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Attentat de Nice : mesures préventives de sécurité et politique internationale en cause…

Publié le 19 juillet 2016 par Albert @albertRicchi
Attentat de Nice : mesures préventives de sécurité et politique internationale en cause…Drames de Charlie Hebdo, du Stade de France, des terrasses de cafés et du Bataclan à Paris puis maintenant celui de la promenade des Anglais à Nice, les attentats terroristes continuent de frapper durement la France.
François Hollande, Manuel Valls et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve appellent au rassemblement, à la cohésion nationale, à un deuil national de 3 jours, à une minute de silence, etc. mais aucun ne s’interroge sur les causes profondes de cette tragédie et les choix aventureux de la France en matière de politique étrangère…
 
Le bilan terrible de l’attentat de Nice se monte à 84 morts et 202 blessés mais il pourrait s’alourdir avec 18 personnes toujours entre la vie et la mort. Le fait que 10 enfants et adolescents aient été tués dans le carnage ajoute  encore au choc. « Les gens étaient broyés par les roues, il y a deux petits de huit ou neuf ans qui sont morts à côté de nous, sous les yeux de leurs parents », a raconté un témoin, rencontré par l’AFP dans un hôpital niçois. Au moins 17 étrangers ont aussi trouvé la mort dans l’attaque, dont trois Allemands, deux Américains, trois Tunisiens et trois Algériens. 
Tout en respectant le deuil des familles, et plusieurs jours après le drame, il faut néanmoins s’interroger sur la façon dont le camion frigorifique de 19 tonnes a pu pénétrer en pleine fête nationale du 14 juillet dans une enceinte réservée aux piétons et sécurisée par les forces de l’ordre en pleine période d’état d’urgence.
Le Premier ministre Manuel Valls a cherché à désamorcer toute critique en niant toute faille des forces de sécurité. Mais ne fallait-il pas bloquer les accès à la promenade des anglais qui allait accueillir 30 0000 personnes autrement qu’avec des plots en plastique sur la promenade et absolument rien pour bloquer les trottoirs adjacents ? Apparemment ni des blocs en béton ni des herses au sol pour bloquer tout véhicule forçant le passage n’ont été proposés par la police nationale et le Préfet ou par la police municipale et l’ancien maire de Nice, président du conseil régional, Christian Estrosi...
Le président de la République, quant à lui, a annoncé une prolongation pour trois mois supplémentaires de l’état d’urgence alors que le jour même dans sa déclaration télévisée à la mi-journée, il annonçait la fin de d’état d’urgence ! Visiblement, il n’était pas très informé des risques potentiels encore possibles sur la promenade des Anglais en plein feu d'artifice...
On avait déjà assisté, lors de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, à ce type d’erreur grossière. Au vu du déroulement précis de l’attentat, on a pu constater et déplorer, depuis septembre 2014, la fin de la présence permanente des forces de police pour surveiller les lieux devant les nouveaux locaux du journal. Une suppression, sans doute pour faire quelques économies de bouts de chandelle, qui semble d’autant plus étonnante que les anciens bureaux de Charlie avaient déjà été, dans la nuit du 1er au 2 novembre 2011, la cible d’un incendie criminel provoqué par un cocktail molotov.  Car, comme on le sait, les deux assaillants ont pu pénétrer facilement dans les lieux pour se rendre ensuite dans la salle de rédaction et y tuer les dessinateurs et journalistes présents.
Lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, l'attaque la plus longue et la plus meurtrière a lieu dans la salle de spectacle du Bataclan (dans le 11e arrondissement), où 1 500 personnes assistaient au concert du groupe de rock américain Eagles of Death Metal et où trois djihadistes ouvrent le feu sur le public, avant qu'un assaut des forces de l'ordre n'y mette fin et ne tue les terroristes. Or, d’après certains observateurs, au cours des mois précédents l’attentat, des personnes en provenance notamment d’Egypte avaient fait mention de menaces qui circulaient contre une salle de spectacle parisienne...
Aujourd’hui, s’il faut se mobiliser avec détermination contre le terrorisme, il convient aussi d'affecter les moyens budgétaires nécessaires à la sécurité des personnes menacées directement de mort ou de fatwa et d'adapter de façon radicalement nouvelle notre arsenal législatif et juridique. Il faut enfin sortir d'un certain angélisme gouvernemental en prenant à bras le corps les problèmes posés par le développement de l’intégrisme religieux, de ne plus accuser d'islamophobie ou de racisme ceux qui défendent la laïcité, de montrer que les règles d'une religion ne s'imposent qu'aux adeptes de cette religion.
Les conclusions de la commission d’enquête sur les tueries de janvier et novembre 2015 pointent certains manques des services de renseignement. 39 propositions ont été faites pour améliorer la réponse française au terrorisme dans des domaines aussi variés que les forces d’intervention et de secours, le renseignement, la prise en charge des victimes ou la diplomatie. La commission parlementaire propose notamment la création d'une agence nationale de lutte contre le terrorisme rattachée à l'exécutif, "clé de voûte"manquant au renseignement français, ainsi qu'à la mise en place d'une base commune du renseignement mais ce rapport ne semble convenir ni à Manuel Valls ni à François Hollande… 
Mais au-delà de toutes les critiques fondées que l’on peut faire sur l’insuffisance des mesures préventives de sécurité, le véritable problème est ailleurs.
La politique internationale de François Hollande directement en cause
La politique internationale de la France baigne dans le flou le plus total. A priori, François Hollande ne semble pas avoir tiré les leçons de l’intervention américaine en Afghanistan, Irak et Libye. Il refuse de vendre deux navires de guerre Mistral à la Russie mais s'allie maintenant avec ce pays pour combattre Daesh. Dans le même temps il vend du matériel militaire et des Rafales à des pays arabes du golfe qui apportent directement ou indirectement un soutien financier à l'organisation terroriste. 
Et on ne peut que s'interroger sur les raisons qui ont poussé François Hollande à ordonner des bombardements en Syrie, sans même un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, avec seulement l'aval initial de six pays européens (Croatie, Danemark, Grèce, Lettonie, Roumanie et Chypre). Les jeunes communicants qui entourent le président de la République ont-ils pensé qu'une stature de chef de guerre pouvait améliorer sa côte de popularité dans l’opinion ?  
Il est assez pathétique de voir le Président de la république quémander l'aide budgétaire de l'UE pour financer les actions militaires de la France dans plusieurs pays du Moyen-Orient et d'Afrique, avouant ainsi ne pas avoir les moyens budgétaires suffisants pour assurer simultanément la guerre et ses conséquences que sont la protection des Français et l'Etat d'urgence.  
La décision d'intervenir en Syrie a été prise en fait depuis longtemps par les Etats-Unis et les médias occidentaux jouent malheureusement comme en 2003 un rôle d'accompagnement. Les Américains se donnent encore moins de mal aujourd’hui qu’hier avec Colin Powell agitant sa fiole d'anthrax à l'ONU en 2003. Selon l’ancien ministre des Affaires étrangères (1988-1993), Roland Dumas, les Américains et les Anglais préparaient la guerre contre Bachar al-Assad avant les révoltes de 2011. Objectif : renverser un gouvernement hostile à Israël. 
Que fait la France ? Elle court derrière les États-Unis sans analyser de manière indépendante et raisonnée la situation. Pourquoi vouloir porter au pouvoir en Syrie les mêmes forces qui ont été combattues au Mali ? Est-ce un renvoi d'ascenseur à certaines pétromonarchies du Golfe favorables à une intervention en Syrie ? Comment espère-t-on pacifier la Syrie alors que les Américains n'ont même pas réussi à le faire en Irak ou en Afghanistan avec des centaines de milliers d'hommes ?
L’ex-premier ministre, Dominique de Villepin, a estimé que les bombardements français en Syrie étaient une erreur. Interrogé sur RMC et BFMTV, l’ancien ministre des Affaires étrangères a déclaré : « Ce n’est pas la vocation de la France, ce n’est pas son rôle, ce n’est pas là où la France peut faire la différence. Rassemblons tout le monde autour de la table y compris les représentants du régime d’Assad et faisons en sorte qu’une paix locale puisse être signée. Bachar al-Assad est un problème pour la Syrie mais il n’est pas tout le problème et son départ ne réglerait pas tout. Daech est un énorme problème pour la Syrie mais n’est pas tout le problème. Le vrai problème c’est la radicalisation des sunnites dans ce pays ». « Le piège qui nous est tendu, c'est l'idée que nous sommes en guerre et que nous devons faire la guerre ». Ce terme, employé par François Hollande et Nicolas Sarkozy, « Je ne le reprends pas », a assuré Dominique de Villepin.
D'autres personnalités indépendantes, comme Jean-Pierre Chevènement ou le philosophe Michel Onfray font entendre aussi un discours autre que celui d'un engagement militaire dans des conflits religieux qui ne nous regardent pas, entre chiites, sunnites et autres wahhabites au sein de l'islam...

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