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[Critique] EMELIE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] EMELIE

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Titre original : Emelie

Note:

★
½
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Thelin
Distribution : Sarah Bolger, Carly Adams, Thomas Bair…
Genre : Thriller
Date de sortie : 25 mai 2016 (DTV)

Le Pitch :
Un couple décide de confier ses trois enfants à une nouvelle baby-sitter, à la suite du désistement soudain de celle qui, d’habitude, remplit cette tâche. Même si Anna a l’air tout à fait compétente, il s’avère qu’elle est aussi sévèrement perturbée. Ce que les enfants ne vont pas tarder à comprendre…

La Critique :
Avec son pitch de film d’horreur à donner des sueurs froides aux parents de jeunes enfants, Emelie, de l’américain Michael Thelin, avait le potentiel, sur le papier tout du moins, de s’imposer comme une sorte de remise à jour de La Main sur le Berceau, le thriller de référence quand on parle des baby-sitters ravagées du bulbe. Dans les faits, c’est plus compliqué. Ou plus simple selon le point de vue qu’on adopte.

Emelie

Car il faut bien avouer que Emelie ne vole pas bien haut, malgré ses prétentions bien tangibles, mais aussi beaucoup trop opaques (ça a l’air bizarre dis comme ça mais c’est bien le cas). Tout commence plutôt bien. On est en confiance. Sarah Bolger, l’actrice principale, qui porte en elle tous les espoirs du film, a bien l’air de cacher un truc et son jeu, plutôt discret, semble (au début, encore une fois) laisser présager que si explosion il y a, celle-ci pourrait s’avérer efficace à plus d’un titre. C’est moins folichon du côté des gamins, qui ne jouent pas super bien non plus, mais on passe et on laisse une chance à Emelie.
Cela dit, plus les minutes passent et moins on a envie d’y accorder du crédit. Alors que les parents tentent de maintenir à un niveau acceptable la flamme de leur amour usé par une routine fatale, la baby-sitter montre aux gamins un film dans lequel ces derniers jouent au docteur, elle file à bouffer des trucs au serpent de la famille (on ne dira pas de quoi il s’agit pour ne pas gâcher le suspens) et elle commence à encourager les gosses à se comporter comme de véritables têtes à claques. On attend, la moitié du long-métrage est passé et rien ne vient nous apporter la confirmation que tout ceci ne va pas finir dans le mur.
À un moment clé, Emelie a pourtant le choix : soit il continue sur sa lancée et assume son ambition téléfimesque, soit il s’enfonce dans la noirceur que son script communique si on lit un peu entre les lignes pour venir flirter avec les codes de l’épouvante et de l’horreur. Comme dans La Main sur le berceau donc. Malheureusement pour lui, et pour nous, il choisit la première option.

Réalisé sans génie par un artisan certes honnête mais limité quand il s’agit de bâtir un suspens digne de ce nom, Emelie n’a pour lui que Sarah Bolger. Une actrice qui, et c’est là que le spectacle devient très vite lassant, malgré tout, ne peut se fier qu’à ce qu’on veut bien lui donner.
Jamais jusqu’au-boutiste, le film se contente de rester à la surface des choses. Il y a bien deux ou trois scènes convaincantes mais rien de bien consistant quand il faut garder l’ennui à bonne distance. Des séquences par ailleurs « réussies » pour la simple et bonne raison qu’elles semblent porter en elles l’espoir de voir le spectacle enfin décoller. Mais vu qu’il ne le fait jamais vraiment…

Emelie fait partie de ces films qui, à grand renfort de clichés qu’ils ont du mal à assimiler, brillent surtout par leur caractère anecdotique. Pas franchement mauvais, car au fond, tout est plutôt propre (trop d’ailleurs), ce petit film n’est jamais bon non plus. Il fait partie de ceux que l’on regarde quand il n’y a rien d’autre à la télévision et qui, bien sûr, ne feront pas date.
On conseillera donc à ceux qui ne l’ont pas vu de jeter un œil à La Main sur le Berceau, ou pourquoi pas, même si on évolue cette fois-ci dans un autre registre, au trop méconnu La Nurse, de William Friedkin, qui pour sa part, malgré des maladresses évidentes, a le mérite d’aller au fond des choses sans se détourner de son objectif principal.

@ Gilles Rolland

Emelie-2


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