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Festival del catet 2

Publié le 23 juillet 2016 par Popov

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Le « Jour du Grand Jour »  un spectacle  d’Igor et Lily ouvre le Festival des Nuits de la terrasse et del Catet . Irrésistiblement drôle et terrassant …

Une des spécificités du Festival languedocien  qui fête sa 16ème édition est de  faire découvrir à son public des lieux magiques  autour de la région de Murviel -les -Béziers. Première surprise (et quelle bonne surprise !)   le spectacle d’Igor et Lily, deux transfuges  du Cirque Aligre et Zingaro  et fondateurs de la « Volière Dromesko » sorte d’Isba dressée pour l’occasion sur le stade municipal de Causses et Veyran, un lieu pour le moins improbable entre vignes et terrain de foot. Les Dromesko ont déjà baladé leur petite baraque en bois dans quelque « «300 lieux en Europe , parfois sous la houlette de  metteurs en scène de théâtre avant-gardistes  comme Matthias Langhoff ; ils ont bénéficié  de complicité d’acteurs  brillants comme Jacques Bonnafé et ont été adoubés des Scènes nationales. Aussi, malgré  l’encerclement de l’isba par les caravanes des acteurs et du personnel , malgré la présence d’animaux  dans le spectacle , malgré une musique de scène omniprésente on se défend  ici de toute réduction circassienne du projet . De fait, le spectacle est d’une modernité  théâtrale radicale et inclassable. Pas d’intrigue tout d’abord, pas même un argument sinon  une vague thématique autour de la cérémonie du  mariage (avec robes et traînes, danses et chants buffets familiaux éprouvants, beuveries et  brèves de comptoir -« Citroen c’est de droite ou de gauche ? »-  etc.

Au début du spectacle on pense qu’il ne s’agit que d’un théâtre de « texte » (très fameux d’ailleurs  rédigé par l’auteur Guillaume Durieux) avec une parodie de discours républicain ( à noter, une minute de silence désopilante) ou une tordante dérive sur les alèses et le « naufrage » de la vieillesse. Puis s’enchaînent avec une lenteur rigoureuse et cérémonielle de splendides tableaux plastiques  sur fond de violoncelle (le géorgien Revaz Matchabeli). C’est là qu’interviennent dans leur inquiétante familiarité , les animaux de la troupe. Georges, le marabout  qui se love avec ses maîtres dans un ballet étrange jamais vu au théâtre, le poney qui tire le cortège funébre ou encore Carla la truie paresseuse qui déroule le tapis rouge.

La circulation scénique est particulièrement ingénieuse : deux transepts avec un côté jardin « cérémonie » et un côté cour « noces et banquets » permettent  un jeu entre le champ et le hors-champ . Le passage d’une scène à l’autre se lit alors comme une traversée ou un passage quasi-métaphysique : passage de la  vie à la mort , de l’avant à l’après mariage…  Mariages donc et au final un enterrement  burlesque (peut-celui-là même du mariage).

Le public ressent plus qu’il n’intellectualise le sens de ce que les auteurs appellent eux-mêmes  un «  impromptu nuptial » » doublé d’un  « turlututu funèbre ».Et l’inverse aurait pu être possible.

 Mais pourquoi funèbre ? Lors du mariage de leur fille Zina, Igor et Lily ont réfléchi tout cela.

 A peu près au même moment Igor a perdu son père.


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