, je ne sais pas si le fait que je ne sois pas souvent à la maison est une "raison" qui a fait que cela n'a pas tenu, mais je pense que ça a joué. Mes copains ? J'ai dû leur expliquer ce qu'était le métier de musicien parce qu'au Brésil, on n'a pas ce métier, il n'existe pas ! Je leur ai donc appris. "

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" J'ai commencé la harpe à 8 ans. Je suis issu d'une famille de musiciens : ma mère est pianiste, ma grand-mère était pianiste, ma grand-tante était violoniste. J'ai était plongé dans la musique depuis ma plus tendre enfance " annonce Clara Izambert. En somme, ses choix n'ont pas posé de problèmes à ses parents. Enfin, son mari est organiste, tous deux se sont rencontrés au conservatoire. Il joue des répertoires différents de ceux de sa femme, mais " c'est ce qui fait qu'on est complices " déclare Clara Izambert. Leur vie de famille s'est donc faite naturellement autour de la musique. Peut-être que leur fille, âgée de deux ans maintenant, connaissait déjà bien avant sa naissance quelques airs.

" Dans mon cas c'est particulier parce que je ne viens pas d'une famille de musiciens, mais mes parents ont bien réagi puisque c'est eux qui m'ont fait commencer la musique, j'ai quand même dû apporter des preuves, mais c'est vrai que pour moi ça c'est très bien passé ! " souligne quant à lui Charbel Charbel, étudiant en musique.

" Je pense que c'est une force pour elle de savoir s'adapter "

" Je travaille autour de 150 jours par an en Belgique ou dans d'autres lieux, précise Robert Buckland. J'ai une heure de voyage pour aller là où je répète. Mais c'est bien comme ça je peux rentrer chez moi pour dormir le soir, voir ma femme et mon fils comme quelqu'un qui travaille dans un bureau ". Sa femme et lui s'organisent pour que l'un d'eux soit toujours à la maison, mais " c'est souvent difficile, même si l'avantage c'est que les productions nous tiennent au courant souvent un an à l'avance, ce qui facilite l'organisation ".

" Je n'ai jamais calculé le temps passé loin de ma famille parce que ce serait assez déprimant, mais on trouve un équilibre. Je pense que les enfants s'habituent à tout et si les choses sont bien faites et que tout est bien expliqué, les enfants comprennent. Moi ma fille sait que souvent le soir je rentre très tard et que si elle ne me voit pas le soir elle me verra le matin ! Nos moments sont un peu décalés des moments d'une vie de famille traditionnelle, mais nos moments sont d'autant plus intenses puisque l'on sait qu'ils sont précieux " estime Clara Izamberg. Selon elle, la chance de son couple est que sa famille soit proche pour pouvoir s'occuper de leur fille dès qu'ils ne peuvent pas " cela nous met en confiance dès qu'on est sur scène on sait qu'elle est bien, et je pense que c'est une force pour elle de savoir s'adapter ".

« Skype, c’est ce qui sauve ma famille »
" Je pense que je passe 90% de mon temps pour mes études. Surtout dans les études artistiques, on est pris tout le temps même en dehors du travail, lorsque la musique est une passion on aime la musique donc elle ne nous quitte pas, mais je pense que c'est bien parfois de pouvoir couper, de passer un weekend,voire une semaine plus tranquille, c'est très important " sourit Charbel Charbel. Selon lui l'adaptation de la vie de musicien se fait au quotidien, on doit vivre au jour le jour et prendre la vie comme elle vient. " Je pense que pendant les études on doit d'abord s'occuper du travail et après du reste. Organiser sa vie familiale après son temps de travail ", ponctue le jeune homme de 22 ans.

" Pour les musiciens qui ont un poste d'enseignement c'est plus facile parce qu'ils sont plus fixe, pour moi c'est difficile je suis toujours en train de bouger, je suis dépendant des concerts, c'est un poids assez lourd dans ma vie, mais quand je décide de prendre des vacances je les prends et je n'accepte plus de concerts " souligne Rodrigo Calveyra.

" Skype, c'est ce qui sauve ma famille "

" C'est une manière de vivre que l'on apprend et puis avec les médias d'aujourd'hui Skype, Facebook, Face time, Messenger... c'est facile de rester en contact avec nos proches " précise avec le sourire Robert Buckland. En effet enchaîne Rodrigo Calveyra, " aujourd'hui avec le prix des télécommunications, un appel ne coûte pratiquement rien, surtout en Europe, mais dans le reste du monde, cela peut être bien d'utiliser les réseaux sociaux comme Skype, parfois même indispensables lorsque l'on est très fusionnelle avec ses proches ".

" Pour ma famille, Skype est hyper important, c'est ce qui sauve ma vie de famille. C'est un peu le moyen pour ma fille de me voir un peu tous les jours " enchérit Clara Izamberg. Finalement, d'après ces artistes, construire une vie de famille même en ayant un travail qui prend autant de temps est possible, les réseaux sociaux facilitent les choses et réduit l'espace et le temps...

Mathilde Scapin

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