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ARRAS (Pas-de-Calais)

Publié le 21 juillet 2016 par Aelezig

Chef-lieu du Pas-de-Calais, Arras est, avec ses 41 000 habitants, la troisième ville la plus peuplée du département après Calais et Boulogne-sur-Mer. Historiquement, Arras était sous l’Ancien Régime la capitale de la province d'Artois, un grand centre religieux et une cité prospère connue pour ses fabrications drapières. Ville universitaire, Arras se caractérise aujourd'hui par sa grande jeunesse : en effet, 33 % des habitants de l’agglomération ont moins de 25 ans.

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Arras est réputée pour ses deux magnifiques places baroques qui forment un ensemble architectural unique au monde, son beffroi et sa Citadelle, tous deux classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Avec 225 édifices protégés au titre des monuments historiques, Arras est la ville avec la densité de monuments la plus importante de France. La ville bénéficie du label « ville fleurie » avec quatre fleurs attribuées depuis 2004 par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris.

L'homme de Néandertal occupe la région il y a 200 000 ans. À l'époque gauloise, les Atrébates sont installés en Artois. La région est conquise par les Romains en -56. Vers -15 av. J.-C. naît le village de Nemetacum sur la colline de Baudimont, que les Romains choisissent comme capitale des Atrébates. Il devient une ville d'importance moyenne, fortifiée lors des premières incursions de peuples germaniques au IIIe siècle.

Au IVe siècle, Nemetecacum est un centre d'artisanat et de commerce réputé pour ses textiles exportés vers tout l'empire. En 406-407, les Germains détruisent la ville.

En 428, les Francs saliens menés par Clodion le Chevelu conquièrent toute la région jusqu'à la Somme. Le général romain Aetius préfère négocier la paix et conclut avec Clodion un traité. Après la conversion de Clovis, un évêché est créé à Arras en 499, et confié à Saint Vaast ; mais il est rapidement rattaché à celui de Cambrai.

Au IXe siècle, Arras devient la résidence privilégiée des comtes de Flandre qui y établissent une châtellenie héréditaire. 

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Hôtel de Ville

Des activités liées à l'eau sont possibles grâce à l'emplacement de la ville : les bateaux peuvent accoster place de l'ancien rivage, et l'eau du Crinchon est utilisée dans la fabrication des tissus. La prospérité de la ville se traduit dans la reconstruction de sa grande cathédrale en 1161, la cathédrale Notre-Dame-en-Cité, aujourd’hui complètement disparue car détruite sous la Révolution. En 1163, la ville se dote d'une charte pour les affaires de la cité, qui sert d'exemple aux villes de Flandres.

Arras développe son commerce jusqu’en Orient grâce à l’industrie drapière. Les tapisseries d’Arras sont connues en Italie sous le nom d'Arazzi. En Pologne, à Cracovie, le château royal du Wawel abrite plus de cent pièces, la plus importante et la plus précieuse collection de tapisseries d’Arras de l’époque de la Renaissance.

En 1191, le Traité d’Arras est signé : le territoire actuel du département entre dans le giron du domaine royal.

La ville est ensuite bourguignonne du XIVe au XVe siècle. En 1430, Jeanne d'Arc, prisonnière, est enfermée dans la région d'Arras, peut-être au château de Bellemotte à Saint-Laurent-Blangy. La paix d’Arras de 1435 réconcilie les Valois de France et de Bourgogne, et met fin aux guerres commencées en 1345.

En 1460, commença à Arras un des plus célèbres procès en sorcellerie de l'Inquisition, la grande vauderie d'Arras.

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Entrée de la Citadelle

Dans la seconde moitie du XVe siècle, la ville d'Arras subit d'énormes bouleversements. Après avoir, en août 1463, racheté les villes de la Somme dont Arras, de son oncle Philippe III de Bourgogne, Louis XI autorise une foire de trois jours par an, afin que la fuite de devises vers celles d'Anvers et de Bruges diminue. Le roi doit bientôt rendre ces villes à Charles le Téméraire. À la suite de la mort de ce dernier, l'armée royale occupe Arras en mai 1477, après plusieurs mois de batailles. 

Le traité d'Arras (1482) conclut que l'Artois entre dans la dot de Marguerite d'Autriche, fiancée du futur Charles VIII. Mais, en 1491, Charles VIII épouse finalement Anne de Bretagne, pour des raisons politiques, et Arras revient aux Habsbourg.

Au début du XVIe siècle, l'Artois est disputé lors des guerres opposant François Ier et Charles Quint. En 1525, il n'y a plus qu'une centaine de marchands à Arras. L'activité textile ne s'améliore guère par la suite ; les conflits font fuir les artisans à Lille et Roubaix. Le Traité de Madrid de 1526 rattache Arras aux Pays-Bas espagnols, mais il n'est pas respecté par François Ier ; les conflits continuent jusqu'à la fin de son règne.

Lors de la Réforme qui enflamme la région, la ville d'Arras demeure fidèle au camp catholique, et confirme sa loyauté au roi d'Espagne lors de l'Union d'Arras en 1579.

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Abbaye Saint-Vaast

Elle est conquise par Louis XIII en 1640 puis assiégée par les Espagnols en 1654 ; le rattachement à la France n’est définitif et ratifié qu’en 1659 par le traité des Pyrénées. En 1668, la ville intègre le projet régional défensif de Pré carré de Vauban avec la construction de la citadelle.

En 1750, le secteur du textile n'a plus beaucoup de fabricants. L'activité est orientée vers l'alimentation (épiceries, boulangeries, boucheries,  archands de vin, etc.) et l'artisanat (à la suite de l'essor du bâtiment durant tout le siècle).

De novembre 1793 à août 1794, ce sont dix mois de terreur, la ville est alors sous la dictature de Joseph Lebon qui instaure des restrictions alimentaires, ordonne 400 exécutions et détruit beaucoup d’édifices religieux.

Arras voit stagner sa démographie et son activité économique alors que Lille sous le coup de la révolution industrielle explose. Sous l’impulsion d’Émile Legrelle, maire dynamique, Arras démantèle une partie de ses remparts pour établir de vastes boulevards périphériques, réaliser un nouveau réseau d’égouts, et se dote d’une nouvelle gare ferroviaire en 1898 (la précédente, ouverte pour l’ouverture de la ligne Paris - Lille, datait de 1846).

La Grande Guerre inflige des destructions considérables au patrimoine arrageois car la ville est située à moins de 10 km du front, et elle est l’enjeu des coûteuses batailles d’Artois. 

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Après la guerre, la ville, ravagée aux trois quarts, est reconstruite presque à l’identique, et en profite pour s’étendre. 

Après la Seconde Guerre mondiale, Arras perd une partie de ses activités économiques et commerciales. Le réveil sonnera à la fin du XXe siècle avec l’arrivée de l’Université d’Artois, la mise en service de l’autoroute A26 qui la relie à Calais, et l’arrivée de la gare TGV.

Malgré un renouvellement urbain récurrent (la ville est reconstruite à environ 90 % au XVIIe et à 95 % au XXe siècle), le centre a conservé son organisation historique, faite de larges places, aménagées pour le commerce, mais également de ruelles étroites, et ses façades de qualité. De nombreux hôtels particuliers subsistent encore autour du tribunal, avec leurs cours privées, leurs murs d'enceinte parfois.

Les remparts ont été enlevés à la fin du XIXe siècle pour laisser la place à des boulevards périphériques.

Arras n'a été française que tardivement, le rattachement à la France n’est définitif et ratifié qu’en 1659 par le traité des Pyrénées. L'architecture flamande a fortement influencé les constructions de la ville, par ses façades avec pignon à redents. Sur les places, on construisait pignon sur rue afin que plus de marchands puissent donner sur l'espace public. Le premier bâtiment d'architecture classique conservé dans la ville date de 1701. Arras rattachée à la France, l'influence française s'affirme. Ce style sobre se retrouve dans les hôtels particuliers, rassemblés à proximité des lieux de pouvoir.

D'après Wikipédia


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