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From Scratch #2 : Comment allier le format Raw et la post-production

Publié le 21 juillet 2015 par Mike @mikephotograph_

Raw et post-prod : De l'import à la retouche

Force est de constater qu'aujourd'hui, le format RAW, s'est répandu au delà des boitiers Reflex professionnels. Les appareils photos hybrides, compacts, avec ou sans objectifs interchangeables et même les smartphones proposent ce format, aux côtés du classique format JPEG.

Pourtant, l'utilisation de ce format reste quand à lui assez complexe à définir pour un photographe amateur ou enthousiaste.

Pourquoi l'utiliser ? Comment extraire le meilleur de son cliché ? Focus sur le RAW.

Pourquoi utiliser le format RAW ?

Le RAW est le fichier brut de votre photo, sans compression numérique, déconnectée de toute correction d'image, tout réglage couleurs et autres modes de votre appareil photo. Les modes Portrait, Paysage, Netteté, Saturation etc. que nous connaissons bien, et qui sont gérés dans votre appareil photo ne fonctionnent pas lorsqu'on shoote au format RAW. On le compare souvent à un négatif en photographie argentique : on peut le retravailler sans altérer la qualité originale, et en sortir un ou plusieurs " tirages " avec différents rendus (merci les métadonnées).

En clair, vous aurez un fichier (.DNG si vous possédez un Reflex Nikon, .CR2 si vous possédez un Reflex Canon) souvent assez pâle, lourd, et peu flatteur.

Pourquoi l'utiliser ? L'avantage : grâce à ce format brut et sans compression, on ne perd pas de données, la plage dynamique est très étendue. On peut procéder à un " développement " du RAW depuis des logiciels tels que Adobe Camera RAW par exemple, en corrigeant plusieurs paramètres comme l'exposition, la balance des blancs par exemple, sans endommager l'image originale. L'inconvénient : les fichiers sont très lourds. Exemple, la même photo, prise avec un Canon 7D pèse :

Les fichiers peuvent donc devenir très longs à trier et prévisualiser, demandent forcément un ajustement, contrairement au JPEG qui est tout de suite " exploitable ", et surtout, passer un RAW en JPEG, c'est intégrer les réglages dans sa photo sans pouvoir revenir en arrière.

Ce dernier point est très important, j'y reviendrai.

Le RAW dans la vraie vie du photographe

Premier conseil : configurer son boitier en mode RAW + JPEG est une solution qui permettra d'avoir en plus des jpegs, les RAW prêts à être retravaillés. Sur les Canon, c'est assez simple, il suffit d'appuyer sur le bouton RAW+JPEG pour activer la fonction. Sur Nikon, à vos notices pour activer ce mode, je n'ai pas de boitier pour tester.

A noter qu'il est possible de définir la taille des RAW et des JPEG, afin de gagner un peu de place sur sa carte mémoire. Je vous recommande tout de même de rester en RAW pleine résolution.

Ensuite : photographier. Photographier sans changer ses habitudes. Votre carte mémoire va se remplir beaucoup plus vite que qu'avant, alors prévoyez le coup 😉

Enfin, la phase la plus intéressante, le coeur du sujet, le traitement. Quel logiciel utiliser, comment définir sa méthode de travail ?

Choisir son mode de travail

Lightroom : la facilité

Lightroom applique à vos clichés des modifications non destructives, qu'ils soient JPEG ou RAW.

Alors pourquoi shooter en RAW ? Simplement pour bénéficier de la fameuse plage dynamique exceptionnelle de ce format.

Un utilisateur de Lightroom ne changera pas sa façon de retoucher, que ce soit en RAW ou JPEG. De plus, les résultats des actions de retouches seront de meilleure qualité. Le jpeg détruit une partie des informations contenues dans la photo. Le RAW n'applique pas cette compression.

Camera Raw : le mode expert...du développement

Camera RAW, c'est un logiciel Adobe intégré dans Photoshop. Son rôle est de traiter les RAW avant d'être importés dans Photoshop.

Il ne paie pas de mine avec son interface old school, mais il offre les mêmes possibilités que Lightroom. Il y a même une sorte de redondance, sauf que Camera RAW ne crée pas de catalogue, on est dans l'esprit " outil " : je clique sur mon visuel, il ouvre photoshop, puis Camera RAW pour gérer les réglages. Puis CR fait la passerelle entre le RAW et Photoshop.

Photoshop : le mode couteau-suisse

Pour moi tout l'intérêt de Photoshop est dans la capacité de retouche : nettoyer la peau, ajuster un maquillage, mais aussi intégrer un logo, faire une triptyque...

Vous avez ouvert votre fichier RAW dans Camera RAW, après avoir fait vos ajustements, vous vous apprêter à cliquer sur " Ouvrir une image " ce qui appliquera les réglages en dur dans votre image et ouvrira votre photo dans photoshop. Donc si vous voulez revenir en arrière, c'est trop tard...

Mais comment passer de Camera Raw à Photoshop sans " aplatir " notre fichier ? Tout simple :

Appuyez sur la touche Majuscule et vous verrez le bouton afficher " Ouvrir un objet ". Magique, votre RAW devient un objet dynamique dans Photoshop. Et en cliquant dessus, il s'ouvre de nouveau dans Camera Raw. Génial non ? Cette astuce vous évite donc d'enregistrer votre fichier en JPG comme je l'indiquait plus haut.

Outre ce point, travailler sur votre image en dynamique permet d'appliquer des filtres non destructifs, et de revenir sur vos réglages. Exemple très concret : appliquer un flou gaussien sur votre image au format objet, vous permet de revenir sur le rayon de flou à n'importe quel moment.

Trouver son mode opératoire

Pour conclure, il y a de multiples façons de travailler. Il y également d'autres logiciels dont je n'ai pas mentionné l'existence, tels que Digital Professional ou Nikon ViewNX qui sont les solutions alternatives au logiciel d'Adobe, proposées par Canon et Nikon. L'essentiel est de comprendre l'intérêt de l'usage du RAW et savoir l'utiliser à bon escient. Et pour cela, rien ne vaut la pratique.

Mon workflow standard :

  1. Dans des conditions difficiles en terme de luminosité par exemple, je penche pour une utilisation du RAW L + JPEG L.
  2. Je décharge dans Lightroom - qui m'affiche les RAW dans mon catalogue, et non les JPEG malheureusement...
  3. Je procède au tri classique dans Lightroom : photos retenues, photos rejetées etc.
  4. Parfois je réalise toutes les retouches dans Lightroom, mais lorsque ce n'est pas possible, je sélectionne ma photo puis, via le menu, je sélectionne " Ouvrir en tant qu'objet dynamique dans Photoshop ". La photo est importée dans Photoshop en tant qu'objet dynamique.
  5. Je peux ainsi bénéficier des outils de Photoshop, mais revenir à Camera RAW en double cliquant sur mon objet dynamique si je veux corriger l'exposition par exemple.
  6. Je retouche sans changer mes habitudes. A noter qu'il n'est pas possible d'utiliser des tampons de duplications ou autres outils de retouche de peau sur un objet dynamique...
  7. J'enregistre. Le fichier est par défaut un Tiff qui embarque tous mes calques y compris le RAW en objet dynamique, qui apparait automatiquement dans Lightroom. Si je souhaite l'éditer de nouveau, aucun problème.

Voilà mon mode de travail, qui me satisfait à 100 %. Et vous ? Utilisez-vous déjà ce format, ou grâce à cet article vous allez enfin vous lancer ? 🙂


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