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Truman, la très belle histoire d'amitié du cinéma espagnol..

Par Filou49 @blog_bazart
18 juillet 2016

Truman-Cesc-Gay-film-critique

Vu lors des derniers reflets du ciné ibérique en mars dernier, on attendait avec impatience la sortie en salles début juillet de ce  Truman qui a obtenu en Espagne cinq prix Goya (l'équivalent des Oscars) dans plusieurs catégories : film, réalisation, scénario original, acteur (Darín) et acteur de soutien (Cámara).

Un film qui ne peut qu'attirer l'attention grâce notamment à un des deu acteurs principaux, le charismatique Ricardo Darin, une star célébrée comme il se doit dans son pays natal, mais qui n'a pas eu la reconnaissance internationale d'autres stars hispaniques de sa génération, celles qui jouent un peu sur le même créneau que lui, tels Antonio Banderas ou Javier Bardem.

Cet immense acteur argentin, c'est Ricardo Darin, que j'avais personnellement découvert dans la petite perle de Fabian Belinsky, Les neuf reines,  film au scénario machiavélique qui m'a fait aimer le cinéma argentin contemporain.

truman

Mais c'est surtout dans un autre très grand film argentin, pour moi un des trois meilleurs films de 2010, Dans ses yeux (oscar du meilleur film étranger) que j'ai définitivement consacré ce Ricardo Darin, merveilleux dans ce rôle de fonctionnaire un peu las, chargé de revenir sur une enquête vielle de 20 ans, comme un des meilleurs acteurs d'Amérique du Sid (bon, j'en connais pas tant que cela, me diriez vous, mais quand même). Darin me fait un peu penser à des acteurs de la trempe de Gabin, Noiret, Bacri ou Ventura à la fois bourru et élégant, pétri d'humanité, et avec un magnétisme évident.

Il continue son sans faute dans "Truman",  ce très beau mélo dans lequel il joue Ricardo, un sexagénaire , atteint d'un cancer en phase terminale qui  décide d'arrêter les soins et d'organiser sa mort dans tous ses détails, en particulier l'avenir de son chien, Truman en recevant son meilleur ami- l'impeccable Javier Camara, un acteur déjà vu chez Almodovar.) venu du Canada, venu  quatre jours

Sans jamais évacuer le drame, Cesc Gay s'appuie beaucoup sur la dérision, l'humour que pratiquent les deux hommes afin d'aborder directement des enjeux qui, autrement, auraient facilement pu être traités de façon trop appuyée et avec trop de pathos.

trumanfilm

Une histoire profondément humaine qui côtoie la comédie et la tragédie sans jamais tomber d'un côté ou de l'autre mais en nous prenant souvent à contre-pied et qui nous fait croire du début à la fin à l'intensité de cette histoire d'amitié, qui a su perdurer malgré les années et la distance.  Rarement on aura autant cru à la justesse et à la véracité d'une histoire d'amitié, alors qu'il en pleut tellement sur nos écrans.

Car ce Truman est d'abord et avant tout une histoire d'amitié, déployée dans un contexte où le temps se fait désormais plus précieux. Une histoire d'amitié masculine dans lequel intervient aussi la cousine du mourant (la très belle Dolores Fonzi, la magnifique héroïne de "Paulina vu aussi aux reflets du cinéma ibérique") et vous aurez  un des grands atouts du film à savoir un épatant  trio d'acteurs, qui tient  une bonne partie du film sur ses épaules qui évite le côté casse-gueule du scénario.

On aime les  dialogues savoureux, l'ironie, qui permettent de masquer la douleur qui renforcent encore l'émotion du spectateur et permettent de supporter l'horreur de la situation, et qui laisse largement prédominer une belle empathie pour ces personnages aux prises avec la tragédie de la condition humaine.

 Les rapports entre les personnages sont d'une très grande complexité, d'une très grande richesse:  avec de très belles séquences ( notamment celle l'anniversaire du fils à Amsterdam, inattendue et poignante) , pour au final un très beau film touchant et magnifiquement joué. 

Truman - Bande annonce


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