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ÉVOLUTION: Altruisme et coopération, une question de hasard? – PNAS

Publié le 14 août 2016 par Santelog @santelog

ÉVOLUTION: Altruisme et coopération, une question de hasard? – PNASDans toute société, il y a des coopérateurs ou altruistes, et des tricheurs ou profiteurs. La question fondamentale est pourquoi donner, aider ou collaborer quand il n’y a aucun avantage direct à le faire ? Ces chercheurs anglo-saxons défendent ici une théorie pas si surprenante : l’altruisme, ce trait essentiel à toute coopération et construction sociale serait une question de hasard. Leurs travaux, présentés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) soutiennent ainsi que l’aléa suffit à préserver l’altruisme dans toute société qui évolue, car les altruistes  » profitent  » plus de cet aléa, qu’ils ne perdent.

Les chercheurs des universités de Bath, Manchester (UK) et Princeton (Etats-Unis), ont développé un modèle mathématique pour prédire la trajectoire de l’évolution des sujets  » coopérateurs  » qui produisent les ressources, vs les  » tricheurs  » qui utilisent des ressources disponibles sans contribuer par eux-mêmes. Comme le principe de coopération n’est pas exclusivement humain, les chercheurs ont travaillé à partir de la levure de bière, qui peut produire une enzyme, l’invertase, qui décompose les sucres complexes (en sucres invertis) en créant plus de nourriture  » pour tous « . Cependant, les levures qui produisent cette enzyme (collaborateurs), utilisent de l’énergie qui pourrait plutôt avoir été utile pour la reproduction, ce qui suggère l’existence de souches  » tricheuses  » qui attendent que les autres fassent le travail pour se reproduire plus rapidement. L’hypothèse darwinienne suggère que leur capacité à se reproduire plus rapidement permettra aux tricheurs de proliférer ainsi mieux et plus rapidement et éventuellement de prendre  » le dessus  » sur la population.

L’idée d’une proportion idéale de  » collaborateurs  » : le concept clé défendu ici n’est pas celui-ci. Au contraire, il prétend que la taille totale de la population qui peut être prise en charge dépend de la proportion ou du nombre de coopérateurs : plus de coopération signifie plus de nourriture pour tous et une population plus importante.

·   Si, en raison du hasard, il y a augmentation du nombre de tricheurs, alors il n’y a plus assez de nourriture pour tout le monde et la population s’éteint. L‘augmentation du nombre de tricheurs est donc défavorable aux deux groupes, les tricheurs et les coopérateurs.

·   A l’inverse, une diminution aléatoire du nombre de tricheurs permettra à la population de se développer, en profitant de manière disproportionnée au groupe des coopérateurs (qui se développe donc encore plus).

La conclusion des auteurs semble alors évidente : les fluctuations dans le nombre des tricheurs sont bien aléatoires, mais ces fluctuations sont mieux exploitées par les coopérateurs, qui en profitent plus qu’ils ne perdent.

Source: PNAS (In press) via Eurekalert (AAAS) 19-Jul-2016 Researchers discover altruism is favored by chance

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