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Adèle Hugo, la folle de la famille ?

Par Plumehistoire

   

   L’histoire de la folie supposée d’Adèle débute un jour de l’année 1863.

   Elle fausse compagnie à Victor Hugo alors en exil à Guernesey, et embarque pour Halifax au Canada, où stationne le régiment d’un officier anglais dont elle est follement amoureuse : Albert Pinson.

   Pour se dégager de la servitude dans laquelle son père la maintient, elle est prête à tout. Même à se persuader d’un amour qui n’existe pas… La légende est en marche.

   Voilà qui arrange les affaires de Victor Hugo. Faire passer Adèle pour folle plutôt que d’admettre ses actes d’indépendance qui le décrédibilisent.

   Un père meurtri par la folie de sa fille, n’est-ce pas davantage en adéquation avec l’image du père exemplaire qu’il souhaite donner à ses contemporains et laisser à la postérité ?

   Victor Hugo, malgré toutes ses qualités que l’on se saurait nier, est un grand névrosé comme beaucoup de génies. Et il a un vilain défaut : l’égoïsme.

   Mais reprenons l’histoire de la vie tragique d’Adèle Hugo depuis le début ! 

Adèle dessinée par sa mère en 1843 (maison de Victor Hugo)

Adèle dessinée par sa mère en 1843 (maison de Victor Hugo)

Un désastreux schéma familial

   Adèle Hugo, dernier enfant du couple formé par Victor Hugo et Adèle Foucher, naît le 28 juillet 1830 (avant elle sont nés Léopoldine, Charles et enfin François-Victor). Le couple Hugo bat de l’aile. Cette même année en effet, Sainte-Beuve, ami de Victor Hugo et parrain de la petite, devient l’amant de sa mère.

Adèle Foucher, mère d'Adèle Hugo, en 1839 par Louis Boulanger (maison de Victor Hugo, détail)

Adèle Foucher, mère d’Adèle Hugo, en 1839 par Louis Boulanger (maison de Victor Hugo, détail)

   Adèle Foucher tente de rompre après la naissance d’Adèle. Mais torturée entre passion et devoir, entre liberté procurée par son amant et fidélité à Victor dont la personnalité l’écrase, elle offre à sa fille, pendant 7 années, celles de son enfance, le spectacle d’une mère instable consumée par ses passions.

   Lorsqu’enfin Sainte-Beuve disparaît de la vie de sa mère, Juliette Drouet fait irruption dans celle de son père.

   La jeune Adèle reste profondément marquée par les amours de son père durant les années critiques de l’adolescence. Ce père tyrannique et inaccessible, capable de se donner avec passion à ses maîtresses, mais pas à sa famille.

   Adèle se raccroche à sa sœur aînée Léopoldine, dont elle est très proche. Lorsque Léopoldine meurt noyée en 1843, à l’âge et dix-neuf ans, quelques temps après son mariage, c’est le drame. Adèle, dite « Dédé », ne se remettra jamais de la perte de « Didine ».

   Comment, dans ce désastreux schéma familial, peut-elle se construire normalement ?

   Adèle Hugo se transforme en une magnifique jeune femme, qui laisse ses sentiments amoureux la submerger. Surnommée « la plus grande beauté » par Balzac, elle possède une crinière soyeuse de cheveux noirs et de beaux yeux sombres. Les contemporains ne tarissent pas d’éloges.

   Adèle tombe amoureuse du peintre Eugène Delacroix, du sculpteur Auguste Clésinger, puis d’Auguste Vacquerie.

   A propos des hommes, elle écrit dans un Journal qu’elle tient à partir de mars 1852 :

Ils sont fades, incomplets : puis ce ne sont pas des hommes, car pour moi, un homme n’est guère homme que lorsqu’il a du génie, de la beauté virile, et une nature de fer.

L’exil à Jersey

   Au début de l’année 1852, pour avoir accusé Napoléon III de haute trahison, Victor Hugo est condamné à l’exil. Il est impensable que les siens ne partagent pas son sort, aussi toute la famille ne tarde-elle pas à quitter la France.

   Ils se retrouvent d’abord dans l’île de Jersey : Auguste Vacquerie, l’amant transi d’Adèle, est présent. Tout un groupe de proscrits leur tient compagnie.

   A 23 ans, Adèle est l’une des femmes les plus courtisées de l’île. Elle court toutes les fêtes : on la voit au carnaval costumée en Louis XV, ses magnifiques cheveux noirs poudrés de blanc. Les demandes en mariages se succèdent.

   La seule qui retient l’attention d’Adèle est celle d’un certain John Rose : « J’étais allumée. J’avais ma robe groseille, mon beau bijou, mon voile de tulle, mon manteau noir, j’étais idéale ». Mais elle refuse de s’engager : « Je n’étais pas assez follement éprise, je n’étais qu’éprise. De plus, il y avait l’Autre ».

   L’autre, c’est Auguste Vacquerie, qu’Adèle oublie à l’été 1854, lorsqu’elle fait la connaissance d’un jeune officier anglais, Albert Pinson. C’est le coup de foudre. Ils se voient plusieurs fois, notamment au cours de séances de spiritismes dont raffole Victor Hugo, et Adèle note dans son Journal :

Je t’aime parce que tu es anglais, royaliste, blond, matière, passé, soleil. Je n’ai pas de mérite à échauffer le feu génie mais j’ai de la gloire à faire fondre la neige.

Adèle photographiée par son frère Charles Hugo en 1853/1854 (maison de Victor Hugo)

Adèle photographiée par son frère Charles Hugo en 1853/1854 (maison de Victor Hugo). Photo dite  » Adèle à l’ombrelle « 

Hauteville House, le tombeau

Victor Hugo, sa femme (à droite) et sa fille (à gauche) - maison de Victor Hugo

Victor Hugo, sa femme (à droite) et sa fille (à gauche) – maison de Victor Hugo

   En 1855, Victor et sa famille s’installent à Hauteville House, dans l’île de Guernesey située entre la France et l’Angleterre.

   C’est une maison perdue au milieu de nulle part, surplombant une falaise où s’agite un océan. Paysage de tragédie qui procure à Victor Hugo la sérénité nécessaire à la composition de ses chefs-d’œuvre (Les Contemplations, Les Misérables…).

   En revanche pour Adèle, cet exil signifie le début de la fin. Victor Hugo impose à sa fille, passionnée et sujette à la mélancolie, un isolement complet. Une solitude effroyable qui n’est pas propre à l’épanouissement d’une jeune fille, surtout aussi sensible.

   Adèle Foucher, épouse résignée, s’insurge pourtant contre le traitement infligé à ses enfants, et remarque tout de suite que sa fille vit plus mal que les autres ce nouvel exil. Mais que peut-elle faire ? Elle est depuis longtemps soumise à la volonté de son mari. Elle est, comme ses enfants, sous son emprise affective et morale.

   La jeune femme vit dans une régularité extraordinairement monotone. A une amie, Marie de Villeneuve, elle écrit :

Ma vie s’écoule toujours aussi heureusement et aussi gaiement que le sombre exil le permet.

   Pour noyer sa mélancolie, elle joue du piano. Et divinement bien. Elle interprète Brahms, Chopin, Beethoven, Mozart. C’est une virtuose. Elle compose pour des concerts ou met en musique les poèmes de son père.

   Grande portraitiste aussi, elle réalise d’admirables caricatures et des peintures à l’huile offertes lors de ventes de charité au bénéfice des proscrits. Elle fait croire qu’elle est comblée par cette activité artistique, mais tout le monde se rend compte de son accablement.

   On dit alors que les premiers signes de son dérangement mental apparaissent. En réalité, elle vit une grave dépression. Sombre, elle ne sort plus, s’installe mécaniquement au piano ou devant son chevalet, absente. Elle ne mange presque rien.

   Le 6 décembre 1856, une attaque de nerfs la fait délirer pendant 4 jours et 4 nuits. Elle se rétablie, et se remet au piano, mais écrit de moins en moins dans ses carnets, reste seule enfermée dans sa chambre et ne répond plus aux invitations, elle qui aimait tant courir les bals !

   Durant ces 11 années d’exil (11 ans !), de 1852 à 1863, elle se raccroche aux deux seules choses qu’il lui reste : le piano et l’amour passionnel que lui inspire Albert Pinson.

   En 1861, lors d’un voyage à Londres, le bel officier lui fait comprendre qu’il n’envisage pas de l’épouser.  Elle lui écrit une lettre qui commence par : « Nous aurions pu être heureux » et se termine par « A notre mariage ou à ma mort ». En effet, Adèle lui donne encore quelques jours pour accepter, menaçant de se suicider s’il ne répond pas.

   Pinson ne donne aucune nouvelle. Sa mélancolie devient terrible. N’y-t-il donc personne pour la tirer de cet endroit où elle dépérit ?

   Sa mère souhaite la faire voyager à Paris pour la distraire mais Victor oppose un refus catégorique : hors de question que sa famille se dissocie de sa cause en rompant l’exil !

Adèle photographiée par son frère Charles dans les jardins de Hauteville House en 1856 (maison de Victor Hugo)

Adèle photographiée par son frère Charles dans les jardins de Hauteville House en 1856 (maison de Victor Hugo)

    Elle parvient à arracher à Hugo l’autorisation en 1662. Mais Adèle, constamment chaperonnée par sa mère, sait qu’elle doit rentrer à Guernesey. Son père l’attend, réprobateur.

La fuite

Adèle Hugo à Guernesey en 1862 photographiée par Edmond Bacot (maison de Victor Hugo, détail)

Adèle Hugo à Guernesey en 1862 photographiée par Edmond Bacot (maison de Victor Hugo, détail)

   Le retour à Guernesey lui devient vite insupportable. Ce fameux jour de 1863, Adèle s’enfuit au Canada à Halifax pour se rapprocher d’Albert Pinson, laissant un billet à son père. Victor a des mots très étranges lorsqu’il constate cette fugue : « Elle me hait ». Comme s’il ne supportait pas l’idée de ne plus avoir sa fille à sa disposition auprès de lui.

   Le 17 septembre, Adèle écrit à sa mère pour lui signifier son mariage : « Ma chérie. Je suis mariée. Je suis encore sous l’impression de l’évènement et je t’écris bien vite pour ne pas manquer la poste ». La nouvelle paraît dans le journal, sous l’instigation de Victor Hugo, tous les amis sont mis au courant. Mais Victor Hugo et Adèle Fouché ne reçoivent pas les documents authentifiant le mariage. Victor avoue :

Le premier souci de ce gendre semble être de se rendre impossible. Soit. Est-il, en effet, mon gendre ? J’en suis réduit à me faire cette question. Son silence dit non.

   François-Victor, le frère préféré d’Adèle, écrit une drôle de lettre à sa mère lorsqu’il apprend que sa sœur n’est pas mariée :

Brûle soigneusement ceci après l’avoir lu. Adèle nous a trompés comme elle a trompé tout le monde. Le mariage n’est pas fait. Elle l’avoue dans une lettre, spécialement adressée à moi, où elle déclare, en outre, que le mariage, publiquement annoncé, est devenu absolument nécessaire (…)

   Pinson lui-même écrit à Victor Hugo, avouant son étonnement de la nouvelle lue dans les journaux. Il affirme qu’il n’a pas l’intention d’épouser Adèle, et qu’il n’a jamais demandé sa présence auprès de lui en Amérique.

   Bientôt, Adèle déménage aux Antilles à la Barbade. Elle semble toujours courir après l’espoir d’épouser Albert Pinson. Elle se remet pourtant à écrire à sa famille… Sa mère meurt le 27 août 1868 d’une congestion cérébrale sans avoir revue sa fille. On commence à parler de la folie d’Adèle.

   Dans une lettre, étrangement disparue, et adressée à Victor Hugo, le Consul de France à la Barbade avoue : « Il y a une folle ici qui se dit votre fille ». On l’aurait vue hagarde, errant comme une âme en peine dans des tenues indignes de sa personne, les cheveux ébouriffés, incapable de se prendre en charge, en ayant oublié jusqu’aux plus élémentaires gestes d’hygiène corporelle.

   Victor Hugo écrit à son fils François-Victor : « Qu’elle revienne, et en même temps que mon cœur s’épanouira, mes bras s’ouvriront ». Son retour est la condition. En attendant, il se mure dans le silence, ne répond à aucune de ses lettres et interdit à ses frères de faire le voyage pour aller la voir.

Le retour et l’internement

   En 1870, Albert Pinson épouse Catherine Edith Roxburgh et quitte l’armée. Les Hugo sont persuadés qu’Adèle va revenir. Elle ne rentre que beaucoup plus tard, en février 1872, par bateau à vapeur à Saint-Nazaire. Hugo affirme qu’elle ne reconnaît plus ses frères, et la place immédiatement en maison de santé, chez Madame Rivet à Saint-Mandé, près du bois de Vincennes, asile réservé aux femmes. Un internement qui doit rester secret, mais qui est dévoilé en 1882, année qui est aussi celle de la dernière visite de Victor Hugo à sa fille.

   Après la mort de Victor Hugo en 1885, Auguste Vacquerie, le premier amant d’Adèle, devient son tuteur et s’empresse de la faire transférer au château de Suresnes, la meilleure maison de santé de la région. Il lui fait affecter un pavillon, lui loue les services de domestiques.

   Sa mort, le 21 avril 1915, dans un contexte de guerre mondiale, passe presque inaperçue. Adèle Hugo, dernière survivante parmi ses frères et sœurs, s’éteint donc à 85 ans en déclarant : « Ah, que mon nom est bien lourd à porter ! ». Ses dernières paroles dévoilent la détresse de toute sa vie…

Remise en question de la folie d’Adèle

  • La destruction systématique des lettres d’Adèle

   La grande majorité des lettres envoyées par Adèle ont disparues. Sur 100 lettres, 7 seulement ont été retrouvées. Et aucune lors de son départ d’Halifax et son installation aux Antilles. Pourtant, à cette période elle écrit souvent, comme l’attestent les textes laissés par son frère François-Victor.

   Etrangement, dans une famille qui s’ingénie à conserver le moindre billet échangé, et qui « archive pour la postérité » le moindre brouillon du père, les lettres envoyées par Adèle après sa fuite sont systématiquement et consciencieusement détruites. Les a-t-on fait disparaître pour pouvoir établir la folie d’Adèle sans danger de voir surgir des preuves qu’elle avait toute sa tête ?

   Même les rapports médicaux témoignant des évolutions du comportement d’Adèle lors de ses internements successifs ont tous disparus…

  • Le comportement d’Adèle aux Antilles

   Aveugle, Victor Hugo s’obstine à voir dans la fuite de sa fille les conséquences d’un « désordre d’esprit absolu ». Qu’en est-il en réalité ? De Halifax elle part pour la Barbade, sans un regret, tout à fait capable de s’organiser entre le paiement des frais de port, les allées et venues entre la Bank of North America et les bureaux de poste.

Adèle Hugo, la folle de la famille ?

Isabelle Adjani dans le rôle d’Adèle Hugo pour le film  » L’histoire d’Adèle H.  » réalisé par François Truffaut en 1975

Aux Antilles, elle mène une vie tout à fait normale et nonchalante. Les lettres envoyées à son frère François-Victor en témoignent : elle va bien, le climat lui plait, elle attend avec impatience une caisse de vêtements et surtout, ne cesse de solliciter une visite de sa mère. Elle reste aussi très coquette : un jour elle reçoit une robe d’une certaine couleur qui lui plait, et demande une pièce du même tissu pour s’en faire un foulard assorti.

  • Une volonté évidente d’enterrer la mémoire d’Adèle

   Hugo parle chez sa fille de maladie, d’égarement. La vérité est que l’indépendance recherchée par Adèle lui est insupportable.

Le roi des romantiques pouvait admettre une attitude dictée par la folie, il ne pouvait tolérer ni même concevoir que sa fille se soustrait volontairement à son emprise.

   Alors il efface sa mémoire, qui salit la réputation de la famille, il « l’enterre vivante » là où elle a eu la mauvaise idée d’aller s’exiler. Sinon pourquoi Victor Hugo, qui rendait souvent visite à son frère malade, refuserait-t-il de prendre le bateau pour aller voir Adèle ? Et interdirait de faire le voyage à ses enfants et à sa femme ? Pourquoi adresserait-il toujours des lettres à ses fils, leur demandant de transmettre ses paroles à Adèle, et jamais à Adèle en personne ? Pourquoi s’obstinerait-il à ne jamais répondre à ses courriers ?

   Dans ses carnets, il s’apitoie exagérément sur le sort d’Adèle, sur sa folie, etc. Comme s’il cherchait à s’en convaincre lui-même, et désirait laisser des traces irréfutables pour la postérité.

   Son fils François-Victor lui-même, qui se fait l’intermédiaire entre son père et sa sœur, envoie des lettres purement formelles. Il ne pose aucune question sur les activités d’Adèle, son emploi du temps, et se contente de lui envoyer les subsides dont elle a besoin. Point final. On ne veut rien savoir de plus.

  • Les lettres d’Albert Pinson

   Il nous reste des lettres d’Albert Pinson destinées à Adèle. Il se montre étonnement tendre avec la jeune femme. Il la rassure, lui raconte des anecdotes, prend de ses nouvelles et lui donne des conseils, s’inquiète notamment des effets que le climat des Antilles pourrait avoir sur sa santé, l’enjoint à retrouver les siens. Continuerait-il à entretenir une correspondance avec elle s’il la savait folle ? N’aurait-il pas au contraire couper définitivement les ponts ?

  • Les témoignages des contemporains

   Ceux qui ont vu Adèle dans ses maisons de santé ne relèvent aucun comportement anormal au point de pouvoir parler de folie. Un reporter au Figaro, Camille Cincholle, écrit en découvrant Adèle à Saint-Mandé :

Adèle Hugo se porte bien, elle raisonne correctement, s’entend parfaitement avec ses camarades, se souvient de tout, mais elle a parfois d’étranges comportements.

   Et ainsi de souligner par exemple qu’elle fourre tout ce qu’elle trouve dans ses poches et aime particulièrement les cailloux : pendant 1 mois elle enlève un à un les cailloux d’une longue allée puis les remet en place dans une autre. Est-ce suffisant pour la taxer de folie ? Cette jeune fille perturbée, qui doit s’ennuyer à mourir, se trouve des occupations. Heureusement, on lui apporte un piano qui lui permet de continuer à composer ! Pourquoi Victor a-t-il fait interner sa fille dont il aurait très bien pu s’occuper ?

   Jean Hugo, petit-fils de Charles, le second frère d’Adèle, a rendu visite à sa grande tante, ce qui lui a inspiré quelques lignes inédites :

Quand mon père lui rendait visite, elle confondait les générations et le prenait pour Charles Hugo, son frère. Elle ne donnait guère d’autres signes de déraison. Elle allait souvent au concert, avec sa dame de compagnie.

   Qu’elle confonde les générations n’est guère étonnant pour une femme que l’on garde recluse, qui perd un peu la notion du temps. Encore une fois, est-ce suffisant pour la taxer de folie ? Un cas qui aurait intéressé bien des psychiatres de notre époque, et dont on aurait aimé connaître le verdict… Ils auraient d’ailleurs certainement conclu à des troubles psychosomatiques.

   Quoiqu’il en soit, un autre témoignage nous décrit une Adèle de 55 ans, occupant ses journées comme une femme normale : elle lit, elle jardine, elle se promène, elle écoute des opéras…

   Adèle Hugo, folle ? Certainement pas. Ce fut une femme troublée et angoissée, victime de ses passions car perturbée par une enfance et une jeunesse malsaines. Victor Hugo en porte une écrasante responsabilité, il faut bien le reconnaître. Elle était belle, elle était jeune, elle voulait vivre libre, et son père ne l’a pas supporté…

Sources

♦ Les Hugo, de Henri Gourdin

♦ Les Hugo, de Henri Pigaillem

♦ Exposition « Les Hugo, une famille d’artistes » (maison de Victor Hugo, Paris)

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