Magazine Société

Chronique d’humour: une chatte dans Hochelaga

Publié le 26 juillet 2016 par Raymond Viger

Moi je suis né dans Westmount. Dans une belle grosse cabane. Il y avait un vieux bougon. Il tenait de grandes feuilles devant lui. Il avait l’air songeur. Il avait l’air malheureux.

J’ai voulu juste y donner un peu de bonheur. Je voulais lui offrir mon beau corps pour qu’il me flatte. J’ai poussé ces grandes feuilles. Il n’a possiblement pas compris le bonheur que je voulais lui donner. Il n’arrêtait pas de me repousser.

Ce matin-là, il voulait me montrer qu’il m’aimait. Il m’a fait monter dans son automobile. On a roulé un bon bout de temps. C’est rare qu’il prenne le temps de m’amener avec lui en auto.

Quand il a arrêté, il m’a ouvert la porte et m’a déposé sur le trottoir. Il m’a dit de rester là et de l’attendre.

chaton-chats-flins-flids1
Je l’ai attendu… toute la journée.

Je l’ai attendu… toute la soirée.

Je m’inquiète pour lui. Il a dû se perdre dans Hochelaga.

Il y a des fois que je m’ennuie de lui. J’en ai un chat dans la gorge.

Y faisait frette. Je me suis mis à chercher un endroit plus chaud. Depuis ce temps-là je fais le trottoir dans Hochelaga en attendant mon vieux bougon.

Ce n’est pas parce que je me retrouve sur le trottoir que je suis une chatte de rue.

J’ai trouvé beaucoup d’amis qui ont aussi été oublié sur les trottoirs d’Hochelaga.

La nuit je me colle sur eux. Eux autres ont compris et ils me flattent.

Mais là, il faisait de plus en plus frette. Il fallait que je me trouve une autre cabane. J’ai décidé de me montrer. Je me suis dit que quelqu’un voudrait sûrement me ramener chez lui.

J’ai monté sur un bord de fenêtre au 2e étage. Là tout le monde pouvait me voir. C’était plein de gens qui se regroupait en bas pour me regarder.

Soudain la fenêtre s’est ouverte. Il y en a un qui m’a pogné par le collet. Tout le monde s’est mis à taper dans ses mains.

Quoi? Y penses-tu que j’étais pour sauter ? Je suis une chatte. Si je suis capable de monter sur un bord de fenêtre, je suis capable d’en redescendre.

Il m’a fait un petit lit juste pour moi. Et il m’a donné à manger. C’est sûrement parce qu’il culpabilise de m’avoir rentrer comme ça.

VOS COMMENTAIRES SUR 

Autres chroniques sur Mon humour

Autres textes sur l’Humour des autres

Publicité

L’amour en 3 dimensions


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Raymond Viger 488 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte