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Chorégraphie subtile: Twist de Delphine Bertholon

Par Eirenamg

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Histoire prenante où on suit le destin de plusieurs personnages, une mère de famille qui écrit des lettres à sa petite fille disparue, un jeune homme Stanislas qui nous raconte son histoire d’amour avec Louison, belle muse pour photographes. Enfin, Madison la petite fille kidnappée qui raconte son histoire dans des cahiers et qui espère les donner un jour à Stanislas son voisin, prof de tennis dont elle est secrètement amoureuse.

On alterne le passé d’avant la disparition de Madison et les années qui suivent sa disparition pour son entourage, les conséquences sur ses parents, son grand-père à qui elle doit son surnom, ancien reporter de guerre.

Avec une écriture toujours aussi sensorielle, l’auteur nous plonge à la fois dans l’esprit enfantin et aigüe de Madison qui tente de survivre à travers l’écriture. Elle décrit son point de vue sur son ravisseur, sa vie d’ado, sa famille et ses espoirs. On a l’impression d’être avec elle de ressentir sa peur, son désespoir mais aussi sa force, ses petites victoires, rébellions pour ne pas être brisée.  Mais la voix de Madison est paradoxalement aussi celle d’une jeune fille qui se bat pour son look, s’amuse à faire tourner en bourrique son ravisseur. Ses évocations du  passé, de son premier baiser font sourire. C’est un personnage solaire qui n’est pas présentée comme une victime mais comme une jeune fille maligne qui se bat pour rester en vie. J’ai apprécié ses goûts musicaux, littéraires, l’auteur par une multitude de détails réussit à la rendre crédible et terriblement attachante.

L’écriture est aussi le biais que choisi la mère de Madison pour tenter de survivre à son absence, à ce manque en racontant sa vie, ses espoirs et ses peurs à celle qui n’est pas là. Cette force de l’écriture qui empêche de sombrer, qui est vitale pour les deux personnages donne une tonalité encore plus émouvante au récit.

En parallèle, on a le récit de Stanislas, devenu prof de collège et qui a abandonné ses rêves d’écrivain après sa maitrise de littérature. Il est fasciné par Louison qu’il a croisée par hasard et elle devient peu à peu une obsession. Leur histoire d’amour compliquée s’entremêle avec ses souvenirs de Madison cette petite fille qu’il appréciait. A travers son histoire, c’est la passion destructrice, l’abandon des rêves, cette aliénation volontaire de la passion que met en avant l’auteur. Stanislas renonce à ses envies, ses projets pour garder Louison, jeune femme libre et anticonformiste.

 J’ai apprécié ce parallèle entre les 2 histoires celui d’un enfermement volontaire et celui non voulue de Madison. Cette réflexion sur la vie, la manière dont on se ferme des portes inconsciemment ou consciemment par peur, amour. Mais aussi la force de l’esprit, des mots qui peuvent vous faire revivre.

La construction du récit savamment maîtrisée comme dans une belle chorégraphie permet de faire les liens entre les  différentes histoires . La tension est maintenue alternant moment plus dramatique comme le désespoir de Madison et sa mère, à celle plus drôle du voyage en train et des vacances dans le sud de Stanislas, de ses tentatives de séduction de Louison.

Par petites touches subtile, Delphine Bertholon nous fait danser le twist, en nous entrainant de manière originale, sensible, drôle dans cette histoire. Donc découvrez Madison et son écriture et elle vous touchera en plein cœur. Encore un gros coup de cœur pour un roman de cette auteur.

Ps : désolée vous allez encore entendre parler de cette auteur sur le blog ( il me reste encore d’autres œuvres à découvrir) et j’assume je suis fan de son écriture et son univers mais je vous assure que ma chronique est objective.


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