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Critique Ciné : Frantz (2016)

Publié le 19 juillet 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Frantz // De François Ozon. Avec Pierre Niney et Paula Beer.


François Ozon revient avec un film qui a échappé à Cannes. Deux ans après le très sympathique Une nouvelle Amie (avec Romain Duris) il met en scène cette fois Pierre Niney dans une histoire d’après-Guerre un peu trop lourde à avaler et légèrement étouffe chrétien. Qu’on se le dise, l’idée était bonne mais le film met énormément de temps à démarrer, ce qui est vraiment dommage d’autant plus que Frantz est en grande partie aidé par le parti pris du noir et blanc, parfait pour montrer les émotions de chacun sauf que les émotions ne transpercent pas. La seule scène qui m’ait réellement ému (et je pense que cela a un lien avec l’actualité) c’est la scène de la Marseillaise dans ce bar parisien où des gens remercient les soldats qui se sont battus pour eux. Frantz reste cependant un film difficile à avaler car il n’est pas vraiment séduisant. Tout le passage en Allemagne est éteint et manque cruellement d’ampleur dans les dialogues. On sait que c’est l’après-guerre et que les gens tentent de se reconstruire mais il manque un petit truc qui aurait pu permettre de mieux nous plonger dans l’époque. Le film se contente de choses et d’autres, pas nécessairement brillantes. Certaines scènes sont longues et manquent cruellement d’émotions.

Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.

Au milieu de tout ça, François Ozon continue de mettre la lumière sur les femmes et c’est Paula Béer qui bénéficie de cette exposition. Elle que l’on a vu il y a deux ans dans Diplomatie (avec Niels Arestrup) arbore un teint radieux qui donne envie de la suivre dans ses aventures. C’est en grande partie grâce à elle que Frantz n’est pas un total échec, peut-être car Ozon a trop mis de côté Pierre Niney, cantonné à un rôle de seconde zone pas particulièrement exceptionnel non plus. Du coup, dès qu’Anna s’en va pour Paris, le film s’emballe et prend du sens jusqu’à ce que l’on arrive dans le domaine Rivoire et que les choses se gâtent à nouveau. Le film a fait des erreurs en se cherchant durant toute la première partie. J’ai presque piqué un somme tant l’introduction est lourde et manque cruellement d’intérêt. Fort heureusement pour nous, dès que le film démarre réellement les choses deviennent tout de suite beaucoup plus sympathiques. Je pense bien entendu à l’épopée parisienne avec une envie de montrer le Paris de l’époque sans pour autant trop en faire. Cela se fait donc en retenue (un peu comme en Allemagne dans un sens). Et Pierre Niney alors ? Ce qui le sauve en partie ce sera une belle scène touchante mais pas autant que je n’aurais pu le souhaiter où il raconte la vérité à Anna.

Cette séquence est accompagnée d’un très joli flashback se déroulant pendant la guerre. Rien d’exceptionnel dans le fond mais le moment est fort et permet de purger un peu le film de ses maladresses qui au bout d’un moment deviennent embarrassantes. François Ozon signe donc ici son plus mauvais film depuis Ricky (2008) même si ce n’est pas une totale catastrophe non plus. Il y a de quoi séduire les fans du réalisateur (dont je ne fais pas forcement partie, mais je sais apprécier son cinéma, notamment 8 femmes, Swimming Pool ou encore son récent retour de grâce avec Dans la maison, Jeune & Jolie ou encore Une nouvelle amie). On retrouve certains gimmicks qui font le charme du réalisateur et surtout son goût pour les femmes. Paula Beer sera donc la vraie révélation de Frantz, le reste ne marquera malheureusement pas son temps. Dommage.

Note : 4.5/10. En bref, en dépit de Paula Beer et d’une demi-heure réussie, le film rame pour devenir réellement passionnant.

Date de sortie : 7 septembre 2016


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