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[Critique] BATMAN : THE KILLING JOKE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] BATMAN : THE KILLING JOKE

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Titre original : Batman : The Killing Joke

Note:

★
★
½
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Sam Liu
Distribution voix (en V.O.) : Mark Hamill, Kevin Conroy, Tara Strong, Ray Wise…
Genre : Animation/Action/Adaptation
Date de sortie : 3 août 2016 (DTV)

Le Pitch :
Alors qu’elle fait équipe avec Batman, Batgirl se lance sur les traces d’un criminel de grande envergure, dont les actes perfides sèment non seulement le chaos dans Gotham City, mais aussi dans la vie privée de la justicière, qui perd peu à peu ses repères. Le Chevalier Noir tente alors de reprendre la main pour empêcher sa coéquipière de sombrer. Le Joker, de son côté, fomente son grand come-back depuis sa cellule de l’asile d’Arkman…

La Critique :
The Killing Joke, le comic book, est considéré à juste titre comme l’un des meilleurs et des plus importants jamais publiés au sein de l’univers de Batman. Signé Alan Moore et Brian Bolland, ce monument incontournable se démarque d’une part par la grande maîtrise narrative et graphique qu’il impose dès les premières vignettes, mais aussi grâce à l’histoire qu’il raconte, à savoir, entre autres choses, la naissance du Joker, ce personnage central indissociable de l’homme chauve-souris, ici particulièrement malsain dans sa façon d’échafauder des plans vicieux et de mettre à l’épreuve la condition même de son légendaire ennemi, en cherchant à détruire les fondations de tout ce qu’il représente auprès des habitants de Gotham. Inutile de dire qu’avec The Killing Joke, on est carrément dans le culte. Le vrai de vrai. Une bonne raison de considérer avec intérêt l’adaptation de ce gros morceau par Sam Liu, un habitué de l’animation super-héroïque, auquel on doit Batman : Year One, Hulk vs. Thor, ou plus dernièrement Justice League vs. Teen Titans.

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Malheureusement, comme trop souvent ces derniers temps, c’est un peu la déception qui attend le fan harcore, tandis que les néophytes ne devraient pas non plus y trouver pleinement leur compte. Il faut dire que Batman : The Killing Joke s’avère plutôt bâclé. La durée du film, 1h13, indiquant à elle seule à quel point l’histoire n’a pas particulièrement été « adaptée », le métrage se limitant tout compte fait à une illustration un peu bête et méchante de la bande-dessinée. En soi, tout l’inverse du superbe et brutal The Dark Knight Returns, qui en plus de 2h30, prenait le temps de rendre justice au chef-d’œuvre de Frank Miller et Klaus Janson, en imposant un style captivant et une esthétique fidèle et remarquablement retranscrite.
Avec The Killing Joke, nous sommes davantage dans le domaine de l’anecdotique.

Il y a tout d’abord cette longue introduction, assez inutile, en cela qu’elle ne se focalise pas du tout sur le Joker, absent, mais sur la lutte de Batgirl contre un mafieux pour lequel elle entretient des sentiments ambivalents. Oui, il y a bien un petit lien avec tout ce qui se déroule dans la seconde partie, celle qui rentre vraiment dans le vif du sujet, mais non, il n’était pas indispensable d’y consacrer autant de temps. Une première partie pas franchement désagréable, mais encore une fois très anecdotique.
Et ce n’est donc qu’après 30 minutes que le Joker fait son entrée, et avec lui tout ce que les fans ayant lu et apprécié le comic book sont venus chercher dans cette adaptation. Mais là encore, ce n’est pas super folichon. La violence est bien là, les principaux éléments aussi, le Joker a de la gueule, Batman est mis à rude épreuve, mais la sauce a du mal à prendre. En seulement 45 minutes, The Killing Joke nous parle des origines du super méchant et déroule aussi l’intrigue principale qui voit ce dernier tenter de détruire ses ennemis à l’aide d’un plan super glauque.
Un constat plutôt en demi-teinte qui se voit aussi plombé par une animation elle aussi un peu décevante, tout particulièrement dans les scènes d’action. On se répète, mais on est vraiment loin de The Dark Knight Returns.
C’est plutôt étrange de voir à l’écran se dérouler une histoire qui perd beaucoup en intensité. Oui, peut-être qu’entre d’autres mains, 45 minutes auraenit suffit à donner du corps à un arc narratif sur le papier plutôt bref, mais pas là. Dans le cas présent, la psychologie des personnages semble diluée, moins percutante. Le duel entre le Joker et Batman n’est pas aussi viscéral que souhaité. Ce qui est plutôt ironique compte tenu de la laborieuse introduction, dont le but avoué est de justement épaissir la trame principale.

Pour autant, The Killing Joke reste divertissant. Comme un épisode de la série TV de 1992 auquel on aurait ajouté une part de violence. Il y a même une scène olé olé, mais là encore, le réalisateur fait chou blanc. Sous ses airs d’uppercut à réserver à un public adulte, le film tient plutôt de la gentille tape sur l’épaule. On passe un moment et on oublie, avec l’idée tenace de se (re)plonger dans le comic book, histoire d’atténuer la frustration.

@ Gilles Rolland

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  Crédits photos : Warner Bros. France


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